1/14 Pour ceux qui ne sont pas abonnés au Monde, je me suis permis de faire un thread qui reprend quelques-uns des points de la tribune des 119 universitaires dénonçant les menaces contre l’Observatoire de la laïcité. A dérouler ⤵️
2/14 La laïcité repose sur trois piliers. Le premier : la liberté de conscience, le droit de croire, de ne pas croire, de ne plus croire, de changer de religion, de pratiquer sa religion en privé comme en public sans troubler l’ordre public établi par la loi.
3/14 Le deuxième : la séparation des Eglises et de l’Etat, qui entraîne l’obligation de neutralité de l’Etat en matière religieuse et sa parfaite impartialité pour garantir l’égalité de tous, quelles que soient les convictions ou croyances (loi du 9 décembre 1905).
4/14 Le troisième : la citoyenneté, qui concourt à l’idéal républicain de fraternité – nous sommes toutes et tous, citoyennes et citoyens, à égalité de droits et de devoirs, nous respectons l’autre dans sa croyance ou sa conviction, tout en défendant le libre débat et la critique
5/14 Dans le débat actuel, une tendance s’exprime bruyamment pour élargir, sous prétexte de laïcité, le domaine d’application de la neutralité du seul Etat à la société en son entier.
6/14 Cela pourrait inclure les usagers des services publics, les entreprises privées, les associations d’intérêt général, les voies publiques, les parents accompagnateurs de sorties scolaires… La liste n’est pas limitative !
7/14 Cela reviendrait aussi à faire des croyances et des convictions, y compris irréligieuses, une affaire intime, condamnées à disparaître de l’espace démocratique.
8/14 Au-delà des obstacles constitutionnels et conventionnels qu’affronterait ce changement radical d’interprétation, ces restrictions de l’expression des convictions dans l’espace public provoqueraient, par ricochet, la réduction progressive d’autres droits et libertés.
9/14 Cette « nouvelle laïcité » deviendrait un outil répressif, de contrôle et d’interdiction, en contradiction totale avec son projet initial et avec la loi de 1905.
10/14 C’est à cette tendance voulant renforcer le contrôle des cultes et rendre invisible la religion dans l’espace public que s’oppose, depuis son installation, l’Observatoire de la laïcité.
11/14 La tribune rappelle ensuite les déclarations récentes de Marlène Schiappa qui a évoqué le remplacement de l’Observatoire par une nouvelle « administration », et un « haut conseil à la laïcité », deux instances dont les membres seraient nommés par le gouvernement.
12/14 Or, c’est la diversité des membres de l’Observatoire (représentants de tous les ministères, parlementaires de l’opposition et de la majorité, personnalités qualifiées) et leur autonomie qui fait tout son intérêt.
13/14 Ne faisons pas de l’Observatoire de la laïcité un bouc émissaire facile pour faire oublier ce qui n’a pas été fait (et a pourtant été demandé par cette même instance) pour assécher le terrain sur lequel se développe le séparatisme.
14/14 Pensons notamment au nécessaire renforcement de la mixité sociale, au soutien à ceux qui sont en première ligne, tels les enseignants. Ne faisons pas porter à l’Observatoire, et à la laïcité en général, ce qui n’en relève pas, à savoir la lutte directe contre le terrorisme.
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1) Mon livre d’entretiens avec Azdyne Amimour « Il nous reste les mots » est paru aux éditions Robert Laffont le 9 janvier 2020. Ça mérite un #thread, qui va être long, je m’en excuse par avance.
2) Cette publication m’a valu de nombreux messages de soutien, une proportion bien moindre de courriers haineux et souvent ignobles que je m’applique à ignorer, mais aussi quelques réactions perplexes de la part de gens sincères. C’est à eux que je voudrais m’adresser ici.
3) Ma principale préoccupation depuis quatre ans est d’apporter ma contribution, de la manière la plus efficace possible, à la lutte contre le terrorisme en général et le terrorisme djihadiste en particulier.
Je n’avais vraiment pas envie de m’exprimer sur la polémique #hijab#decathlon mais bon, j’ai une petite légitimité pour le faire, à la fois en tant que victime de l’islamisme radical… et adepte du running (attention, long thread)
1) Le port du hijab n’est considéré comme une obligation religieuse que par un fraction conservatrice, rétrograde, fondamentaliste, appelez là comme vous voulez, des musulmans
2) Oui, mais c’est également vrai pour le port de la soutane par les prêtres catholiques ou d’une perruque pour les femmes juives