La question d'un nouveau terme pour décrire la spécificité des atrocités commises au Vietnam agite les universitaires. Dans les années 1960, tout le monde a en tête les travaux de Raphael Lemkin, le juriste américain à l'origine du terme "génocide", reconnue par l'ONU en 1948.
Les milieux intellectuels et scientifiques français, proches de leurs pairs vietnamiens, en débattent activement. "Ce qui fait polémique en France – dans le sens scientifique du terme –, c'est avant tout de savoir si l'armée américaine est en train de commettre un génocide.
Tandis qu'Arthur Galston met en avant l'écocide outre-Atlantique, les français s'accordent à reconnaître, au cours d'une conférence sur les armes chimiques organisées à Orsay en 1970, "que l'on se trouve en face d'un génocide doublé d'un biocide". google.fr/amp/s/www.fran…
Si le débat sur l'écocide ressurgit sans cesse, l’inscription de ce concept dans la loi tarde à venir. Constatant cet écueil dans le droit international, le Vietnam sera finalement le premier pays à décider de créer ce crime nouveau dans son propre Code pénal, en 1998.
Dans la foulée du Vietnam, huit autres Etats issus de l'ex-URSS, dont la Russie et l'Ukraine, ont inscrit leur version du "crime d'écocide" dans leur Code pénal. En 2010, la juriste britannique Polly Higgins propose à l'ONU de légiférer en ce sens.
Ailleurs, des juges ont reconnu des écocides, comme au Brésil, en Equateur ou au Guatemala. La Belgique débat actuellement de l'opportunité de se doter d'un tel concept.
Au contraire, la France LREM a décidé de privilégier la notion de "délit" environnemental à celle de "crime" dans son futur texte de loi, afin de ne pas entraver les pratiques des multinationales les plus pollueuses et le développement de l’agrochimie & de la pétrochimie. 
La menace a changé, explique la juriste Valérie Cabanes, qui pointe aujourd'hui non pas la force militaire, mais le poids des industriels. Il devient vital de réaffirmer la suprématie des droits humains sur le droit commercial, et de démanteler ses industries nocives.
Des vétérans de l'armée américaine qui ont servi au Vietnam ont bien réussi à contraindre, en 1984, ces groupes de l'industrie chimique à les dédommager pour les conséquences graves de l’usage de l’agent orange sur leur santé.
En revanche, les victimes vietnamiennes n'ont jamais obtenu gain de cause. En 2009, la Cour suprême des Etats-Unis a ainsi débouté de leurs plaintes une association les représentant contre les 37 entreprises ayant fabriqué le défoliant. La France était leur dernière espoir.
Une décision en faveur de Tran To Nga aurait créé un précédent pour des millions d’autres victimes passées, présentes et futurs. Le tribunal d'Evry aurait pu être le 1er à reconnaître la responsabilité des fabricants dans la dispersion de ces poisons. Il a préféré choyer Monsanto
https://twitter.com/docteurgonzo4/status/1391512346925936641
L’épandage de pesticides toxiques sur des populations locales par les agriculteurs mercenaires de Bayer Monsanto, dans le but de les faire fuir ou de les tuer pour s’accaparer leurs terres, continue aujourd’hui, notamment en Amérique du Sud. fr.globalvoices.org/2009/11/13/234…
C’était l’ultime espoir des victimes de voir reconnaître leur préjudice. Il n’y a plus d’autres poursuites engagées contre les firmes agrochimiques.
Bayer-Monsanto, sollicité par l'AFP, s'est dit « d'accord avec la décision » du tribunal d’Evry. google.fr/amp/s/www.capi…
Bayer-Monsanto, sollicité par l'AFP, s'est dit « d'accord avec la décision » du tribunal d’Evry. google.fr/amp/s/www.capi…
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