1/Arrêtons de parler de "tournant sécuritaire", "discours sécuritaire", "dérive sécuritaire" pour qualifier les obsessions d'une bonne partie de la classe politique. Ces postures n'ont en réalité rien de sécuritaire, elles ne contribuent pas à la sécurité publique, au contraire :
2/Les discours dits "sécuritaires" ne s'en prennent qu'à un aspect de la sécurité publique, celui lié aux atteintes aux personnes via des homicides, cambriolages, coups etc. Or, ce type de violence-là est le seul qui diminue réellement : on se tue 2 fois moins qu'il y a 20 ans.
3/L'insécurité liée à la précarité de l'emploi et au chômage est bien plus grande en France : le chômage tue entre 10 et 14 000 personnes par an et un chômeur décède 3 fois plus qu’un actif. Pourtant, aucun partisan de la "sécurité" ne critique la réforme de l'assurance-chômage.
4/Lutter contre l’insécurité était l’un des objectifs de la réforme la plus anticapitaliste que nous ayons connu en France. La Sécurité sociale avait pour but, dès sa création, de permettre aux gens de ne plus vivre dans la peur permanente du lendemain.
5/Cette assurance collective contre les risques de la vie avait en outre pour caractéristique de mettre à contribution les responsables de ces risques. Ainsi, les accidents du travail et maladies pro sont financés par les cotisations des employeurs seulement.
6/Parler de sécurité implique l’évaluation des risques qu’encourent les personnes et la responsabilisation de ceux qui les provoquent : le patronat, dans le cas de la Sécurité sociale, a été mis face à ses responsabilités, après plus d’un siècle de violence.
7/L'insécurité sanitaire est aussi un fléau qui monte dans notre pays : Les pauvres sont ceux qui sont le plus touchés par le Covid, mais ce sont aussi, en temps normal, ceux qui ont le moins accès à des soins de qualité.
8/ Entre les professionnels de santé qui refusent les bénéficiaires de la couverture universelle, les dépassements d’honoraires ou les déserts médicaux (qui sont de plus en plus nombreux), il devient difficile de se faire soigner quand on n’est pas aisé dans ce pays.
9/Qui parle de l'insécurité sociale et de l'insécurité sanitaire parmi celles et ceux qui bombent du torse en se prétendant "pour la sécurité" et que les commentateurs décrivent comme tenant un "discours sécuritaire" ? Le FN ? la droite ? LREM ? Et maintenant le PCF ?
10/Bref, ceux qui prétendent combattre l'insécurité en France en augmentant le nombre de policiers défendent une politique laxiste et inefficace : ce qu'il faut c'est augmenter la sécurité sociale, augmenter le nombre d'inspecteurs du travail, augmenter le nombre de soignant.e.s.
Ce sondage de l'IFOP dans l'Humanité montre bien que derrière la prophétie autoréalisatrice de la droitisation de la France, développée par la droite mais encouragée par la gauche qui se fait peur en regardant CNews, les Français sont majoritairement antilibéraux.
En novembre 2020, on pouvait constater que la lutte des classes étaient une réalité pour 83% des sondés, et que pour 75% d'entre eux les travailleurs devaient pouvoir décider des choix de leur entreprise. (Ipsos pour l'Humanité).
Ces données (qui passent d'ailleurs inaperçues, alors mêmes qu'elles sont plus solides que des sondages d'actualité ou d'intentions de vote) nous rappellent qu'il ne faut pas confondre débat public et opinion publique :
1/L'entreprise d'apartheid organisée par le gouvernement israélien et les réactions de résistances qui s'en suivent font l'objet d'une manipulation par le langage qui est régulièrement à l'œuvre dans le traitement médiatique des rapports de domination.
5 procédés sont utilisés :
2/ 👉👈L’égalisation : il s’agit de décrire une situation de domination sous la forme d’une égalité de position et de responsabilité. On préfère parler de « conflit israélo-palestinien », c’est-à-dire d’une guerre entre 2 pays. La domination coloniale disparaît du même coup.
3/ 🔄L’inversion : il s’agit de transformer le dominant en victime et le dominé (ou l’exploité, opprimé, etc.) en bourreau. Les roquettes du Hamas, même si elles font toujours beaucoup moins de victimes que les bombardements israéliens, sont traitées avec beaucoup + de sévérité
1/Avec @SelimDe, nous nous sommes penchés sur la production et la reprise médiatique du sondage montrant que "58% des Français soutiennent la tribune des militaires". Il s'avère que c'est une exagération pas croyable, mélange de biais méthodologiques et dilettantisme médiatique :
2/Pour rappel, le 21 avril dernier, le magazine d’extrême-droite Valeurs Actuelles publiait une tribune signée par une vingtaine d’officiers à la retraite, intitulée “Pour un retour de l’honneur de nos gouvernants”. S'alarmant du "délitement" du pays, ils prévenaient :
3/"« le laxisme continuera à se répandre dans la société, provoquant au final une explosion et l’intervention de nos camarades d’active dans une mission périlleuse de protection de nos valeurs civilisationnelles et de sauvegarde de nos compatriotes sur le territoire national. »
1/ Petit résumé de la situation : des officiers de l'armée à la retraite publient une tribune dans le journal d'extrême-droite Valeurs Actuelles où ils appellent leurs camarades toujours en activité à se soulever pour sauver la France,
2/ notamment contre les "hordes de banlieue" mais aussi les antiracistes ou les gilets jaunes qui cassent les vitrines. Ils veulent restaurer "l'honneur" face au "délitement" de la Nation et au "laxisme".
3/Ce thème de la restauration de la France face à ses ennemis de l'intérieur est celui du fascisme et a gouverné le pays pendant la seconde Guerre mondiale : ces généraux parlent exactement comme Pétain, qui était aussi à la retraite ("héros" du massacre des prolos en 14-18)
1/ "L'union de la gauche ne se fait pas, c'est triste, ouin. ouin." Pourquoi ce discours est stupide et antisocial :
2/La dernière fois qu'il a exercé le pouvoir, le Parti Socialiste a davantage fait régresser le code du travail que Macron. Il a eu la même politique répressive à l'égard des réfugiés. Il a dégouté les gens de la gauche en faisant l'inverse de son programme. C'est un FAIT.
3/Non, la gauche n'était pas plus forte quand elle était unie : quand Mitterand a gagné en 1981, les communistes avaient leur propre candidat. Mais la gauche était plus forte quand elle était... de gauche.
1 - Hier j'entendais à la radio une chroniqueuse dire qu'en République il ne fallait "aucune séparation entre les gens" "aucune réunion entre semblables" en référence aux groupes de paroles entre personnes racisées à l'UNEF. OK, du coup ça implique :
2 - la dissolution de près de la moitié des conseils d'administration du CAC 40 qui ne comptent aucune femme. On a dit pas de non-mixité hein. En plus là c'est décisionnel donc bonjour l'exclusion.
3 - l'interdiction de tous les clubs de la bourgeoisie, Parisiens (le Siècle, l'automobile club...) mais aussi ailleurs : Rotary, Lions Club : je ne vois pas pourquoi les notables de ma ville se réunissent en se cooptant.