Puisque j'ai besoin d'une pause, fil qui n'a rien à voir avec mes préoccupations habituelles : on va parler du chapitre de Space Marines que je joue en plateau et en JDR papier, car on me pose souvent la question.
Préambule : les Space Marines sont globalement une repompe honteuse des Sardaukar de Dune et de toutes les troupes de soldats d'élite du futur de la SF de cette époque. Oui, je ne changerais jamais d'avis là dessus.
Des troupes d'élites d'un empire stellaire humain, féodal, tyrannique. Ce sont des hommes conditionnés jusqu'au fanatisme, équipés des meilleures armes, modifiés génétiquement pour les Marines.
Pas de femmes, pas de procréation, juste une sélection basée souvent sur la brutalité et la volonté absurde au combat.
Certains de mes followers pourraient vous parler du masculinisme absurde dans l'univers et surtout le public du jeu.
L'habileté des créateurs du jeu c'est qu'il y a une multitude d'armées d'un millier de surhommes, laissant le choix à chaque joueur inventif de s'inventer son chapitre de guerriers en armure décérébrés servant un cadavre d'empereur mourant depuis 10000 ans.
Les Golden Tigers sont un de ces chapitres "maison", tiré au hasard avec mes potes de JDR papier, lors d'une campagne du jeu Deathwatch.
J'insiste : une grande partie du chapitre est née de tirages aléatoires sur une table de référence.
Très vite, notre objectif avait été de sortir notre cadre de jeu de la rigidité cadavérique des chapitres de Marines, qui sont xénophobes, fanatiques, un peu cons, sans instinct de conservation.
En gros, jouer des "nazis en armure" ne nous plaisait pas DU TOUT.
Comme nous avions tous suivi les mêmes cours d'histoire du proche orient ancien, très vite, nous avons convenu que le chapitre serait d'inspiration persane. Noms, traditions, tout serait inspiré des grands classiques de la culture perse Achéménide puis Sassanide.
Second point : nous voulions aller à contre courant des habitudes dans l'univers.
Et là, la solution était simple : en faire un chapitre xenophile, entretenant avec certains peuples extérieurs à l'Imperium des relations fortes et franches.
Le choix était simple, ils étaient des amis des Eldars.
Et là, leur histoire s'est écrite toute seule.
Et en voici les grandes lignes :
Le fondateur est un membre des Ultramarines (un chapitre officiel de l'univers) qui s'est un jour lancé dans une aventure, suite à un rêve prophétique : Débouler tout seul dans une cité d'elfes noir de l'espace et foutre le bordel jusqu'à ce que mort s'ensuive, armé de 2 épées.
Contre toute attente, non seulement il n'est pas mort, mais il a porté un tel coup à ces vils elfes maléfiques qu'il a eu un impact décisif sur un conflit qui lui était totalement inconnu, entre des elfes "normaux" et les autres. Le coup de chance.
Intrigués par le gros débile qui venait de décapiter un nombre difficilement identifiable d'elfes noir dans leur propre cité, SANS RAISON, ils l'ont sauvé à l'article de la mort, le renvoyant chez lui sans autre forme d'explication.
Et là, tout s'emballe. Son exploit ne passe pas inaperçu. De fil en aiguille, les répercussions de son expédition solo le propulsent en haut de la liste des incontournables de l'Imperium. Pour s'en débarrasser on lui confie la création d'un chapitre de Marines, basé loin de tout.
Sauf que loin de tout, à surveiller un secteur depuis une planète désertique, le bonhomme se débrouille bien. Et retrouve des Eldars que ses hommes et lui sauvent régulièrement. A chaque souci, des brutes en armure surgissent, tuent les méchants et repartent en mode "LA BAGARRE".
Très vite, l'histoire des "Tigres de Darius" (oui, il s'appelle Darius) se répand, et notre héros con décide d'adopter un schéma de couleur proche de ses nouveaux amis à oreille pointues : orange qui pète.
Il organise son chapitre selon des règles archétypales inspirées à la fois de la culture achéménide, de la chevalerie perse et des poncifs des milles et une nuit, avec une dose de tigres géants à dent de sabre par dessus.
Ainsi, ces décérébrés ne s'appellent pas "frères" entre eux, mais "tiger" quelque chose.
En espérant qu'un jour, aucun ne s'appelle Tiger, pour qu'on l'appelle "Tiger Tiger".
De plus, ce sont des gens civilisés. Ils ne méprisent pas les gens "normaux", et à l'image du fondateur, s'imaginent investis d'une mission évergétique dans la galaxie. Parce qu'il faut être gentil pour que les gens soient gentils.
Et puis une torgnole de temps en temps.
Récemment dans notre campagne de JDR, le chapitre a été durement touché par une invasion d'orks, presque aussi cons qu'eux. Mais ils ont gagnés, leurs effectifs passant de 1000 à 30. Oui, le terme de victoire est ambigu, mais ce sont les Golden Tigers. Z'ont gagné la bagarre.
Ce qui explique, en termes de figurines, l'importance de nouvelles armures Primaris, car les effectifs ont besoin d'être rapidement rétablis, l'univers ayant besoin des tigres de l'empereur.
C'est un résumé succint.
Mais j'aime bien ce chapitre maison. C'est une volonté de faire autre chose que des fanatiques dans un univers de fanatiques, et de jouer avec la bêtise d'une bande de chevaliers du futur, incapable de croire qu'ils ne peuvent pas améliorer les choses.
Bien évidemment, leurs ennemis jurés sont les elfes noirs de l'espace, pasque l'esclavage c'est vraiment mal. C'est même une règle du chapitre : esclavage = libération des esclaves et dévastation sur les maîtres.
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On m'a souvent demandé quel prix pouvait atteindre une armure rigide complète.
Il se trouve que les archives tourangelles (de la ville de Tours) livrent des renseignements précieux question, notamment par le biais de sa très importante production d'armures au XVe siècle.
Ainsi, un "harnois complet façon de Milan" se vend 37 livres en 1438.
Un "harnois complet, souldé et de mesure" vaut 48 livres en 1471.
Un "harnois complet, souldé et de mesure garni de soulleretz entiers" vaut 54 livres en 1477.
A l'inverse, une simple brigandine vaut entre 6 et 9 livres en 1475.
Alors, c'est con, mais c'est une phrase d'une enseignante très postérieure à mes cours.
Une chargée de TD d'histoire contemporaine, à qui je dois toute la méthode d'écriture de l'histoire que j'utilise. Une prof brillante, mais exigeante jusqu'à la nausée.
Elle ne m'a jamais lâché pendant mes 2 années de DEUG, avec un vrai matraquage du plan en 3 parties. A la fin, nous savions faire une problématique et 3 parties/3 sous parties/3 arguments/3 exemples les yeux fermés.
Quand je suis devenu l'archiviste de l'ACPR, en 2017, elle m'a juste envoyé un mot, un tout petit mot, sur Linkedin.
Blague à part, on oublie qu'à une époque bénie où le monde (ok, les USA et les Inconnus) tremblait devant le renouveau japonais, il y eut des méthodes de formation pro basées sur le traité des 5 roues de Musashi.
J'ai toujours imaginé faire un ENORME troll avec un faux bouquin de formation intitulé
" Liechtenauer, sa technique est ma technique : comment utiliser la prédation et la prise d'initiative pour diriger votre équipe à la manière allemande du XVe siècle "
avec des paragraphes du genre " Prendre le Vor, c'est agir avant, empêcher l'adversaire de développer son jeu. Coupez la parole, tout le temps, dès qu'on vous adresse un mot. Ne laissez personne parler. Ainsi parlent les arts martiaux allemands du XVe siècle "
Alors, vu qu'on ne menace même pas les gens comme ça dans des formations au combat et au corps à corps (20 ans de passif pour ma part, 33 si on compte le kendo académique), non, ce n'est pas "normal".
Y compris dans des formations au stress en combat. C'est un type de formation qui existe, qui a des cadres, des règles, des limites et qui est TOUT sauf un apprentissage par la peur de la violence. Mais de sa gestion.
Et je pense qu'il y a un petit paquet de pros de la violence dans mes viewers abonnés qui pourraient en parler.
Je sais pas si ça porte un nom, mais j'ai toujours eu un mal abominable à accepter de ne pas être exclusif sur un sujet de recherche.
Je le perçois toujours comme une compétition dont je vais sortir perdant.
Il suffit qu'on se mette à parler de mes sujets d'études, de recherche, de communications, pour que la motivation à en parler moi même s'envole, considérant comme foutu ce créneau d'affirmation de moi-même.
Et c'est vraiment bizarre, parce que je suis extrêmement généreux, partageur, communicant sur mes travaux.
Mais que les autres se mettent sur la ligne de départ avec moi, ça me tue l'âme.