Concert puissamment original du @ChoeurRF : 3 œuvres de francophones, dont 2 d'une religion différente du compositeur.
Ravi par Milhaud, qui appuie les mots les plus importants non pas grâce aux rythmes, nuances ou aigus… mais en changeant l'harmonie !
… c'est donc un changement de couleur souterrain qui manifeste la progression (très directe et bien psalmodiée, d'ailleurs) de ces Claudel très inspirés des Psaumes (/Babylone/), Lamentations et Cantique de Salomon (/Jérusalem/).
Très belle réussite.
Moins enthousiaste des Machuel sur Bonnefoy (pas du très grand Bonnefoy, d'ailleurs), plaisants mais assez ternes.
L'ode à Kathleen Ferrier manque de spécificité dans le poème, mais le lien avec le sujet (la patine, l'émotion, la voix d'alto) est à peu près insaisissable.
Dans la Messe latine de Martin (qui était calviniste fervent), l'acoustique sèche et la proximité des choristes amoindrissent l'effet de dévotion et la singularité du double chœur. Salle difficile.
J'ai quand même aimé retrouver les effets de fontaine du Resurrexit,
les petites gammes délicieuses du Sanctus, les harmonies de plus en plus saturées de l'Agnus Dei.
∆ J'ai toujours la même difficulté avec le chœur : Batič les a assouplis, ils sont nuancés, mais comme le recrutement est fait de solistes de haut niveau
(K. Durand, R. Champion et J.-M. Candenot en sont, par exemple !) et de voix très charpentées (Mathieu Cabanes, Pierre Vaello…), ce ne sont pas les voix les plus colorées du monde, ce qui occasionne toujours un peu de frustration (français pas trop clair, monochromie).
Pour finir, *félicitations* au personnel d'accueil (les agents de sécurité détendus et avec de l'humour, quel progrès !),
mais pas au public de @Concerts_RF (sur 12 voisins, 5 enlèvent leur masque lorsque la lumière baisse).
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*Man of La Mancha* de Leigh, dans sa traduction de Brel.
Plus séduit que ce que je craignais (pas renversé par /L'inaccessible étoile/, ni par les versions discographiques), avec quelques réserves :
¶ Musique chouette, véritable petit orchestre avec belle place des vents.
Mais tendance à se répéter (les mêmes majeurs-mineurs et rythmes de boléro, partout, pour 'faire Espagne'), en particulier le thème de l'Étoile, décliné quatre fois au moins.
¶ Livret qui insiste sur la double nature (sublime / égaré) du héros, sous forme de vignettes reliées par une fiction que j'ai trouvée ennuyeuse : Cervantes, dans les prisons de l'Inquisition, joue son Quichotte pour obtenir sa grâce de ses voisins de cellule (bof).
Quasiment achevé, mais laissé à Berlin lorsque Varèse quitte l'Allemagne au déclenchement de la guerre en 1914, et par la suite détruit par erreur.
Like n°1 : *Adel i Mara* de Hatze, chef-d'œuvre de l'opéra croate (à mon sens), plus que les encore plus célèbres (en Croatie 🤭) *Nikola Šubić Zrinski* (Zajc) ou *Ero s onoga svijeta* (Gotovac).
J'ai finalement plutôt entendu une belle musique de scène qu'un opéra.
Essentiellement de la déclamation parlée sur tapis d'accords enrichis (et parfois animés de quelques trémolos d'alto). Le tiers de l'œuvre doit être parlé.
Les lignes vocales, écrites très graves (vrai rôle d'alto que Prouhèze !), à la hauteur de la voix parlée,
sont très peu mélodiques, assez égales difficile d'être captivé pour moi : on l'a comparé à Pelléas, je pense plutôt à *Saint François* ou à *Landowski*, mais sans l'intérêt orchestral du premier et sans le naturel dramatique du second.
Très ému par ce concert du @nationaldefce avec @ChamayouB : 3 œuvres très rares et hautement roboratives, 1 interprétation pleine de vie qui révèle la Première de Saint-Saëns (même avec Martinon c'était pas convaincant). @CristiMacelaru est un magicien ! 😮
Rare d'entendre un programme aussi entièrement renouvelé et à ce point abouti, j'en suis sorti très impressionné : la saison prochaine, je réserve mes jeudis à l'ONF et je déserte la Philharmonie !
Le déhanché du concerto pour vents et piano (que cet alliage fonctionne bien !) de Stravinski, mâtiné de ragtime et foxtrot, est une petite folie douce très revigorante pour débuter.
Vraiment un équivalent (en plus réjouissant, à mon sens) du Concerto de sol de Ravel,