Quasiment achevé, mais laissé à Berlin lorsque Varèse quitte l'Allemagne au déclenchement de la guerre en 1914, et par la suite détruit par erreur.
Like n°1 : *Adel i Mara* de Hatze, chef-d'œuvre de l'opéra croate (à mon sens), plus que les encore plus célèbres (en Croatie 🤭) *Nikola Šubić Zrinski* (Zajc) ou *Ero s onoga svijeta* (Gotovac).
Malgré la correspondance avec Joseph Bédier (premier arrangeur d'un Tristan complet en français, fusionnant plusieurs sources médiévales), malgré la cohérence du projet *français* : musique jamais écrite. operacritiques.free.fr/css/index.php?…
Like n°2 : l'opéra publicitaire du grand Chadwick, *Burlesque Opera of Tabasco* (1894) – oui, la sauce.
Bien que non commandé, l'opéra traverse le continent en cirque errant : distribution de produits, immense bouteille en carton-pâte sur scène…
RT n°3 :
*L’heureuse famille des ours*, de Richard Wagner.
Commande d'un opéra comique. Le livret, qui se déroule dans une joaillerie ornée d'une inscription en grosses lettres dorées : « les hommes sont plus rusés que les femmes », est écrit en entier,
mais Wagner, dégoûté par la fréquentation des comédiens et avide de mener à bien *Rienzi*, ne le met pas en musique.
Like n°3 : Cristina, Regina di Svezia de Jacopo FORONI.
Car il existe des opéras dans le style verdien et contemporains de Verdi !
Dans les mêmes années (1849), écriture dramatique ramassée, avec de très beaux ensembles. Grande réussite.
RT n°4 :
*Oronthée* de Paolo Lorenzani (1688).
Lorsqu'on entend la veine mélodique extraordinaire de ses motets, on *veut* son opéra.
Mais il ne nous en reste que quelques minuscules fragments, le reste est perdu.
Like n°4 :
*Érostrate* d'Ernest REYER (1899), opéra qui célèbre le gars à la notoriété la plus stupide de l'histoire de la civilisation...
N'a pas été redonné récemment et n'a jamais été capté. (à la lecture, la partition est moins riche que celles de Sigurd et Salammbô)
RT n°5 :
*L'Arianna* de Monteverdi (1608), composé dans la foulée de l'Orfeo (et donc dans un style différent de ses opéras suivants), a été totalement perdue, à l'exception du fameux récitatif /Lasciatemi morire/.
Le livret de Rinuccini, librettiste de la Dafne de Peri, la source des Euridice de Peri et de Giulini Caccini, le Ballo delle ingrate (et Zefiro torna également !) est connu en entier : il raconte l'abandon d'Ariane et le secours de Bacchus.
La musique reste perdue.
Like n°5 :
*Oberon, roi des Elfes*
de Pavel Vranický (Paul Wranitzky)
Singspiel écrit la même année que Don Giovanni mais évoquant déjà l'Oberon de Weber, écriture audacieuse et élancée, pleine de saveur.
RT n°6 : *Le Congrès des Rois*, comédie mêlée d'ariettes de 1794, où Cagliostro, ami des Révolutionnaires (et flanqué de sa femme), épouvante les rois conjurés d'Europe à l'aide de simples ombres.
Musique commandée par le Comité de Salut Public sous un délai de *deux jours* :
Grétry, Méhul, Dalayrac, Cherubini, Devienne, R. Kreutzer, L.-E. Jadin, Berton, Blasius, Deshayes, Solié et Trial fils sont mandatés.
Est-ce la faute au sujet bizarre, aux compositeurs trop disparates, la pièce tombe en deux représentations sous les sifflets, est interdite
par la Commune de Paris (pourtant prérogative du Comité de Salut Public), au motif d'idées contre-révolutionnaires (vraiment !), la mise en scène d'un voleur étant infamante, & de l'irrespect envers Marat, représenté parmi les ombres.
Toute la musique en est perdue, sauf Berton.
Like n°6 :
*Ksenija* de Viktor Parma,
un des grands standards du répertoire slovène, étonnant opéra romantique de 40 minutes, entre le vaudeville (des dames se sauvent dans un couvent où elles croisent un ancien amant chevalier fait moine) et le tragique
(tout finit par tourner très mal, duel et dommages collatéraux).
Opéra de 1896, souvent capté par la radio. J'aime beaucoup les duos homorythmiques qui précèdent le duel.
RT n°7 : Première tentative majeure de sa part pour l'opéra, *Salammbô* de Moussorgski est esquissé dans les années 1860, dans la foulée de la traduction russe du roman, qui l'enthousiasme !
Le livret du compositeur, en plus de l'adaptation du roman,
*Man of La Mancha* de Leigh, dans sa traduction de Brel.
Plus séduit que ce que je craignais (pas renversé par /L'inaccessible étoile/, ni par les versions discographiques), avec quelques réserves :
¶ Musique chouette, véritable petit orchestre avec belle place des vents.
Mais tendance à se répéter (les mêmes majeurs-mineurs et rythmes de boléro, partout, pour 'faire Espagne'), en particulier le thème de l'Étoile, décliné quatre fois au moins.
¶ Livret qui insiste sur la double nature (sublime / égaré) du héros, sous forme de vignettes reliées par une fiction que j'ai trouvée ennuyeuse : Cervantes, dans les prisons de l'Inquisition, joue son Quichotte pour obtenir sa grâce de ses voisins de cellule (bof).
J'ai finalement plutôt entendu une belle musique de scène qu'un opéra.
Essentiellement de la déclamation parlée sur tapis d'accords enrichis (et parfois animés de quelques trémolos d'alto). Le tiers de l'œuvre doit être parlé.
Les lignes vocales, écrites très graves (vrai rôle d'alto que Prouhèze !), à la hauteur de la voix parlée,
sont très peu mélodiques, assez égales difficile d'être captivé pour moi : on l'a comparé à Pelléas, je pense plutôt à *Saint François* ou à *Landowski*, mais sans l'intérêt orchestral du premier et sans le naturel dramatique du second.
Très ému par ce concert du @nationaldefce avec @ChamayouB : 3 œuvres très rares et hautement roboratives, 1 interprétation pleine de vie qui révèle la Première de Saint-Saëns (même avec Martinon c'était pas convaincant). @CristiMacelaru est un magicien ! 😮
Rare d'entendre un programme aussi entièrement renouvelé et à ce point abouti, j'en suis sorti très impressionné : la saison prochaine, je réserve mes jeudis à l'ONF et je déserte la Philharmonie !
Le déhanché du concerto pour vents et piano (que cet alliage fonctionne bien !) de Stravinski, mâtiné de ragtime et foxtrot, est une petite folie douce très revigorante pour débuter.
Vraiment un équivalent (en plus réjouissant, à mon sens) du Concerto de sol de Ravel,
Concert puissamment original du @ChoeurRF : 3 œuvres de francophones, dont 2 d'une religion différente du compositeur.
Ravi par Milhaud, qui appuie les mots les plus importants non pas grâce aux rythmes, nuances ou aigus… mais en changeant l'harmonie !
… c'est donc un changement de couleur souterrain qui manifeste la progression (très directe et bien psalmodiée, d'ailleurs) de ces Claudel très inspirés des Psaumes (/Babylone/), Lamentations et Cantique de Salomon (/Jérusalem/).
Très belle réussite.
Moins enthousiaste des Machuel sur Bonnefoy (pas du très grand Bonnefoy, d'ailleurs), plaisants mais assez ternes.
L'ode à Kathleen Ferrier manque de spécificité dans le poème, mais le lien avec le sujet (la patine, l'émotion, la voix d'alto) est à peu près insaisissable.