On devine bien l'orientation de la rédactrice dès les premiers tweets : la finalité consiste à déboucher sur la fameuse et fumeuse antienne des anti-tout, à savoir qu'il ne faudrait pas vacciner les jeunes de moins de 40 ans sous prétexte d'une balance B/R défavorable,
et parce que le COVID-19 tue peu dans cette population.
15 mois de pandémie, et nous avons donc toute une frange de la population qui en est encore à mesurer les dangers du virus à l'aune du nombre de morts.
Que peut-on répondre à ça ?
Comme d'hab, sont exclus de ces chiffres froids et désincarnés les COVID longs, ainsi que les rescapés de la réa qui traînent eux aussi de lourdes séquelles pendant des mois / années (avec arrêts maladie à la clé, pour le plus grand malheur des thuriféraires de l'économie).
Non, l'équation du SARS-CoV-2 ne se limite pas au nombre de morts étouffés par ce virus.
Et parce qu'il faut jouer collectif, n'oublions pas l'embolisation hospitalière. En effet, si le COVID-19 tue peu (question de point de vue, dirons-nous), il envoie beaucoup à l'hôpital
l'hôpital et exerce une pression constante sur le système de santé.
Aucune autre maladie ne provoque un tel afflux de patients au même moment. Aucune.
J'anticipe : non, il ne suffit pas d'ouvrir des lits réa pour régler le problème.
Facile à comprendre : les soignants n'ont pas le don d'ubiquité. S'il faut accueillir plus de malades, leurs efforts se dispersent, et qui dit prise en charge dans des conditions suboptimales dit perte de chances pour les patients, donc plus de morts in fine.
Et former des réanimateurs, cela ne se fait pas, ni en 6 mois, ni en deux ans.
Désolée pour ceux qui voudraient s'en faire un job d'été. Tous les candidats seront blackboulés.
Bref, je continue.
Autre mythe auquel il faut tordre le cou d'urgence : non, ce ne sont pas les vieillards impotents qui saturent les services de réa !
Ceux-là n'y ont pas accès, car trop faibles pour supporter la violence d'une telle prise en charge - et pour s'en remettre.
Non, ceux qui finissent en DV intubés, ce sont vos amis, votre frère, et peut-être vous. Un peu de lecture. ⬇️
Et de toute manière on s'en tape, des lits de réa. L'important, c'est de ne pas se coucher dessus.
Comme le disait... quelqu'un : « Si ton robinet fuit, la solution n'est pas de changer la taille du seau ! »
Sinon, la prochaine étape sera de réclamer qu'on ouvre des cimetières pour laisser les gens vivre...
Enfin, dites-vous bien la saturation hospitalière par le seul fait du COVID-19, ça entraîne ipso facto une perte de chance pour tous les patients atteints des pathologies
so 2019 qui n'ont pas disparu. Par ex, des gens vont mourir du crabe dans les prochaines années parce qu'ils n'auront pas été dépistés ni opérés à temps - ce qui en fera des victimes collatérales du virus, victimes invisibles dans les stats truquées de nos chers négationnistes.
Donc voilà. Ceux qui veulent jouer à la roulette russe avec leur système immunitaire naïf en auront le droit - sauf surprise, mais il ne faut pas oublier nos responsabilités à l'échelle collective.
Se vacciner, c'est faire en sorte de prévenir tous les désagréments suscités.
Maintenant, 2-3 remarques en vrac sur ce fameux thread :
1⃣ Pour mesurer une surmortalité, il faut s'intéresser à l'aire sous la courbe, et pas juste à la hauteur du pic !
2⃣ Garder à l'esprit que les zones en jaune ne sont pas fiables (données pas encore consolidées).
3⃣ La rédactrice commet une erreur dès le troisième tweet avec son placement hasardeux du 15 avril. La vraie baisse du nombre de morts commence à partir du mois de mai
à la faveur non seulement du décours de l'épidémie... mais aussi de vaccination des seniors dont le bénéfice apparaît distinctement comme une étoile au milieu de la pénombre. Et les deux courbes se juxtaposent bel et bien.
Bref, voilà comment un thread en apparence bien sourcé devient nul et non avenu à cause d'interprétations complètement erronées et de bidouillages volontaires.
Au milieu des satisfecit dans les commentaires, on notera les propos avisés d'@arikouts et de @MInzesky, pas dupes des approximations de ce thread.
Afin de leur emboîter le pas, soyez vous-mêmes critiques à la lecture des prochains fils. Demandez-vous si ce qui est dit est strictement vrai. Même si ça flatte votre biais de confirmation. Surtout quand ça flatte votre biais de confirmation. Restez sceptiques.
Votre coccinelle qui repart avec un mauvais goût dans la bouche.
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Et ça laisse entrevoir une possibilité qu'il n'y ait pas besoin de rappel(s) à court terme - sauf bien sûr pour les personnes immunodéprimées ou immunosénescentes.
NDLR :
Le SRAS est la maladie causée par un autre (beta)coronavirus humain, le SRAS-CoV, qui fit trembler le monde en 2003. Plus létal que son petit frère SRAS-CoV-2 (responsable du COVID-19), il n'a toutefois pas réussi à devenir pandémique,
Aujourd'hui encore, il est reproché à @LacombeKarine1 d'avoir dit en septembre 2020 que le virus n'avait pas muté, tandis qu'à la même époque, Raoult pérorait sur ses variants Marseille 1, 2, 3, 4, etc.
Tout d'abord, quelques rappels : les virus ARN, par définition, ça mute.
Chaque fois qu'ils se répliquent en utilisant nos cellules, il peut y avoir des erreurs de photocopie, entraînant l'émergence de virus différents de l'original.
2/n
Au point culminant d'une infection à SARS-CoV-2, virus du COVID-19, on estime que des milliards de particules virales prospèrent dans notre organisme. Que de mutants peuvent alors apparaître !
Cependant, il faut distinguer trois types de mutations.
Bonjour,
Blasée de l'ignorance générale sur les modes de transmission du COVID-19, je me sens le devoir d'apporter ma contribution dans la lutte contre ce virus.
Voici donc un fil didactique que j'ai voulu enrober d'une simplicité maximale. 🔽
Nous allons passer en revue les trois différentes manières d'attraper le COVID-19. 🔽
1⃣ 𝐋𝐚 𝐜𝐨𝐧𝐭𝐚𝐦𝐢𝐧𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐩𝐚𝐫 𝐥𝐞𝐬 𝐦𝐚𝐢𝐧𝐬 :
Avant toute chose, il faut distinguer deux voies de contamination manuportée : la voie directe et la voie indirecte.
La voie directe fait intervenir une personne (ex : vous serrez la main d'un homme qui vient de