Esthétique du laid : pourquoi les riches achètent-ils des marques de luxe dégueulasses, et de l'art contemporain inepte ? ⤵️
Réponse : parce qu'un produit de luxe est une dépense de prestige. C'est un produit symbolique et une marque de distinction sociale.
C'est un signal, qui pour fonctionner, a besoin d'être perçu par les autres comme étant distinctif.
Et le problème, c'est que les classes moyennes ont fini par s'approprier le style de la bourgeoisie classique.
Aujourd'hui, n'importe quel commercial de province sapé en Uniqlo et qui passe ses vacances à la Baule émule parfaitement un look Ivy League de diplômé d'Harvard :
Comment faire alors pour continuer à se démarquer de la populace, lorsque celle-ci s'habille comme vous ?
Réponse : ajouter un coût symbolique supplémentaire.
Pour se permettre de dépenser beaucoup d'argent dans un produit laid, il faut être riche.
La laideur ajoute un coût symbolique supplémentaire et prohibitif pour la classe moyenne éduquée, qui préfèrera une paire de Weston à des "sneakers" griffées Adidas x Prada.
La laideur ajoute encore un niveau de distinction supplémentaire, puisqu'elle suppose que pour qu'un riche dépense autant d'argent dans quelque chose d'aussi laid, c'est qu'il a compris quelque chose qui vous a échappé.
On remarquera d'ailleurs que l'intégralité de l'Art Contemporain est basé sur cette même mécanique.
Oui, j'ai acheté ce pare-paing signé Maurizio Cattelan 350 000€, mais tu ne peux comprendre toute la finesse de son message...
Autre fait intéressant : les goûts du top 1% sont paradoxalement les mêmes que les classes les plus populaires : streetwear, fast fashion, gros logos ostentatoires de beaufs.
On pourrait dire que la seule chose qui différencie notre "élite" du lumpenproletariat le plus dégradé, c'est le compte en banque, car ils ont les mêmes goûts, rapport au monde et habitus, mais c'est un autre sujet.
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Les seules idéologies encore vivantes sont les identitarismes de gauche et de droite car dans la civilisation du narcissisme et du tribalisme, on est plus défini que par ses caractéristiques physiques, sa sexualité, sa race, sa viande.
Ce qu'on appelle pudiquement la #tenailleidentitaire n'est que le retour de la politique à sa forme initiale, dégraissée de ses concepts intellectualisants (classes sociales, économie, organisation rationelle de la cité...) : la guerre entre tribus.
Cette régression du politique est une bonne nouvelle car il montre enfin les militants politiques pour ce qu'ils sont : non pas des intellectuels altruistes aux nobles idéaux, mais des narcissiques avides de sang.
L'Europe à raté sa révolution technologique comme la Grèce à raté sa révolution industrielle et le monde Arabe le passage à l'imprimerie. On ne s'en relèvera jamais.
Le pire c'est qu'on était en avance pendant les 80's / 90's avec les ordinateurs BULL et le Minitel
Et en jeu-vidéo c'était la même, plein de boîtes avec des noms de ouf : Infogrames, Coktelvision, Loriciel, Lankhor Studios, Cryo Interactive, Adeline Software International...
[Thread] : la transgression comme rite de passage à l’âge adulte en Occident (au programme : Georges Bataille, Jean Baudrillard, rituels et tabous) 🔽
Sociétés française et américaine partagent un mythe fondateur : l’idéal révolutionnaire.
Nous construisons notre identité citoyenne à travers ce mythe : un acte révolutionnaire contre une autorité normative.
Tout acte *réellement* révolutionnaire est bien sûr risqué et destructeur. Une action radicale ne l’est que si elle va contre la norme. Et les normes d’un groupe social majoritaire ne peuvent pas être radicales, par définition.