Thread by @MrBidouille

Réflexion à la con du weekend

Au début de l'impression 3D grand public, il y avait les reprap.
C'est un mot qui n'est plus trop connu dans le millieu de l'impression 3D j'ai l'impression (lol). Bah c'est pas grave, ce que je remarque, c'est surtout qu'on a "perdu" une chose.

Car, voyez vous, les reprap sont des imprimantes 3D open source ou sous licence libre.
et surtout :
auto reproductibles.

La première reprap, la Darwin, est aussi une des toutes premières (voire la première) imprimante 3D grand public. Elle a été conçue des le départ pour être en partie auto duplicable. Les parties blanches là, sont imprimées par une autre Darwin

Une autre machine qui a eu un certain succès, la Mendel. Pareil, les parties en plastiques peuvent être imprimées par la machine :

Les "anciens" (c'est à dire il y a moins de 10ans)
Expliqueront à quel point c'était la chie à régler. La structure en tiges filetées était une galère infinie pour obtenir quelque chose de rigide et de précis.
Et en cas de déplacement, on était bon pour se retaper les réglages.

Bref, je ne regrette pas ces vieux designs. C'est juste que... Laissez moi développer.

A force d'expérimentations, le marché de l'imprimante grand public (moins de 1000€ on va dire) c'est stabilisé à partir de versions dérivées de la mendel.
C'est à dire buse sur l'axe XZ et plateau sur Y.

Il y a eu une péta chiée de reprap sur ce principe : reprap.org/wiki/Category:…
La plus connue étant surement la Prusa I3.

A noter que Prusa est un des seuls à continuer à intégrer des pièces imprimées en 3D sur ses machines. Même si elles sont de moins en moins nombreuses au fil de l'évolution des modèles.

Quand la techno est devenue suffisamment mure et qu'il est apparu que ce type de châssis était le meilleur rapport cout/rigidité, nos amis les entreprises chinoises ont débarquées.

Elles ont pris les logiciels (open)
Les firmwares (open)
Le chassis (design en open)
L'électronique (design open)
Elles ont ajouté les avantages de la production en série :
- Pièces en métal ou plastique injecté : + rigide, plus précis.
- Couts réduit de production, etc.

Résultat : un machine à 300 (voire 150 balles en promo) aussi voire plus précise qu'une auto construite avec 500balles de matos et des weekends entiers à faire des réglages.

On trouvera toujours un qui dira que sa Mendel Max fait toujours le job, lui qui la bichonne tous les jours.
J'en doute pas, il y a aussi des gens qui arrivent à faire la Joconde sous Paint et pourtant on aura tendance à choisir d'autres logiciels pour faire du dessin.

Aujourd’hui c'est indéniable : à taille égale, une Ender 3 c'est intestable si on compare le prix et le temps passé dessus.
Si on veut s'en fabriquer une pour le fun pk pas, mais peu de gens sont dans cette démarche.

Bon voilà, c'est la dure loi du marché, je vais pas pleurer alors que ma machine viens de ce pays merveilleux qu'est la Chine.

Le regret que j'ai, ben c'est qu'on a "perdu" ce truc d'une puissance assez folle qu'est l'auto reproduction.
Ça va au delà de juste économiser. C'est carrément une fenêtre, une ouverture vers "quelque chose".

Déjà, ça donnait des idées. Il y a eu des reprap de toutes les formes.

R360, avec un plateau circulaire qui tourne sur lui même.

La MilkRap, dans une caisse de bouteilles de lait.

La Morgan, avec un pantographe

Et une de mes préférées : la Simpson

Une liste de machines ici : reprap.org/wiki/RepRap_Op…
Avec les plans bien sûr.

Ensuite, l'idée de l'auto reproductibilité à poussé certains a aller de plus en plus loin : imprimer ses propres moteurs par exemple reprap.org/wiki/Printed_s…

Alors oui, je suis le premier a ne pas vouloir me prendre la tête. Je veux une machine qui fonctionne, j'ai pas envie de passer 160ans à bricoler pour faire un print. Donc loin de moi l'idée de dire que c'était mieux avant, etc.

Ma pensée du dimanche c'est que c'est quand même incroyable des machines auto reproductibles. Et c'est apparu sur une fenêtre de quelques années avant de disparaitre.
Je vous laisse réfléchir à ça. Je vais me faire un café.

Bon, j'ai mon café. Mon propos c'est que le principe d'auto reproduction dépasse le cadre de l'impression 3D.
Pour les raisons évoquées, ce principe c'est développé avec les reprap et il est mort.
Je pense qu'on a pas pu tout explorer de ce coté là. Ça reste un domaine en friche.

Et aussi, le but n'est pas de tout faire. De toutes façon, qui achète une machine pour "tout" faire ?
On achète une imprimante pour son potentiel de création. Pas parce que comme ça on devra plus acheter des trucs.

Chose intéressante, c'est que les objets imprimés sont pour beaucoup spécifiques à l'impression. On ne les achèterai pas forcément si on ne pouvait pas les imprimer. Ca tord le cou au phantasme de l'impression 3D qui remplacerait les autres moyens de productions.

Dans l'industrie, je dis pas. Mais dans le monde du DIY, c'est beaucoup plus nuancé que ça. En fait, il y a tout un univers d'objets qui c'est créé et qui reste plus ou moins en dehors du domaine commercial. "des objets pour un marché de une personne" par exemple.

L'auto reproduction c'est pareil : on crée des machines, qui sont capable de créer des objets mais aussi d'autres machines, ceci agrandissant le potentiel de création d'objets, etc.

L'idée est pas neuve, par exemple les fablabs à la base étaient pas loin de ce concept. (j'en parlerai dans une vidéo).

Ainsi, les machines auto reproduites sont capable de créer des objets qui sont... ben différent des objets classiques. Normal. Les objets classiques, leurs formes et leurs fonctions, sont issu des contraintes industrielles. Si tu as pas de machine indus, du crée... autre chose.

C'est comme dessiner au crayon au lieu de peindre. ça donne pas la même chose. C'est ça qui est intéressant à explorer, pas de reproduire des meubles Ikea.