J'avais soigneusement évité le sujet de cette histoire de "vaccin qui permet d'attirer des objets métalliques" mais c'est une excellente occasion d'introduire la notion de témoins positifs et négatifs dans une démarche expérimentale.
Hypothèse : le vaccin me rend magnétique et fait que des petits objets métalliques restent collés à ma peau dans la zone injectée.
Mettons qu'on ne cherche pas à justifier/critiquer cette hypothèse et qu'on veuille juste la tester correctement.
On pose un objet métallique sur la zone de la piqûre et... il tient.
Ok.
Mais plusieurs choses peuvent l'expliquer : le vaccin, une peau collante... Pour exclure les hypothèses alternatives (ça colle sans rapport avec le vaccin) il faut les tester. Comme dans le tik tok.
Est-ce que ça vient de ma peau qui colle ?
> Je me débrouille pour qu'elle ne colle plus (en la passant au talc ou en la lavant avec du savon) et je refais le test. Si ça ne marche plus, ça ne venait pas du vaccin.
Mais on peut aussi tester plus précisément l'hypothèse "vaccin".
Par exemple en testant, juste après la piqure, des zones éloignées de celle de l'injection. Pour être bien symétrique l'idéal serait l'autre bras. Si ça colle quand même, ou bien ce n'est pas dû au vaccin...
Ou bien le vaccin diffuse vraiment très vite. Ce qui serait surprenant pour de l'intra-musculaire mais pourquoi pas.
Du coup on peut anticiper et faire le test avant l'injection, pour voir si l'objet colle déjà. En visant directement la zone qui sera injectée.
Sauf que, bon, les conditions ne seront pas exactement identiques : la zone sera désinfectée avant piqure, le stress de la piqure va peut-être nous faire suer un peu plus que d'habitude... Pour bien faire, il faudrait faire ce test "contrôle sans vaccin" plusieurs fois.
Par exemple une fois/jour la semaine précédent la vaccination, à peu près à l'heure prévue pour la piqure. Et pour comparer avant/après, on refait la même chose la semaine suivant la vaccination. Et on peut commencer à comparer la fréquence de "ça colle" avant et après vaccin.
Évidemment pour pouvoir comparer, il faut s'assurer qu'on fait bien l'expérience de la même façon à chaque fois. Si on met notre bras à la verticale avant vaccination et à l'horizontale après, les objets ne vont pas rester dessus de la même manière.
Idem si on utilise des gros objets avant et des petits après. Il faut utiliser le même à chaque fois. C'est-à-dire construire ce qu'on appelle un protocole standardisé, à suivre à l'identique à chaque fois qu'on fait la mesure.
Bref, avis aux enseignants et aux vulgarisateurs qui traînent dans le coin : je ne suis pas sûre qu'il faille donner de la visibilité à ce genre d'hypothèses, mais elles font un très bon prétexte à la construction d'une démarche expérimentale robuste !
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Je pense à la fois à @a_berut (qui est d'ailleurs dans les remerciements à la fin de la partie conférence) et à mon sujet de concours sur "l'appareil racinaire des angiospermes", qui n'était pas le meilleur moment de ma vie.
En tous cas je trouve ça fou qu'on connaisse le mécanisme de perception de la gravité, le mécanisme d'adaptation de la croissance... Mais toujours pas la façon dont le premier déclenche le deuxième !
Des annonces viennent d'être faites par Frédérique Vidal concernant la stratégie de culture scientifique en France. Le replay est disponible ici : (ça démarre à 10min30) et j'imagine qu'il y aura une synthèse par là : enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid158304/scie…
J'avais déjà entendu parler de certains points mais pas tous. Je suis convaincue par certains points mais pas tous.
Mon reproche principal est que le développement de la culture scientifique va manifestement s'appuyer sur les structures de l'ESR plutôt que sur celles de la CSTI.
J'ai du mal à comprendre l'idée de structurer un réseau national en se basant sur les universités plutôt que sur les CCSTI, par exemple. J'ai l'impression qu'on va perdre du temps, de l'énergie et de l'efficacité à reconstruire ailleurs ce qui existait déjà, c'est dommage.
Bonjour aux différents journalistes qui m'ont contactée suite à mon thread d'hier.
Ce tweet explique pourquoi il ne me parait pas pertinent de m'exprimer dans un média sur le sujet de la campagne de vaccination. Mon avis n'a aucune importance dans l'absolu.
Si mon raisonnement vous parait intéressant, vous pouvez creuser en vous appuyant sur les arguments et les sources que j'ai données, mais je n'ai rien à ajouter sur le sujet.
(Et je manque de temps pour répondre individuellement à vos sollicitations, désolée.)
Globalement je trouve qu'on donne trop souvent la parole à des éditorialistes qui ont des avis plutôt qu'à des experts qui ont des données et des analyses. Je n'ai pas envie de rejoindre le mauvais côté de la cacophonie.
Je vois #LesJeunesVeulentLeVaccin en TT. Ça me rassure et je fais moi-même partie des gens pas vraiment à risque qui n'attendent que l'autorisation de se faire vacciner.
Mais, si on ne compte plus les décisions absurdes du gouvernement, prioriser les vaccins n'en fait pas partie.
Parce qu'on est malheureusement, et pour des tas de raisons, dans la même situation depuis le début de l'année : les doses de vaccin restent une denrée rare et il n'y en a pas assez pour tout le monde, loin de là. Même si on ne compte que les gens qui en veulent.
J'ai cherché des chiffres généralisés sur les RDV non pourvus/doses jetées et je n'ai trouvé que des choses "au doigt mouillé" pas très robustes. J'aurais bien aimé savoir à quel point il y a des disparités selon les zones géographiques et les types de vaccins !
Les autotests arrivent en pharmacie en France. C'est l'occasion de ressortir cette analyse publiée dans Nature qui revient sur les avantages et inconvénients de ces dispositifs, à l'origine de pas mal de débats : nature.com/articles/d4158…
Comme tous les outils, les autotests peuvent être utiles s'ils sont utilisés correctement et contreproductifs voire dangereux si on fait n'importe quoi avec. Notamment si on les interprète de travers.
Cet article de @Sciences_Avenir fait le point : sciencesetavenir.fr/sante/autotest…
En gros : si vous avez un auto-test positif, considérez que vous êtes positif, vérifiez par PCR (important pour le suivi des variants, notamment), isolez-vous et prévenez vos cas contacts.
Si vous avez un auto-test négatif, comportez vous comme si vous n'aviez pas fait de test.
(Je vous invite à dérouler le thread du Doc et celui d'Alexandra Freeman et/ou à lire cet article qui explique comment les calculs ont été faits pour bien comprendre ces chiffres : wintoncentre.maths.cam.ac.uk/news/communica…)
Est-ce que je comprends les personnes quasiment éligibles pour Moderna/Pfizer qui préfèrent attendre quelques jours pour avoir plutôt un de ces vaccins-là ? Oui.
Est-ce que je me ferais vacciner avec Astrazeneca si on me le proposait ? Oui.