La Médina de Fès a été fondée par le chérif Idrīs Ier en 789 à l’emplacement de l’actuel quartier des Andalous, mais la trace la plus lointaine de Fès est au niveau de la numismatique avec une pièce frappée en 801 et Idrīs Ier étant déjà mort, ce fut sous la régence de Rashid.
En 808, le régent Rashid ibn Morshid fonde « Al-Aliya » sur l'autre rive de l'oued de Fès.
Al Aliya se développe très vite et devient une véritable ville avec mosquée, palais et kissariya (halle, marché).
Les sources d'eau vitales aux alentours de Fès, qui avant même sa fondation étaient connues et louées en chanson, ont sans aucun doute été un critère important lors du choix de l'emplacement pour la future métropole.
Les évolutions suivantes sont dues à deux vagues successives d'émigration : à partir de 817-878 s'installent dans la ville fondée par Idrīs 1er près de 800 familles andalouses expulsées par les Omeyyades des faubourgs de Cordoue.
Peu de temps après environ 200 familles bannies de Kairouan en Ifrīqīya (fuyant les persécutions des Aghlabides) s'installent sur la rive d'al-Aliya.
La mosquée universitaire Qarawiyyīn fondée par l'aristocrate d'origine kairouanaise Fāṭima al-Fihrīya au IXème siècle devient l'un des centres spirituels et culturels les plus importants de l'époque et participe à l'âge d'or intellectuel de la civilisation islamique.
Son influence se fait ressentir jusque dans les écoles d'Al-Andalus, et au-delà vers l'Europe d'où elle attire un grand nombre de savants et de mystiques y compris chrétiens comme Gerbert d'Aurillac futur pape Sylevestre II.
Les nouveaux arrivants apportent avec eux aussi bien un savoir-faire technique et artisanal qu'une longue expérience de la vie citadine.
Sous leur impulsion, Fès devient un centre culturel important et après la fondation de la mosquée universitaire Qarawiyyīn le coeur religieux
du Maghreb.
Fès se trouve à un emplacement particulièrement avantageux, au croisement de routes commerciales importantes, au coeur d'une région naturellement généreuse avec des matières premières précieuses pour l'artisanat (pierre, bois, argile).
Ceci lui permet de développer une riche culture esthétique issue de la grande tradition de l'art arabo-andalou.
Fès se trouve sur la route de caravanes allant sur la Méditerranée à l'Afrique subsaharienne en passant par la grande cité commerciale de Sijilmassa (disparue au XVIIè siècle) dans la région de Tafilalet, ce qui augmente également son attrait économique.
Selon al-Qantara :
« Le fait historique majeur du règne d'Idrīs II est sans doute l'achèvement de la fondation de Fès. Une tradition historiographique, véhiculée depuis le Moyen Âge, lui attribue à lui seul la fondation de la ville, mais les recherches
historiques et numismatiques, ont prouvé que Fès a été fondée en deux étapes :
D'abord, sous Idrīs 1er, un premier noyau est établi dès 789 sur la rive est de l'oued Fès ; il est appelé Madinat Fas, nom qui apparaît sur des monnaies frappées en 801 et 805.
En 808, Idrīs II fonde sur la rive opposée un second centre, qui porta jusqu'au milieu du IXè siècle, le nom d'al-'Aliyya.
Le peuplement des deux noyaux est renforcé par l'arrivée en 814 de réfugiés andalous fuyant la répression qui suit la révolte du Faubourg (Rabad) de Cordoue, ainsi que par des populations originaires de Kairouan.
Cet apport démographique donnera aux deux rives leurs toponymes :
Al-Andalus (rive des Andalous) et al-Qarawiyyīn (rive des Kairouanais).
Fès restera une ville double,avec deux noyaux séparés dotés chacun d'une enceinte,jusqu'à son unification par les Almoravides au XIè siècle.
À la mort d'Idrīs II en 828, ses fils se partagent le territoire de la dynastie, et l'aîné Muḥammad hérite de Fès.
Le pouvoir idrisside désormais morcelé ne sera plus jamais réunifié.
Les territoires gouvernés par les descendants d'Idrīs II sont essentiellement concentrés dans le nord du Maroc, avec quelques possessions dans le Tadla ou dans l'extrême sud du pays.
Les Idrissides continuent à cohabiter avec d'autres dynasties locales : les Salihides de Nekor, les Barghwatas des plaines atlantiques et les Midrarides de Sijilmassa.
D'autres pouvoirs éphémères, mu'tazilites ou kharijites, sont également connus grâce à leur frappe monétaire »
Le Maghreb est une zone géographique située au nord-ouest de l'Afrique qui comprend 5 pays : la Libye, la Tunisie, l'Algérie, le Maroc et la Mauritanie. Il est habité par plus de 100 millions de personnes.
Il y a eu de nombreuses tentatives dans l’histoire pour inclure cette région dans un seul ensemble nommé: al-Maghreb al-‘Arabi (le Maghreb Arabe).
Le héro de la chute de Grenade, dernier bastion musulman d’Al-Andalus
﷽
Le 21 Mouharram de l’année 897 de l’Hégire (le 24 novembre 1491), le ministre Nasride Aboul Qassim se rendit chez les époux royaux espagnols pour conditionner la reddition de la ville. Les époux acceptèrent ses conditions et l’accord fut conclu.
Le massacre de Kulthūm ibn ʿIyāḍ al-Qushayrī et de ses compagnons (lors de la bataille de Bagdoura en 741 près de Fès, qui suit la bataille des Nobles à Tanger l’année d’avant) fut cause que le calife Hishām ibn ʿAbd al-Malik envoya en Ifrīqiyah Ḥanẓalah ibn Ṣafwān al-Kalbī
Qui était alors gouverneur d’Égypte, où il avait été nommé en 119; il arriva en Rabiʿ al-Thānī (février-mars 742), dans son nouveau gouvernement. Sur la demande que lui adressèrent les Andalous, Ḥanẓalah leur envoya en qualité de gouverneur:
«Al Andalus est comparable au Sham pour la pureté de son air et de ses eaux, au Yémen pour la douceur de sa température partout égale, aux Indes pour sa profusion de plantes aromatiques et médicinales, à l’Iraq pour la magnitude de ses fleuves,...
...à la Chine pour son abondance de minerais et de pierres précieuses, à Aden pour le nombre de ses ports et la sécurité de ses côtes »
Cette étude a été menée sur le cimetière musulman de Pampelune, découvert en 2002 dans le nord de l’Espagne. L’importance de l’étude réside dans la rareté de son genre et dans la vision plus ou moins précise
qu’elle nous transmet sur l’identité des conquérants musulmans et de la société andalouse primitive, le cimetière datant entre l’an 714 et 770.