Après un renvoi, le procès du cyberharcèlement de #Mila reprend ce lundi à 9h - LT à suivre pour @20minutes
20minutes.fr/justice/306398…
#Mila, ses proches et son avocat viennent d'arriver dans la salle d'audience, entourés des policiers chargés de leur protection
Le 3 juin dernier, l'audience a été renvoyée après le dépôt de deux QPC (Questions prioritaires de constitutionnalité) par l'avocat d'un des prévenus, Juan Branco. Le tribunal doit annoncer ce lundi matin s'il décide de transmettre, ou non, ces QPC #Mila
Si c'est le cas, l'audience sera une nouvelle fois renvoyée. Si les magistrats décident de ne pas les transmettre, le procès des 13 prévenus pourra se dérouler normalement jusqu'à demain #Mila
Les bancs du public sont, ce matin, plus clairsemés que le 3 juin dernier. Plusieurs prévenus sont arrivés, et se sont installés sur à quelques mètres de #Mila, qui discute avec son avocat
"L'audience est ouverte", annonce le président de la 10e chambre, Michaël Humbert. Il rend son délibéré sur les QPC déposées par Me Branco #Mila
La première QPC, qui portait sur l'infraction de cyberharcèlement issue de la loi Schiappa votée en 2018, le tribunal considère qu'il n'y a pas lieu de la transmettre à la cour de cassation. On passe à la 2nde QPC qui visait la circonstance aggravante de cette infraction en ligne
Idem, sur cette 2e question, le tribunal considère qu'il n'y a pas lieu de transmettre cette QPC à la cour de cassation.#Mila
Le président indique qu'il y a de nouvelles demandes de renvoi et une demande de constitution de partie civile à l'audience #Mila
L'un des avocats qui demande le renvoi de l'audience, s'avance à la barre. Il explique avoir eu accès à "l’intégralité du dossier de procédure le 14 juin dernier". Un volumineux dossier précise-t-il, "4.827 pages", dont il n'a "pu prendre connaissance de manière satisfaisante"
Le tribunal se retire pour examiner cette demande de renvoi. L'audience est suspendue #Mila
Suspension express. "Le tribunal rejette cette demande de renvoi", annonce le président de la 10e chambre. "Depuis 10 jours nous sommes en relation pour échanger les copies complètes du dossier" #Mila
Le magistrat estime aussi qu'il y a une incohérence de la part de l'avocat qui a soulevé 3 nullités dans la procédure tout en expliquant ne pas avoir eu le temps de prendre connaissance du dossier concernant sa cliente #Mila
"Les incidents sont joints au fond", indique le président après de nouvelles exceptions de nullité formulées par des avocats de la défense #Mila
Plusieurs avocats se succèdent à la barre pour de nouvelles exceptions de nullité. Les débats sur le fond n'ont toujours pas commencé #Mila
"Y'a-t-il d'autres exceptions de nullité qui n'ont pas été plaidées?", demande le président.
Silence dans la salle.
"Je ne vais pas insister" lance le magistrat, provoquant quelques rires sur les bancs #Mila
On passe maintenant à la demande de constitution de partie civile de trois associations de défense des droits des femmes. L'avocate chargée de les représenter s'avance à la barre #Mila
Sur cette demande de constitution de partie civile, Richard Malka, l'avocat de #Mila, indique : "Depuis 18 mois, nous faisons très attention à ce que sa parole ne soit pas récupérée" 1/2
"Je tiens à remercier les trois associations qui viennent apporter leur soutien, nous y sommes très sensibles" ajoute Me Malka qui précise ne pas avoir "suscité cette demande de constitution de partie civile"
Il ne s'y oppose pas, mais l'avocat de #Mila explique qu'il tient à ce que ce procès soit d'abord et avant tout celui des prévenus, et ne veut pas que la parole de l'adolescente soit noyée par la voix des autres PC.
L'un des avocats des 13 prévenus demande au tribunal de rejeter cette constitution de partie civile. Le président joint l'incident au fond. On entre enfin dans le vif du sujet puisque le magistrat va lire maintenant un rappel des faits #Mila
Le président rappelle que le 18 janvier 2020, "1er acte" de cette affaire, #Mila publie une vidéo dans laquelle elle livre "son avis" sur l'islam. Mais le magistrat insiste sur les conditions de cette publication et le contexte qui a précédé la story de Mila sur Instagram
"Elle ne publie pas cette vidéo spontanément, mais elle publie cette vidéo parce qu’après avoir fait part de ses orientations sexuelles, un internaute va lui répondre que l’orientation sexuelle revendiquée n’est pas conforme aux préceptes de sa religion, l’islam" #Mila
"Votre religion, c'est de la merde, votre Dieu, je lui mets un doigt dans le trou du cul, merci, au revoir" déclarait #Mila dans cette vidéo
Le président de la 10e chambre déroule les faits, l'emballement médiatique, les menaces qui pleuvent après cette première vidéo, puis le contexte qui a précédé le 2e vague de cyberharcelement survenue à l'automne 2020 #Mila
Après cette 2e vague violente de cyberharcelement, #Mila dépose plainte en son nom, sa mère aussi. "Vous avez été examinée le 11 décembre 2020 par le CHU de Grenoble", indique le président, qui a évalué son préjudice à 4 jours d’incapacité de travail
Il énumère les symptômes consécutifs à cette 2nde vague de cyberharcèlement : "hypervigilance anxieuse, troubles du sommeil" etc #Mila
Le rappel des faits est terminé. On passe à l'audition d'un premier prévenu, Enzo K. Costume bleu marine, masque noir sur le visage, mains jointes devant lui, le jeune homme s'avance à la barre
"Je rappelle que vous êtes poursuivi pour des faits de harcèlement et de menaces de mort", dit le président. Le 15 novembre, Enzo K. a écrit sur Twitter: «Tu mérites de te faire égorger sale grosse pute et enlève ta croix au passage, tu n’en est pas digne sale grosse pute» #Mila
Le jeune homme reconnait les faits qui lui sont reprochés. Sur son message, il dit : "C’était une connerie, j’ai tout supprimé, je me suis rendu compte de ma connerie" #Mila
Que connaissiez vous de #Mila, demande le président ? "J'avais vu sa première vidéo", répond le Enzo K., qui précise qu'à l'automne 2020, le nom de Mila était en "TT". Le magistrat l'arrête : "Alors attendez, je vous arrête, il y a des termes qu'il va falloir définir"
"Un TT, c'est un top tweet", répond le jeune prévenu avant de faire référence aux "hashtags" qui remontaient ce jour-là. À la prononciation de ce mot, le président lance : "Pause!" (...) Un hashtag, c'est quoi?" #Mila
Dans ce dossier, Enzo K., est poursuivi pour deux messages. Le premier était une réponse à un autre internaute qui disait : "La différence entre #Mila et Allah, c'est qu'au moins, elle, on sait qu'elle existe". À ce message, Enzo K avait répondu : "Plus pour longtemps"
Le jeune homme a expliqué que ce n'était pas une menace, qu'il s'était mal exprimé, que c'était plus un constat, une "inquiétude" pour l'avenir de la jeune femme #Mila
Le président, toujours aussi pédagogue, lance au jeune homme :
"Si M. le procureur disait: « Vous êtes libre » Et que j’ajoutais : « Plus pour longtemps » (...) Comment vous comprenez ça ? Vous comprenez que je suis inquiet pour vous ?»
"Non", reconnait Enzo
#Mila
"Je me suis mal exprimé, je regrette vraiment", explique le jeune homme qui veut obtenir un diplôme d'ambulancier.
"#Mila elle était dans son droit mais je suis chrétien, ça m’a forcément un peu vexé, ça faisait de la peine pour les autres" dit-il
"Je suis ouvert au débat, j’ai fait une bêtise, plus jamais je recommencerai" conclut Enzo K. On passe désormais aux questions des avocats #Mila
L'avocat de #Mila, Me Malka s'adresse à Enzo K. :"Vous êtes pour moi un cas assez singulier, vos messages sont d’une très très grande violence mais en même temps il faut le reconnaître vous êtes celui qui a analysé avec le plus de profondeur et de justesse la situation »
"Vous êtes le seul à dire « ça ne se fait pas, c’est hyper mal », vous êtes le seul à dire « c’est hyper grave » (...) Qu’est-ce qu’il se passe en vous au moment ou vous explosez dans cette violence ? ", demande l'avocat.
Réponse d'Enzo : "J'ai réagi à chaud" #Mila
"J’aimerai présenter directement mes excuses à #Mila", ajoute Enzo.
Le jeune homme se tourne vers #Mila et dit : "Je tiens à présenter mes excuses. J’espère qu’on tournera tous la page et que tout le monde retrouvera sa vie normale"
Le président appelle un autre prévenu à la barre. Axel G, jean sombre et tee-shirt blanc. On lui reproche deux messages. Le 1er: "#Mila elle continuera jusqu'à ce que quelqu'un la trouve et la crève et c'est ce qu'elle mérite"
Puis le lendemain: "Tous ceux qui défendent #Mila méritent de crever à leur tour #fuckmila"
Je précise - parce que je vois beaucoup de réactions à ce tweet - que le président n'a pas demandé au prévenu de définir ces termes parce qu'il ne les comprenait pas mais par soucis de "pédagogie" et de "clarté"
"J’ai réagi à chaud", explique Axel, l'un des prévenus:
"J’étais en colère (...) Je me sentais pas attaqué ni rien, mais ça aurait été une religion autre, j’aurai réagi de la même manière (...) La religion ça représente beaucoup de choses et pas grand chose à la fois" #Mila
- "Est-ce que votre message est violent?", demande le magistrat
- "Oui"
- "Quand vous écrivez : "Jusqu'à ce que quelqu'un la crève", ça veut dire quoi?"
- "La tue", répond Axel #Mila
"Quand vous rédigez ces messages, votre intention ce n’est pas de harceler ?"
"J’ai réagi à chaud, sans réfléchir", bredouille le jeune homme qui maintient ne pas avoir eu l'intention de menacer #Mila
"Quand j’ai vu la vidéo, c’était du racisme pour moi mais je suis pas allé chercher dans la profondeur", explique le jeune homme #Mila
Le président revient sur sa GAV. "Quand on vous présente les propos incriminés, vous avez dit : « je me rappelle avoir tweeté deux ou trois posts, je sais bien que c’est du harcèlement et des menaces mais pour moi, elle n’aurait vraiment pas dû recommencer" #Mila
Âgé de 19 ans, Axel est préparateur de commande. Comme Enzo, le précédent prévenu, il n'a jamais été condamné auparavant #Mila
« Au moment des faits, je n’avais rien, j’étais tout seul, sans emploi, sans permis, je suis très renfermé sur moi-même, depuis j’ai eu le permis, j’ai trouvé un travail, je vis mieux, le contexte a énormément changé je trouve pour moi, ma vie a changé », conclut Axel #Mila
Me Malka : "Votre mal-être a joué dans la rédaction de votre message ?"
Axel : "La solitude a joué beaucoup dans ce que j’ai fait", dit-il #Mila
L'avocat de #Mila revient sur la notion de racisme et de blasphème, rappelant qu'Axel estimait pendant l'enquête que les propos de l'adolescente étaient racistes: "Les propos sont pas racistes, c’est du blasphème et non du racisme sinon elle aurait eu une peine", explique Axel
Le procureur demande au jeune homme de donner sa définition du harcèlement : "C’est un acharnement sur une seule et même personne", répond le prévenu qui assure ne pas avoir eu l'intention de harceler #Mila avec ses messages
"L’intention de harceler n’était pas là, je n’ai jamais harcelé personne, donc c’est pas aujourd’hui que ça va l’être (...) pour moi j’ai pas harcelé", dit-il, même s'il reconnait que #Mila n'a peut-être pas eu la possibilité de faire le "tri" dans les messages reçus
Son avocate lui demande si la question religieuse est débattue à la maison: "Non", dit Axel qui se revendique comme athée #Mila
On passe à un 3e prévenu. Lorraine G., s'avance à la barre. Elle a posté sur twitter le 16 novembre 2020: "Que quelqu'un lui broie le crâne par pitié" #Mila
Comme Axel, elle ne reconnaît pas les faits qui lui sont reprochés. "Je connaissais juste la première vidéo polémique mais je ne connaissais rien d'elle, je me suis jamais intéressée à sa vie ou à qui elle est", dit la jeune fille à la voix fluette #Mila
"Qu'avez-vous retenu de cette vidéo?", demande le magistrat
"Dans la vidéo elle disait que l’islam c’était une religion de haine. Elle disait que c’était une religion de merde, elle parlait assez mal de l’islam", dit la jeune fille
#Mila
Le président lui demande sa définition du harcèlement : "Le harcèlement c’est le fait d’être particulièrement méchant contre une personne, qu’on soit seul ou à plusieurs et sans que ce soit justifié ", répond Lorraine #Mila
"J’ai juste posté ça comme ça, c’était un ras le bol de voir que son prénom dans mon actualité alors que je la connais même pas, que je la suis pas" poursuit la jeune femme #Mila
Le président l'interroge sur les mots utilisés, "lui broyer le crâne": "Jamais j’ai pensé que quelqu’un allait le faire littéralement, c’est une expression. Je sais que c’est violent, que ça ne se dit, mais quand je l’ai écrit, j’ai pas pensé à mal en fait" #Mila
Sur la procédure et les faits, Lorraine dit : "Même si c’était pas volontaire, j’ai fait quelque chose de violent (...) Si je suis là aujourd’hui, c’est parce qu’il y a des conséquences à mes actes" #Mila
L'étudiante en licence d'anglais, elle confie qu'elle n'avait pas le "contexte", autour de la première vidéo de #Mila : "Dans mon entourage j’ai des gens qui pratiquent l’islam, et j’ai vu une personne qui s’en prenait à une religion et j’ai juste pas aimé ça"
"Quand quelqu’un parle mal de Dieu, est-ce que ça mérite qu’on lui broie le crâne ?"
"Non, pas du tout", dit Lorraine.
Quant à l'utilisation du mot "par pitié", elle explique qu'elle "n'implorait pas" quelqu'un de passer à l'acte, que c'est une expression qu'elle utilise #Mila
Lors d'une de ses auditions, Lorraine a dit qu'après la publication de son message, elle allait mieux. La jeune femme confirme. L'avocat de #Mila intervient : "Vous écrivez un propos extrêmement violent et vous allez mieux après ? Ça vous interroge pas sur vous ?"
"J’ai tweeté ça parce que ras-le-bol de voir son nom dans mon fil d’actualité"
-"Mais vous vous êtes demandée si elle était victime ou coupable ? ", demande l'avocat de #Mila
- "Non ! J’étais pas au courant sur le moment quand j’ai posté mon tweet, y’a qu’après que j’ai réalisé"
L'avocat de #Mila demande si une fonctionnalité sur Twitter permet de masquer des mots-clés.
"Si", répond Lorraine.
"Pourquoi ne pas l'avoir fait si vous en aviez ras-le-bol de Mila?", demande Me Malka.
"J'y ai pas pensé" répond-elle.
"Vous pensez pas beaucoup", lâche Malka
"Ce tweet, vous l’avez adressé à #Mila ?", demande l'avocat de Lorraine.
Sa cliente précise : "Non, je l’ai tweeté dans mon coin, pas pour qu’elle le voit, pas pour lui parler directement" et indique qu'elle n'a pas mis de hashtag dans son tweet
La jeune femme, renvoyée aujourd'hui pour cyberharcelement, confie avoir été harcelée "moralement" et "sexuellement" et "physiquement" lorsqu'elle était au collège #Mila
La jeune femme retourne à sa place. Avant une suspension d'audience, le président souhaite lire les déclaration d'un des prévenus, absent aujourd'hui #Mila
Le jeune homme, né en 97, avait tweeté à l'automne 2020 : « Enculez-la fort (...) mettez lui un coup de machette » #Mila
"J’étais révolté", avait-il expliqué lors de ses auditions en garde à vue, reconnaissant avoir eu conscience de participer à du harcèlement mais minimisant les propos incriminés #Mila
L'audience est levée et reprendra à 14h.
#Mila
L'audience est reprise. Anissa K., 2e jeune femme renvoyée dans ce dossier, s'avance à la barre. Elle est poursuivie pour harcèlement et menace de mort #Mila
C'est ce message, posté sur Twitter, qui lui vaut aujourd'hui de comparaître devant le tribunal: « Bon, pourquoi l’autre pute est encore en TT ? On s’en blc (bas les couilles) de sa vie. Qu’elle crève sérieux #Mila »
"Suite aux vidéos de Mila, j’ai réagi parce que ça m’a touché, j’ai voulu répondre sur le même ton qu’elle a utilisé sur ses vidéos. La première, j’ai pas réagi et la 2e ça m’a particulièrement touché" explique la jeune femme #Mila
- "Vous même, madame, vous êtes croyante ?"
- "Oui, je suis musulmane"
#Mila
Le président lui demande ce qu'elle connaissait de l'affaire après la première vidéo, en janvier 2020 : "Je savais qu'elle avait insulté, que ça a touché et énervé les gens, qu’elle s’était excusée, donc moi à partir de là, j’avais rien à dire" #Mila
"Est-ce qu’on ne peut pas considérer qu’en mettant le hashtag #Mila , dans votre message, vous entendiez que votre message soit référence et par conséquence vous adresser à elle de manière directe ?", demande le président.
Réponse d'Anissa K. : "Non, de manière directe je pense pas sachant que chez moi elle était masquée et bloquée", explique-t-elle, tout en reconnaissant le caractère insultant de son message et du terme "sale pute": "Je le regrette", dit la jeune femme à la barre #Mila
- "Au moment où vous écrivez ce message, vous êtes lucide?", poursuit le magistrat
- "Oui"
- "Vous vous rendez compte que ces paroles ont une connotation menaçante?"
- "Si j’en avais conscience, encore une fois je l’aurais pas écrit"
#Mila
- "Si les mots "qu’elle crève", dans votre entendement, ce ne sont pas des menaces, eh bien c’est très dangereux de laisser un téléphone dans les mains de gens comme vous", dit le président
- Pour moi, « qu’elle crève », ça ne veut pas dire « je vais la tuer » #Mila
La jeune femme, âgée de 20 ans, est étudiante en licence "Humanités". Le président lui demande en quoi ça consiste : "Y'a beaucoup de mythologie grecque, de la littérature, de l'Histoire". #Mila
"Et en étudiant ça, pour vous "qu'elle crève", ça n'a pas d'intention menaçante?", insiste le magistrat
"Non", maintient la jeune femme #Mila
En service civique dans une mairie, la jeune femme semble de plus en plus mal à l'aise à la barre. "Vous êtes la jeunesse de ce pays, vous êtes étudiante, vous étudiez la philosophie (...) comment analysez tout ça?", demande le magistrat qui tente d'obtenir des réponses #Mila
"Comment cette jeunesse peut être capable d’envoyer des messages comme celui-ci?", relance le président de la 10e chambre.
"Je pense que comme tout le monde je suis pas parfaite, je fais des erreur, je regrette, j’ai été bête sur le moment", répond Anissa
#Mila
"J’ai juste répondu sur le même ton que #Mila a employé dans sa vidéo", estime la jeune femme à la barre
Richard Malka, l'avocat de #Mila, enfonce le clou : "Vous dites en audition que vous avez absolument conscience qu'il y a beaucoup de harcèlement mais vous dites qu’en publiant « qu’elle crève », vous n’avez pas conscience de participer à ce harcèlement ? Comment c’est possible?"
"Sur le moment j'avais pas forcément conscience qu'il y avait autant de gens qui tweetait sur #Mila", répond la jeune femme
- "Vous comprenez que c’est pas de la même nature d’injurier un Dieu et un être humain ? On a l’impression que vous faîtes une équivalence. Y’a quelque chose qui est légal et l’autre qui n’est pas légal ?", demande Me Malka.
#Mila
"Pour moi, #Mila a utilisé de la liberté d’expression et en échange, j’ai aussi utilisé ma liberté d’expression"
"Donc vous faites une équivalence?", relance Me Malka
"Oui", dit Anissa
On passe aux questions de l'avocat d'Anissa:
- Est-ce que tu savais que #Mila allait lire ton tweet ?
- Non
- Est-ce que tu avais connaissance d’un raid numérique ?
- Sur le moment, non
- Est-ce que tu avais l’intention de harceler Mila ?
- Non
- Est-ce que tu t'es concertée avec d'autres avant de poster ton tweet?
- Non
- Est-ce que tu as quelque chose qui te permets de savoir si #Mila a vu ton tweet
- Non
Enfin, l'avocat demande : "Est-ce que tu avais l'intention de porter atteinte à la santé psychique ou physique de #Mila ?"
"Non", répond sa cliente
On passe à un autre prévenu. Né en 2002, Manfred s'avance à la barre.
Plusieurs messages lui sont reprochés :
- « Bon #Mila, c’est quand que tu vas fermer ta gueule grosse pute »
- « Saute d’un pont»,
- « Dis moi t’habite où je vais faire une Samuel Paty »
Il est le seul à contester tous les faits qui lui sont reprochés.
"Reconnaissez vous les faits qui vous sont reprochés ?", demande le président en préambule.
"Absolument pas", répond le jeune homme, la voix caverneuse #Mila
Comme aux autres, le président lui demande ce qu'il savait de #Mila lorsqu'il a envoyé ses messages.
"Je savais que c’était une fille qui faisait polémique parce qu’elle avait insulté l’islam (...) Pour faire parler d’elle", indique le jeune homme
- "Et, est-ce que les gens parlaient d’elle ?"
- "Oui, Elle avait du soutien, comme des personnes qui l’insultaient"
#Mila
Le prévenu explique qu'il n'a jamais écrit les messages incriminés, qu'il a usurpé le compte d'un harceleur de #Mila pour faire "rire les gens" sur Twitter
Le président tente de remonter le fil des créations de comptes Twitter de Manfred. Il en a utilisé 4, il changeait régulièrement les noms de ses profils. #Mila
Il sermonne le prévenu qui a, lors de ses auditions, dit "tout et son contraire" dans des "avalanches de déclarations contradictoires" qui s'étalent sur 20 pages #Mila
"On va loin avec un mensonge, mais sans espoir de retour. (...) Puisqu’on essaye ici de retrouver une forme de paix, de vérité, de vivre ensemble, on va essayer de s’en sortir", dit le magistrat #Mila
Il reconnait avoir, avec l'un de ses comptes, partagé la menace formulée à l'encontre de #Mila et faisant référence à Samuel Paty
Ce sont ces messages et ce compte auxquels le président fait référence depuis plusieurs minutes.
Le président indique également que Manfred, le prévenu, avait réagi à un tweet posté par la ministre Elisabeth Moreno sur ces menaces
Après ce message, le jeune homme a écrit : "Misère de misère, demain je dors en cellule les reufs".
Interrogé à l'audience, il dit: "C’était juste une blague parce que je me faisais passer par le harceleur"
- "Ça a fait rire des gens ?"
- "Non, pas trop", bredouille-t-il #Mila
« Je vous le redemande une dernière fois : Qu’est-ce que le tribunal doit croire ? », interroge le président
«Ce n’est pas moi le harceleur, je n’ai jamais envoyé ces messages » #Mila
Manfred a 18 ans, il est étudiant en 1ere année de licence de droit. Comme les autres prévenus, son casier judiciaire est vierge #Mila
- "Pourquoi vous avez ce si grand besoin de notoriété ?"
- "C’était une soif d’attention je crois"
- "De la part de qui vous voudriez avoir de l’attention ?"
- "Du monde entier, tout le monde a envie d’être connu !"
- "Ça justifie tout ?"
- "Non", conclut le jeune homme #Mila
On passe à Jordan L., le client de Juan Branco. Le jeune homme, tee-shirt bleu, cheveux courts, s'avance à la barre #Mila
Il est poursuivi pour cyberharcelement pour avoir posté ce message : "Wsh, je suis sur que si j'y met un coup de b*te à #Mila elle arrêtera de faire chier le monde cette mal baisée"
Il explique avoir entendu parler de #Mila lors de son passage à l'émission @Qofficiel. "Pour moi Mila à la base, c'était Mila des anges (de la téléréalité), c'était pour vous dire que c'était pas le même dossier", dit Jordan
Sur le contenu du message incriminé, Jordan dit : "C’était bête, vulgaire, graveleux, je pensais que Twitter c’était un forum, qu’on pouvait débattre" #Mila
Le président indique que lors de ses auditions, Jordan L. a beaucoup répété qu'il avait "sa liberté d’expression": "Vous considériez que vous n’aviez pas outrepassé votre droit à la liberté d’expression au point de passer 48h en garde à vue" #Mila
"J’estime que #Mila, elle a touché au sacré avec la même vulgarité et j’ai répondu sur le même ton" dit aujourd'hui Jordan à la barre
Le président souligne que la mère et la sœur de Jordan l'ont décrit comme "pas agressif envers la gente féminine" ou n'ayant "pas de comportement machiste", "pas l’expression d’une rigidité sur le religion", "très tolérant" et très ouvert à la différence" #Mila
Il est âgé de 29 ans, était cuisiner avant le Covid-19. Il est actuellement sans profession, célibataire sans enfant et n'a jamais été condamné #Mila
Lors de son audition, Jordan avait expliqué qu'il avait des "limites" qu'il savait ne pas franchir. L'avocate de #Mila lui demande : "Vous n’invectivez pas les forces de l’ordre, mais #Mila ça ne vous dérange pas ?"
-"J’ai dit ça ?"
- "Oui", confirme l'avocate
"Quelles limites mettez-vous à votre liberté d’expression ?", demande le président
"Les menaces de mort, de viol", répond Jordan #Mila
Me Malka l'interroge sur la forme de son message: "J’ai pris conscience que la phrase n’est pas belle, elle est vulgaire, graveleuse, c’est pas bien", reconnait le jeune homme #Mila
On passe aux questions de l'avocat de Jordan, Me Juan Branco :
- Vous n’avez nié avoir rédigé votre tweet ?
- Non
- Est-ce que vous êtes poursuivi pour injure ?
- Non
- Est-ce vous avez déjà eu des réflexions similaires à l’égard d’un homme sur la frustration sexuelle ?
- Oui
L'avocat lui demande si l'affaire a eu des conséquences pour lui : "Oui, tout mon village m’a vu avec les gendarmes, j’ai eu des soucis avec mon travail" répond Jordan #Mila

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