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Enfin tout ça pour dire que dans toute la littérature sociologique qui analyse finement, sur la base d'enquêtes empiriques précises, les processus de victimisation, c'est dommage que l'on ne retienne que ceux qui font de grandes envolées lyriques sur l'époque qui décline...
Surtout quand on s'épargne le constant que personne n'aime autant être victime que ceux et celles qui inventent une cancel culture menaçante, un islamogauchisme omni-présent et un racisme anti-blancs forcément plus grave que tous les autres...
Il y a effectivement une place plus importante laissée aux victimes dans la justice, y compris dans les tentatives de réparation des torts causés. Ce qui a a conduit à des prises à charge de situation qui auraient probablement été ignorée auparavant.
*ignorées
Les enfants victimes de leurs parents par exemple. Ou encore les victimes de différentes formes de harcèlement, telles que le harcèlement numérique sur les réseaux sociaux.
Mais c'est à replacer dans une évolution beaucoup plus générale de sociétés où l'individu prend plus d'importance que le groupe - un constat qui remonte au moins au XIXe siècle. C'était celui de Durkheim, lorsqu'il notait que le droit devenait plus réparatif que répressif.
C'est en grande partie un héritage des Lumières du reste... On ne cherche plus à condamner ce qui est "immoral" - le blasphème par exemple - mais ce qui porte préjudice à certains individus, ce qui fait, donc, des victimes.
Cela se voit d'ailleurs à la façon dont les intégristes religieux ont dû adaptés leurs discours en passant de la dénonciation du blasphème à celle des "sensibilités blessées" franceculture.fr/emissions/la-s…
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En tant qu'enseignant, je ne vois pas la différence entre ces dessins et les propos de la présidente d'une association qui faisait peser la responsabilité des attentats sur les profs qui ne parviendraient pas à faire vivre la laïcité...
Quelle est sa source ? Je suis vacciné, personne dans mon administration ne m'a posé la question et on ne m'a pas demandé ma profession au moment des injections.
Pssssst :
C'est pas grave si vous aimez bien qu'on vous appelle docteur parce que c'est une convention sociale. Pas la peine de chercher des explications tordues.
Et re-pssssst : si des institutions totales, avec des moyens matériels et humains, ne parviennent pas à faire disparaître les relations de pouvoirs entre des individus tout au contraire, c'est pas une blouse qui va le faire.
Au contraire ces institutions ont pu et peuvent encore utiliser titres et uniformes pour exercer pouvoir et domination. Dans Vol au-dessus d'un nid de coucou, personne n'est plus attaché à la blouse blanche que l'infirmière Ratched. Pas le personnage le plus positif du cinéma.
*Le voile d'ignorance est une notion du philosophe John Rawls. Pour définir des principes de justice pour une société, il recommande de se placer sous un "voile d'ignorance" c'est-à-dire en imaginant que l'on peut occuper n'importe quelle position au sein de la dite société
C'est-à-dire qu'il faut se poser la question : "si je peux être n'importe quelle personne, favorisée ou défavorisée, sans avoir possibilité de choisir ou de l'influencer, quelle société est-ce que je préfère ? "