Hausse de 75% de l'incidence en une semaine (record historique de croissance depuis mars 2020) et de 14% du dépistage.
Par date de déclaration, on est repassés mercredi au-dessus du seuil d'alerte.
Les indicateurs hospitaliers.
Entre jeudi 8 et jeudi 15 :
Augmentation des hospitalisations (+47%)
Augmentation des entrées en soins critiques (+17%)
Diminution des décès (-36%)
(Inclut un jour férié.)
Note : des dizaines d'hospitalisations ont été déclarées dans l'Hérault lundi et mardi, je ne sais pas s'il s'agit d'un rattrapage ou d'un gros foyer de contamination à l'hôpital.
Note 2 : les déclarations des admissions à l'hôpital le week-end sont maintenant décalées.
Les hospitalisations en Outre-Mer.
La descente approche de la fin.
Entre le 1er et le 15 juillet, on a recensé 318 décès (hôpital + Ehpad), soit en moyenne 23 par jour.
Synthèse : "la dégradation de la situation s'est accélérée".
Nombre de personnes ayant reçu au moins 1 dose au 13 juillet : 36,2 millions (54,0%)
Nombre de personnes complètement vaccinées : 28,5 millions (42,5%)
Résultats préliminaires de Flash#13 (étude conduite le 29 juin), nombre de prélèvements inconnu :
(Valeurs prises au visuel d'après leur graphique.)
Delta continue à doubler de taille tous les 5,x jours.
Estimation du R et du temps de doublement de Delta par Pasteur :
Ils calculent même des R > 2,5 pour Delta dans certaines régions, avec des temps de doublement autour de 4 jours, très proches de la vitesse fulgurante des lignages historiques début 2020 avant interventions.
Pour retaper les profits des secteurs qu'il a dû fermer pendant des mois (conséquence de sa propre politique criminelle du laissez-circuler), Macron a violemment rouvert les vannes des contacts sans masques en intérieur le 9 juin.
À ce stade, la grande majorité des moins de 50 ans (c'est-à-dire la force motrice de l'épidémie) n'avaient même pas reçu une seule dose de vaccin, l'accès n'ayant été ouvert à la masse des 18-49 ans que 10 jours auparavant.
Ce faisant, Macron a déclenché une forte hausse du R sur toutes les souches :
• l'ensemble des lignages non-Delta est passé de 0,6/0,7 à un peu plus de 1 (encore gérable)
• Delta, qui était DÉJÀ en croissance exponentielle (vers R = 1,2) a bondi à R = 2 (catastrophique)
Là-dessus, le forcené pandémique de l'Élysée, constatant la reprise d'une vague (qu'il a lui-même déclenchée pour (re)lancer la consommation et la saison touristique), vient prendre la parole.
Et que fait-il pour casser en urgence le R = 2 de Delta ?
Rien. Absolument rien.
Quel est l'effet de freinage immédiat des mesures prises le 12 juillet ?
• Obligation vaccinale pour les soignants : zéro
• Pass sanitaire instauré le 21 juillet puis "début août" : premiers effets dans 10 jours, effet maximal après 3 semaines. En attendant : zéro.
Face à la propagation fulgurante de Delta, avec >30 millions de personnes (46% de la pop.) qui n'ont pas encore reçu une seule dose de vaccin, Macron a décidé de s'en laver les mains.
Alors que cette situation désastreuse exigeait un coup de frein puissant et immédiat.
Vu la brutalité de la progression de Delta, je ne vois pas comment on pouvait procéder sans vider tous les intérieurs sans masques (lieux de super-propagation) et déconseiller vivement les rassemblements en intérieur, ce qui supposait de revenir sur l'étape du 9 juin.
(Cf. l'augmentation des contacts dans les lieux à risque, point hebdo de la semaine dernière et de cette semaine.)
Au lieu de ça, en faisant le choix criminel de laisser filer la vague de Delta, Macron a programmé :
• des mois d'épidémie à un niveau élevé : Delta va se bâtir un réservoir énorme de porteurs actifs qui va nous rester sur les bras (la saison froide va être un vrai plaisir...)
• plein de morts (essentiellement des 60+ non-vaccinés)
• la saturation des hôpitaux (sur la trajectoire actuelle, les admissions ont l'air de doubler tous les 10 jours, donc gros afflux de patients possible dès le mois prochain)
• des séquelles en masse
• de futures restrictions, qui comme d'habitude arriveront trop tard ("riposte graduée")
J'insiste sur la puissance de cette vague de Delta, dont la croissance est d'une force inédite depuis mars 2020. Les lignages historiques doublaient tous les 10 jours en octobre 2020, B.1.1.7 ne doublait "que" toutes les 3 semaines en mars.
Là, c'est ×2 tous les ~5 jours.
Il suffit que quelques centaines de milliers de 40-79 ans non-vaccinés soient infectés en l'espace de quelques semaines à R > 1 et les soins critiques seront ensevelis.
Il doit en rester ~8 millions de non-vaccinés (même si une partie ont déjà été infectés).
La première vague en 2020, c'est moins de 2% de la population infectée entre fin février et la mi-mars. Avec des lignages moins virulents que Delta.
Chez les non-vaccinés, il reste donc largement de quoi bourrer l'hôpital. Plusieurs fois.
Sur le pass sanitaire.
Pasteur projette, dans le pire des scénarios (R de Delta qui reste à 2), jusqu'à 35 000 à 40 000 cas début août. Auquel cas on pourrait déjà être aux pics de la 2è vague quand le pass sanitaire entrerait réellement en vigueur.
Cette mesure, imposée de façon déloyale (non-respect de la parole donnée sur le champ d'application), arrivera donc de toute façon trop tard.
Par ailleurs, rien n'indique qu'elle sera efficace : entre les exceptions pour les mineurs, les dérogations pour Truc et Bidule (exemple ci-dessous), la passoire des PCR- récents qui laisse filer toutes les incubations…
… d'éventuelles suspensions juridiques et la non-application qu'il y aura de facto sur le terrain, il y aura tellement de trous dans la raquette que rien ne garantit que les lieux en question ne continueront pas d'alimenter l'épidémie.
Je précise que je suis pour la vaccination obligatoire pour tous, mais après débat et après avoir annoncé la couleur à l'avance. Pas à marche forcée, de façon déguisée et en prenant en traître les gens comme l'a fait Macron.
Il faut rétablir des interventions non-pharmaceutiques pour gagner du temps jusqu'à ce qu'une part très large de la population ait eu le temps de se vacciner (ce qui va prendre des mois).
Il ne faut pas tomber dans le piège de Macron, qui compte visiblement masquer son incurie et cet énième échec en cultivant une espèce de haine sordide entre vaccinés et non-vaccinés ("diviser pour mieux régner").
Rappelons ainsi que :
a) La campagne de vaccination est ENCORE EN COURS : vacciner plus de 80% de la population, ça prend beaucoup de temps.
b) Si tous les éligibles voulaient être vaccinés dès maintenant, on n'aurait pas assez de doses !
Cf. d'ailleurs le bond du délai entre rendez-vous et vaccination effective suite au coup de semonce de Macron :
c) Comme l'a écrit le collectif Nos services publics : « Passer sous silence les inégalités de santé et ne pas chercher expressément à les réduire, dans toute leur variété, conduit mécaniquement à les reproduire voire à les augmenter. »
Comme la campagne de vaccination a été mal conçue, elle a laissé pas mal de monde sur le côté de la route (même si elle a démarré il y a des mois) — cf. la note du collectif "Nos services publics" sur le sujet.
Bref, on n'était pas du tout en position d'avoir un été "normal" avec des intérieurs en mode pré-pandémie face à Delta.
Ils l'ont pourtant fait, et le résultat, c'est une reprise plus violente de l'épidémie que l'été dernier, qui nous emmènera donc encore plus vite dans le mur.
Et le mur approche à toute vitesse.
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« Les participants infectés par un lignage B.1.351/P.1 (...) avaient une probabilité plus forte d'avoir été infecté malgré 2 doses de vaccin »
Sachant qu'en métropole, c'était essentiellement du B.1.351 (avec un rapport >10:1 par rapport à P.1).
Ils trouvent comme facteurs de risque pour l'infection :
• antécédent de maladie respiratoire chronique
• niveau de diplôme plus bas
• ménage plus peuplé
• avoir des enfants à la crèche (ou nourrice)
• avoir des enfants à l'école
• être un soignant
Non, le seul mur capable de calmer instantanément une vague déjà en cours, ce sont les interventions non-pharmaceutiques. Les nouvelles vaccinations ne vont pas gérer un doublement tous les 5 jours.
Notez au passage l'énorme calomnie sur les pays "Zéro Covid" dépeints en "confinement quasi-permanent" ... cette audace de la part d'un exécutif totalement incompétent qui a mis la France sous cloche pendant 8 mois tout en laissant des millions de gens s'infecter.
Attal nous sort l'exemple de la Corée du Sud, "regardez, un record historique des cas !"
Certes, mais est-ce que ce petit rigolo a bien regardé la comparaison historique des chiffres entre les deux pays ?
« Le Conseil scientifique insiste donc sur l’urgence et l’anticipation nécessaires pour limiter au maximum l’impact de cette "quatrième vague", alors même que nous rentrons dans la période des vacances d’été, avec une envie (...) de "tourner la page" »
« [Une nouvelle vague de Delta] ne pourra pas être complétement absorbée par le niveau élevé de la
vaccination, qui reste encore insuffisant au sein de la population pour assurer une protection collective efficace. »
« Il est important de noter qu’en France, 80% des personnes âgées de plus de 60 ans sont primovaccinées, ce qui situe la France en dessous de plusieurs pays comme le Royaume-Uni, l'Irlande, le Portugal, l'Espagne, et les pays scandinaves. »
Carte du taux d'incidence par département (nombre de cas détectés pour 100 000 habitants sur les 7 derniers jours disponibles, ici du 29 juin au 5 juillet).
La France était à 18,9 jeudi dernier (19,0 après consolidation), aujourd'hui elle est à 27,2.
Le taux d'incidence par région.
En hausse partout en métropole.
La descente en Guyane a l'air de prendre une meilleure pente, vers R = 0,8…
L'incompétence totale de ce pouvoir est stupéfiante. On avait prévenu, quand l'attention médiatique portait sur P.1 en avril, que la France était une passoire à variants. Verdict : le mois d'après, Delta contournait sans problème la ligne Maginot.