Carte du taux d'incidence par département (nombre de cas détectés pour 100 000 habitants sur les 7 derniers jours disponibles, ici du 29 juin au 5 juillet).
La France était à 18,9 jeudi dernier (19,0 après consolidation), aujourd'hui elle est à 27,2.
Le taux d'incidence par région.
En hausse partout en métropole.
La descente en Guyane a l'air de prendre une meilleure pente, vers R = 0,8…
Grosse flambée en Martinique, où l'incidence (135) a ~quadruplé en 8 jours.
Après QUATRE mois de plateau élevé, on dirait que ça repart à la hausse à La Réunion…
Sur le point hebdo SPF (S26).
Pour les deux indicateurs les plus sensibles aux changements récents, je crois que l'évolution du R au 3 juillet se passe de commentaires.
La reprise est déjà violente (+47% d'incidence en une semaine).
Au rythme actuel, on repassera au-dessus du seuil d'alerte avant 2 semaines.
Les indicateurs hospitaliers.
Depuis la semaine dernière :
Diminution des hospitalisations (-11%)
Diminution des entrées en soins critiques (-18%)
Diminution des décès (-8%)
La descente touche à sa fin ici aussi.
Les hospitalisations en Outre-Mer.
Bon, on aura au moins fait de la place pour les patients de la vague qui a démarré fin juin…
Ces deux dernières semaines, entre le 24 juin et le 8 juillet, on a recensé 378 décès (hôpital + Ehpad), soit en moyenne 27 par jour.
Synthèse.
Nombre de personnes ayant reçu au moins 1 dose au 6 juillet : 34,9 millions (52,0%)
Nombre de personnes complètement vaccinées : 25,4 millions (37,8%)
L'avancement depuis le début de l'année (données arrêtées dimanche dernier).
À peine 12% des sondés déclarent être certains de ne pas se faire vacciner. Rien ne s'oppose donc à ce qu'on puisse, à terme, vacciner une bonne part du reste.
« Les personnes interrogées ayant un enfant âgé entre 12 et 18 ans étaient 63% à être favorables à le faire vacciner. »
Parmi les gens qui ne sont pas encore vaccinés, les anti-vaccins par principe ne sont qu'une petite partie...
Le texte dit 4,5% pour B.1.351 mais le graphique dit 15%, ils ont dû zapper le 1.
En rouvrant comme des bourrins les intérieurs risqués face à une souche hyper-transmissible, le gouvernement a déclenché la vague à la croissance la plus violente depuis mars 2020.
Le nombre de cas L452R+ a doublé en 5 jours et le R de Delta doit être autour de 2.
Les +47% d'incidence depuis la semaine dernière en métropole ont été obtenus alors que Delta n'était même pas encore majoritaire ! L'ascension de Delta vers une fréquence de 90% ou plus va donc encore pousser le R global à la hausse.
(Et on n'enregistre pas encore ce qu'a provoqué la dernière étape du 30 juin, ni même encore les vacances à plein régime ; en l'absence d'interventions, il n'est donc pas exclu que le R de chaque souche augmente encore dans les jours à venir.)
Quelles sont les classes d'âge qui relancent l'épidémie ? Comme l'été dernier, les 20-29 ans sont en tête. Chez eux, l'incidence a doublé en une semaine et le seuil d'alerte a été franchi.
Notez que l'incidence augmente aussi ou commence à augmenter chez les 40-79 ans, donc les hospitalisations et admissions en soins critiques devraient suivre sous peu. Les hospitalisations ont déjà commencé à remonter en IDF.
La couverture vaccinale actuelle n'est même pas suffisante pour éviter le risque d'une saturation des hôpitaux. Il reste 32 millions de non-vaccinés, dont presque 6 millions au-dessus de 50 ans (même si une petite partie ont déjà été infectés).
Si elle n'est pas arrêtée, la vague de Delta soulèvera et enverra une partie de ces non-vaccinés à l'hôpital. Et Delta étant très probablement plus virulent, il faudrait encore moins d'infections de non-vaccinés pour saturer l'hôpital.
Pour contrer cette reprise violente de l'épidémie, le gouvernement doit cibler les situations en intérieur sans masques type bars, restaurants, etc. qu'il a stupidement autorisées (sans mesures de prévention...) dans son impatience grossière de lancer la saison…
Il faut donc appuyer immédiatement sur la pédale de frein (on est en surchauffe totale au niveau de ces contacts sans masques en intérieur) et en revenir à un principe simple : vivre le plus possible en extérieur.
Les contacts doivent avoir lieu le plus possible à l'extérieur, c'est crucial. Même en cas de yolo, ça fera toujours moins de contaminations. Une soirée dans un appartement fenêtres fermées avec un porteur de Delta bien contagieux, c'est tout le monde qui y passe.
Idem pour tous les rassemblements festifs, familiaux, les mariages, anniversaires, toutes les situations où les gens venant de foyers différents boivent ou mangent ensemble, etc. Le message doit être que tout ça doit se faire au maximum au grand air.
Le cas des Landes montre qu'il n'y a pas de fatalité à ce que l'incidence flambe même lorsque Delta est dominant (86,4% de L452R+ là-bas).
(Bon, ils ont continué à lever les restrictions, on verra comment ça évolue...)
Hier, Attal a sorti une phrase d'une stupidité sidérante — même pour lui : « Grâce à la vaccination massive, nous avons pu lever presque toutes les restrictions appliquées dans notre pays. »
Alors que précisément, la couverture vaccinale dérisoire chez les moins de 50 ans (qui font l'épidémie) n'autorisait pas du tout à rouvrir toutes les vannes aussi violemment en juin ! Avant même l'accès de la masse des 18-49 ans à un schéma vaccinal complet...
J'insiste sur ce point : ce n'est pas la vaccination qui peut calmer le jeu à court-terme, on a besoin d'interventions non-pharmaceutiques. On part de trop loin et la vaccination est un processus trop lent pour rivaliser avec une exponentielle aussi sèche que celle de Delta.
Le gouvernement doit faire en sorte que les gens provenant de foyers différents ne respirent pas le même air sans masques en intérieur, ce n'est pas plus compliqué que ça.
C'est ça ou 4-0 pour SARS-CoV-2 (et ça n'attendra pas forcément l'automne).
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L'incompétence totale de ce pouvoir est stupéfiante. On avait prévenu, quand l'attention médiatique portait sur P.1 en avril, que la France était une passoire à variants. Verdict : le mois d'après, Delta contournait sans problème la ligne Maginot.
Carte du taux d'incidence par département (nombre de cas détectés pour 100 000 habitants sur les 7 derniers jours disponibles, ici du 22 au 28 juin).
La France était à 22,2 le jeudi 24 juin (22,3 après consolidation), elle était à 18,9 le jeudi 1er juillet.
Globalement, on n'ira malheureusement pas plus bas. Quasiment tous les départements sont repassés sous le seuil d'alerte, mais moins de 40% sont parvenus à descendre sous le seuil de vigilance (10 d'incidence) et aucun n'a éliminé l'épidémie.
La descente en Guyane reste lente (R tests entre 0,8 et 0,9) par rapport aux vagues précédentes.
« Pénurie d’eau, exode, malnutrition, extinction d’espèces… La vie sur Terre telle que nous la connaissons sera inéluctablement transformée par le dérèglement climatique quand les enfants nés en 2021 auront 30 ans, voire plus tôt, alerte [le GIEC] »
« La vie sur Terre peut se remettre d’un changement climatique majeur en évoluant vers de nouvelles espèces et en créant de nouveaux écosystèmes, note le résumé technique de 137 pages. L’humanité ne le peut pas. »
« Le projet de rapport rédigé par le GIEC oscille entre un ton apocalyptique et l’espoir offert aux hommes de changer leur destin par des mesures immédiates et drastiques. »
« "C'est très embêtant pour nous : la droite a regagné un espace. Le problème de Macron, ce n'est pas la gauche, c'est que quelqu'un de droite arrive à se faire un chemin", souligne une source gouvernementale »
« Cette ligne [ne pas réagir] est purement intenable. Dire qu’il ne tirera pas le moindre enseignement pour notre majorité, comme pour le pays vu l’état de l’abstention, ce serait donner le sentiment qu’il n’a pas compris le double avertissement des Français dimanche »
« Le chef de l'État n'en revient d'ailleurs pas d'avoir gagné, ces dernières semaines dans les sondages, entre 8 et 10 points de popularité chez les 18-25 ans » (Canard Enchaîné 16/06)
Score LREM hier chez les 18-24 ans (en % des inscrits) : 1,6%