Sibeth Ndiaye nous disait que le masque était inutile. Olivier Véran, qui soutenait que le système de santé était prêt, devenait ministre de la santé grâce à Benjamin Griveau.
2) Mars/mai 2020 : le grand confinement et la guerre contre le virus.
Après avoir moqué l’Italie, appelé à ne pas renoncer aux terrasses et aux cafés, Macron décrète le confinement.
Malgré un soutient actif des revenus (chômage partiel, reports de « charges », etc.) une large partie de la population bascule dans la pauvreté, et les bas salaires devient subitement des « métiers essentiels ».
Le président promet de revoir notre modèle de développement économique, de soutenir l’Etat social et annonce « un plan massif pour l’hôpital ».
Le système de santé ne tient que grâce à la bonne volonté des travailleurs, idem ailleurs, les initiatives individuelles prennent le relais de l’état défaillant (qui attend LVMH pour fabriquer du gel hydroalcoolique...).
3) Juin-octobre : le déconfinement raté - sanitairement et politiquement.
La levée des restrictions fait croire à la fin de la pandémie et certains «experts» disent qu’il n’y aura pas de deuxième vague (ils diront ensuite qu’ils ont oublié d’intégrer le froid dans les modèles).
Le gouvernement ne prévoit rien : télétravail pas massifié, rien pour les écoles, collèges, lycée et universités. Le show Blanquer commence.
Le Ségur de la santé accouche d’une souris. Le plan de relance annoncé en septembre également. De toute façon durant l’été les fermetures de lits avaient continué et un directeur d’ARS avait été viré pour l’avoir dit !
4. Octobre-décembre 2020 : deuxième vague, deuxième confinement.
Les mêmes causes produisant les mêmes conséquences, le système de santé est à la rupture et il faut à nouveau fermer ce qui peut l’être.
Cependant, le confinement est moins strict. On passe de la guerre contre le virus à vivre avec le virus. La stratégie semble être celle dite du stop ans go. C’est ainsi que s’installe en octobre un couvre feu quasi interrompu par endroit jusqu’en juin 2021 !
L’état d’urgence sanitaire qui devait d’abord s’arrêter en septembre est reconduit. Le confinement étant moins dur les résultats sont moins probants. On passe le nouvel à la maison sauf les copains de BFM TV, premiers supporteurs du gouvernement.
A ce moment des entreprises pharma annoncent la découverte d’un vaccin, et la stratégie va devenir « tout pour le vaccin » - oubliant les autres mesures de lutte contre la cocid-19.
5) Janvier/mars 2021 : le grand pari de Macron. La situation se détériore, personne au gouvernement ne prend en considération le variant anglais qui fait des ravages.
Macron fait le pari de ne pas confiner comme les autres pays européens et il est présenté comme le meilleure épidémiologiste de France.
Le pari suppose la perpétuation des mesures liberticides que les gens commence à ne plus supporter.
6) avril/mai 2021 : on connaît le refrain, nouvelle vague, nouveau confinement. Le variant a été plus fort et Macron perdu son pari - a quelques milliers de mort près. lemonde.fr/planete/articl…
Pendant ce temps la campagne de vaccination patine : le champion français (Sanofi n’a pas de vaccin), Astra Zeneca est victime du conflit lié au Brexit, les gens qui veulent se faire vacciner ne le peuvent pas et la lumière est jetée sur les autres sont qualifiés d’antivaxs.
7) juin/août 2021 : variant indien et passe sanitaire.
Alors que Castex annonce que tout est fini, qu’on revient à la vie d’avant, le gouvernement prend connaissance 2 mois après tout le monde de l’existence du delta. Comme à l’époque il avait eu du mal à voir l’anglais !
Dans la précipitation on refait culpabiliser les gens et le gouvernement construit l’opposition provax et antivax, un peu comme il l’avait fait à propos des gilets jaunes. C’est la polémique sur le passe sanitaire.
L’enjeu est de construire une opposition entre ceux qui sont du côté de la science et de la raison et de l’autre côté ceux qui sont les idiots, les gaulois réfractaires.
En fait, le gouvernement a abandonné toute politique sanitaire en dehors du vaccin et se retrouve tout nu pour la prochaine vague (comme les 3 précédentes). Même si on voulait, on ne peut pas vacciner tout le monde avant septembre pour la rentrée.
La rentrée 2021 sera comme la rentrée 2022 : non préparée et chaotique, sauf que cette fois ci ce ne sera pas la faute à un Ségur de la santé indigent mais aux antivaxs. Le tout saupoudré de réduction de libertés publiques et de formulaires administratifs kafkaïens.
Conclusion : le gouvernement, qui a pris toutes ses décisions depuis le début contres les préconisations scientifiques de base, devient le défenseur de la science contre les cul-terreux !
Bravo Macron !
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Le dernier texte de Lordon est très problématique. Et je ne parle pas seulement de l’appel à voter. Fil. blog.mondediplo.net/fury-room
1. Pour Lordon on est en voie de fascisation rapide et l’heure est grave. Il se demande si on pouvait imaginer il y a deux ans une tribune de militaires factieux et si demain il ne faut pas s’attendre à des manifestations aux cris « Mort aux arabes ».
D’accord sur le fait qu’on vit un processus très inquiétant mais rien que sous la Vè République, n’a-t-on pas connu le Putsch d’Alger (1961), l’attentat du petit Clamart (1962), le 17 octobre 1961 (40 à 200 mors), les ratonnades de 1973 (entre 10 et 50 morts), etc. ?
Entre 2009 et 2018, les frais de gestion de la sécu ont baissé de 0,4 milliards quand ceux des complémentaires santé ont augmenté de 2,4 milliards d'euros.
(1/3)
Or, la sécu finance 75% de la Dépense courante de santé (206,9 milliards €), contre 20% pour les complémentaire et les ménages (55,1 milliards €) - donc bien moins de 20% (le rapport ne donne pas le détail).
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Une représentation graphique. La sécu finance beaucoup plus de soins et dépense moins en frais de gestion.
Les frais de gestion des complémentaires santé en 2019 : une gabegie !
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En 2019, les frais de gestion des complémentaires santé s'élevaient en moyenne à 20% !
- 22% pour les sociétés d'assurance
- 19% pour les mutuelles
- 16% pour les institutions de prévoyance
Qu'entend-t-on par "frais de gestion" ?
3 choses :
- Gestion de sinistres : feuilles de soins, contentieux...
- Frais d'acquisition : publicité, réseau...
- Administration et autre : gestion des contrats, veille juridique...
Dans ce texte j’analyse longuement l’échec du couple État-capital (capitalisme sanitaire) face à la pandémie de covid-19. Au delà, l’enjeu est de penser les stratégies de défense de la sécu.
Dans la première partie du texte (publiée en mai), l’analyse historique du système de santé en France a permis de mettre en évidence trois principaux résultats :
1. La sécu est une institution politique issue de conflits non institutionnalisés. En ce sens, les débats techniques (comme celui sur le «trou de la sécu») sont importants mais sans commune mesure avec la question politique du «qui décide» - le pouvoir.
Un plan de relance oui. Mais certainement pas sans un repartage du pouvoir. La crise a montré l’incapacité des capitalistes et de l’Etat à gérer la situation. Il faut impérativement socialiser les grands moyens de production. Aucune confiance dans les nationalisations.
Par exemple, qui veut d’un pôle public du médicament sous la férule du gouvernement ? Qui serait dirigé par Buzyn, Véran, Bachelot ou un autre ? Pour refaire des coups à la Alstom et cie ?
Socialiser les moyens de production c’est donner le pouvoir aux professionnels directement, à l’image des élections à la sécurité sociale à partir de 1945/6. C’est depuis qu’elle a été étatisée que la sécu se meurt et offre la santé aux capital. Expropriation des expropriateurs.
Merci @NadineLevratto d’avoir soulevé la question de la financiarisation dans des laboratoires d’analyses médicales que je ne connaissais pas. Sur la financiarisation de la santé, voici deux ou trois éléments :
Le cas le plus évident est celui de l’industrie pharmaceutique. On arrive à une situation où les systèmes publics de protection sociale solvabilisent leur spéculation financière. Mathieu Montalban est l’un des grands spécialistes de la question : cairn.info/revue-savoir-a…
Il y a bien sûr le cas des complémentaires santé privée à but lucratif, qui produisent des effets sur les mutuelles dont le comportement tend à se rapprocher des premières. Philippe Abecassis et Nathalie Coutinet évoque leur financiarisation ici : cairn.info/journal-recma-…