Je vais vous parler de mon job, je vais vous parler des éducs.
Et du covid.
Et du vaccin.
On cause bcp du fait que le vaccin n'est pas efficace à 100%, surtout chez les personnes dites "fragiles."
Je bosse en institution.
Auprès de personnes fragiles.
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Vous imaginez un lieu de vie communautaire. Dans mon cas, des personnes en situation de handicap, dont certaines sont pas toutes jeunes, d'autres carrément vieilles (Hein ? Ça se dit pas "vieilles" ? M'en fout. Moi je dis "vieux" et "vieilles")
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Des groupes de vie dans lesquels des gens vivent ensemble. Des activités (ateliers de production, ateliers d'occupation, thérapies, etc.) dans lesquelles de personnes de différents groupes se mélangent. Des échanges au sein de l'institution...
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Mais aussi des échanges en dehors de l'institution. Des sorties. Des loisirs. Des week-ends en famille. Des visites qui viennent.
Et du personnel. Beaucoup de personnel.
Qui a une vie hors de l'institution.
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Vous imaginez le bordel que le Covid a foutu là au milieu.
Et il s'agit de trouver un équilibre. Jusqu'où va-t-on dans les mesures pour empêcher les contagions ?
Parce que ça a un impact concret, lourd, douloureux souvent, sur la vie des gens.
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Donc, il y a la notion de risque.
Plus le risque est jugé grand, plus on serre la vis.
Lors des 2 pics de l'épidémie (printemps et automne 2020), il y a eu des cas dans l'institution. Et en dehors, c'était pas brillant.
Donc, les mesures étaient dures.
Oui, je dis "dures"
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Et plus encore lorsqu'un groupe était touché. Par moments, ça a signifié tout le monde en chambre.
Ou alors, les personnes contaminées en chambre. Mais les autres du groupe qui devaient rester dans le groupe.
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Et quand ça se calme, quand dehors l'épidémie a baissé et qu'il n'y a pas de cas dedans, alors ça devient plus relax.
On se remélange un peu entre groupes.
On sort.
On reçoit des visites.
etc.
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Parce que la notion de "risque" c'est pas du tout ou rien.
Je sais, y'en a qui font semblant de pas la comprendre la notion de risque.
"Ouais, ben si avec le vaccin on peut quand-même le chopper le covid, alors à quoi ça sert ? Hein ?"
Donc, il y a la question du risque.
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Vous me suivez.
Alors vous imaginez une institution accueillant des personnes en situation de handicap.
Avec du personnel.
Et notamment du personnel qui est là au quotidien auprès des résidants.
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Les éducs, vous les connaissez ces bêtes là ?
Vous imaginez, en temps normal, une pause cloppe, pendant que y'en a un qui roule sa cloppe avec du tabac bio, l'autre lui demande une feuille, et la troisième se met à parler de sa kinésiologue.
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Alors le premier, qui a fini de rouler sa cloppe, explique à quel point, lui, il apprécie son bio-énergiticien, qui fait des miracles, si, si. Le 2ème, qui roule sa cloppe, demande alors l'adresse du bio-énergiticien, pour son gosse qui fait des allergies au gluten.
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Intervient alors la 4ème, qui était silencieuse jusque là, qui sort sa 2ème cloppe de la pause, et qui raconte qu'elle, elle prépare elle même ses fleurs de Bach, depuis qu'elle était allé à un séminaire.
Vous voyez ?
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Bon.
Vous imaginez la question du vaccin là au milieu.
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Par honnêteté, j'avoue avoir forcé un peu le trait.
Les éducs sont pas tous comme ça.
Les clichés sur les éducs, c'est pas toujours vrai.
Hein, par exemple, le cliché sur les vieux éducs avec leurs birkenstocks, c'est pas toujours vrai.
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Maintenant, y'en a qui portent des crocs.
La profession se modernise.
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Nan.
J'exagère.
Sur le coup des thérapies "alternatives" c'est pas à ce point.
Mais pas loin.
Et y'a les autres. Ceux qui sont pas dans le trip fleurs de Bach, mais qui se prennent le chou avec les vidéos qui font peur.
Donc, le vaccin, en gros, pour beaucoup, c'est suspect.
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Et je cause depuis la Suisse. Je ne sais pas si les Francais, les Wallons ou les Québecquois se reconnaîtront là-dedans.
Mais bon, bref, dans le personnel, pour bcp de monde, le vaccin est un problème plus grave que le covid.
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Maintenant, imaginez concrètement ce que c'est qu'une contamination là au milieu.
Imaginons que les résidants soient vaccinés.
Imaginons une grosse partie du personne vacciné.
Et imaginons des cas positifs dans le personnel d'un groupe.
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Vous avez 1, 2, 3 éducs contaminés dans un groupe. Et vous décidez.
Vous mettez en place des mesures.
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Je cause même pas de ce qui peut se passer si un covid dégénère et que ça finit aux soins intensifs.
Non.
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Qu'est-ce que VOUS mettez en place si une partie du personne d'un groupe de vie est contaminé.
Juste ça.
Ben vous allez serrer la vis.
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Vous allez isoler le groupe.
Fini les sorties, les visites, les rencontres avec les autres.
Est-ce que vous allez mettre tous les résidants en chambre ou est-ce que vous allez les laisser se retrouver dans les espaces communs ?
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Vous allez juste prendre des mesures pour éviter que cette merde de virus ne se mette à courir dans toute l'institution (et en dehors)
Et encore une fois, je ne parle que de l'impact des mesures que VOUS prendriez, si vous aviez à assumer la responsabilité.
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Maintenant, faites cette même expérience de pensée pour d'autres types de lieux de vie communautaires (maisons de retraite, foyer pour enfants, etc.).
C'est aussi ça, l'enjeu de la vaccination du personnel.
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Pour être clair : plus le risque est jugé élevé, plus les mesures sont strictes.
Et quand il y a des cas parmi le personnel, le risque est élevé.
Précision : ne généralisons pas, bcp d'éducs sont vaccinés. Mais le % des éducs opposés au vaccin est élevé, surtout au vu de la population accueillie, fragile souvent.
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Bonjour @BernardCrutzen
Je prépare un article pour le blog à partir de ce thread-ci. Et j'aurais besoin de précisions.
1/6
Il s'agit concrètement de l'interview du directeur de l'info de la RTBF. Pourrais-tu apporter quelques précisions s'il-te-plaît ?
(c'est toujours OK pour toi pour le tutoiement ?)
1. Quelles étaient les questions posées au directeur de l'info ? 2. Savait-il exactement ce qui était reproché au JT du 9 mai ? Lui avais-tu montré les images en question ? Lui avais-tu parlé des actualités allemandes ? 3. Quelle était la date de l'interview ?
3/6
Je vous propose un échantillon de PETITS TRUCS utilisés fréquemment par les marchands de "vérités alternatives" pour vendre du bullshit.
On va décortiquer une scène de «Ceci n’est pas un complot», ainsi que quelques à côtés.
Vous verrez c’est pas mal.
Thread 1/n
La scène, vous l’avez peut-être déjà vue : ça parle du Journal Télévisé de la RTBF du 9 mai 2020.
La RTBF avait débunké ça sur son site et y est revenue dans le cadre de son reportage «Quand le doute vire au complot»
J’avais déjà montré cet extrait sur Twitter.
2
Commencez par vous mettre dans la peau de celui ou celle qui regarde le film, qui fait confiance au réalisateur et qui n’a pas vu passer les débunks à ce sujet. Qu’est-ce que vous retenez ? Quelle histoire vous raconte-t-on ?
"Anthropologue médical"
Alors qu'on savait depuis des mois que ce gars se paraît du titre d’anthropologue sur la base d'un papelard sorti d'une mystérieuse boîte londonienne à l'existence éphémère. 1/4
Alors pour celles et ceux qui auraient envie de publier de la merde avec une apparence de sérieux, y'a ça. Ça fait plus prestigieux que France Soir.
Là, ils accueillaient à bras ouverts le grand spécialiste mondial, J-D Michel...
1/4
J'avais découvert cette revue avec cette histoire. Un article sur le Covid publié par 2 chercheurs qui n'y connaissaient rien et se basaient sur les informations d'un article de France Soir.
Le tout repris par Mucchielli.
2/4
Il s'agit d'un documentaire de la RTS (TV publique suisse).
Écoutez bien.
On va causer HISTOIRE, avec un grand H. Et de ce qu'il se passe lorsqu'on bidouille l'histoire pour une cause qu'on juge bonne.
2/n
Vous l'avez bien écouté l'intervention de l'historienne des religions ?
Bon, et bien cette dame nous raconte de la merde.
Ouaip, je suis arrogant. Je n'ai pas de carrière académique. En plus on peut m'accuser de mansplaining.