Oubliez un instant le Gaël Giraud vrai/faux candidat à 2022, écoutez le Gaël Giraud économiste. Il était récemment chez @Tiphainederock : c’est punchline sur punchline contre la théorie néoclassique.
"L’économie néoclassique essaie d’imiter l’appareil extérieur des mathématiques, de la physique, de la mécanique et en réalité il lui manque complètement les bases épistémologiques pour y prétendre puisque son lien au réel est extrêmement ténu.
Par exemple, la plupart des modèles qu’utilisent les économistes mainstream n’ont pas de matière, pas d’énergie. Lorsque les physiciens, en particulier du GIEC, regardent ça ils tombent de leur chaise.
Ils disent en réalité vos modèles violent allégrement les deux premières lois de la thermodynamique et ça ne vous empêche pas de dormir ! La plupart des économistes répondent, non ce n’est pas un sujet pour nous."
Présentatrice : Pourquoi le mathématicien que vous êtes en est venu à critiquer les modèles néoclassiques ?
G. Giraud : "Parce qu’il y a des erreurs flagrantes dans ces modèles.
Il y a des erreurs de maths élémentaires dans nos manuels d’économie néoclassique. C’est extrêmement préoccupant. Il n’y a pas de base épistémologique, on oublie la réalité qui est aussi une réalité physique, et en plus les maths sont fausses !"
Sur le PIB :
"Le PIB fonctionne comme une espèce de mantra religieux dont les modèles standards expliquent à peu près la moitié. L’autre moitié on ne sait pas d’où ça vient. Nous les économistes, ce qu’on n’arrive pas à expliquer on appelle ça le progrès technique.
Et comme on voit qu’il y a plus de croissance on se dit qu’il y a plus de progrès technique. L’étiquette qu’on a mise pour cacher notre ignorance ne fonctionne plus alors on se pose de grandes questions métaphysiques."
La morale:
Lorsque vous écouter mes collègues économistes, ça se termine toujours par une injonction morale, en général pour les pauvres,qui doivent travailler plus dur. J’ai l’impression d’assister à un mauvais sermon du dimanche par quelqu’un qui n’a pas beaucoup d’imagination.
"Il y a des enquêtes en sociologie qui ont été faites sur l’évolution des étudiants en économie. Lorsqu’ils arrivent en première année d’université ils sont en général gentils, sympathiques et altruistes. Puis on constate qu’arrivés en 4è année ils deviennent carrément méchants."
"Parce que pendant 4 ans ont leur dit que pour avoir des bonnes notes il faut expliquer que l’être humain est un égoïste absolument fermé au reste du monde qui maximise uniquement son utilité personnelle sans se soucier de ce qu’il se passe chez son voisin,
ce qui n’est le cas d’à peu près aucun d’entre nous, sauf ceux qui croient en l’économie néoclassique.
Et malheureusement la formation en économie devient une espèce de déformation anthropologique où certains de nos jeunes économistes finissent par ressembler à l’homo economicus de leur modèle.
Ce qui est évidemment catastrophique pour leur propre humanité à eux et ce qui est catastrophique pour le renouvellement de la science économique."
Présentatrice : Il n’y a pas des choses à garder de cette économie néoclassique ?
Gaël Giraud: "Pour être très honnête avec vous il n’y a rien à en garder, malheureusement. Il faut vraiment de ses ruines fumantes tout recommencer."
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👉393 000 lits d’hospitalisation complète, soit une diminution de 76 000 depuis 2003.
👉 79 000 lits d'hospitalisation partielle, soit une hausse de 29 000 depuis 2003.
Par ailleurs, le nombre d'établissements (public et privé) continue sa baisse.
La double stratégie continue sa progression : 1) regroupement/fermetures 2) remplacement de la prise en charge classique par de la prise en charge courte.
Du côté des effectifs, après une hausse entre 2003 et 2016, on constate une baisse en 2017 et 2018.
"Libéral, c'est tout sauf le laissez-faire. Le libéralisme c'est la responsabilisation. C'est de faire en sorte que si vous polluez, vous payez,par exemple.
C’est un exemple parmi tant d’autres, il y a des milliers d’exemples. On veut que les gens soient responsables pour que leurs intérêts soient alignés avec le bien commun, avec l’intérêt général.
« Renoncement aux soins : la faible densité médicale est un facteur aggravant pour les personnes pauvres »
« En 2017, 3,1 % des personnes de 16 ans ou plus vivant en France métropolitaine, soit 1,6 million de personnes, ont renoncé à des soins médicaux, d’après l’enquête Statistiques sur les ressources et conditions de vie (SRCV) de l’Insee. »
« Une fois tenu compte des caractéristiques des personnes interrogées (âge, sexe, diplôme, situation sur le marché du travail…), les personnes pauvres en conditions de vie ont trois fois plus de risques de renoncer à des soins que les autres. »
Le canard enchaîné et la crise sanitaire en 5 tweets.
(numéro du mercredi 28 juillet)
Page 3 - Véran annonce 536€ de plus en fin de carrière pour les infirmières mais... cela ne s’appliquera que dans 40 ans.
Page 4 - « Hosto: on ferme ! »; face à la reprise épidémique les effectifs hospitaliers sont au creux de la vague du fait de la politique ininterrompue de fermeture de lits et de services.
Sibeth Ndiaye nous disait que le masque était inutile. Olivier Véran, qui soutenait que le système de santé était prêt, devenait ministre de la santé grâce à Benjamin Griveau.