J'entends bcp de gens, autour de moi, glisser doucement (ou pas) vers une variante ou l'autre de #survivalisme, lequel procède toujours, au fond, de la perte de l'espoir collectif (moi-même, j'avoue, je rêve parfois à mon ptit plan de repli dans une bergerie, loin). #GIEC#thread
C'est pourtant largement une illusion : face au plus grand défi de l'histoire de l'humanité qu'est le changement climatique, on s'en sortira ensemble ou on ne s'en sortira pas. #climat 2/n
Nous, humains, sommes en effet fondamentalement interdépendants. Nous avons besoin des autres et ils ont besoin de nous. On peut survivre quelques temps seul, pas s'épanouir, pas surmonter les grandes épreuves. 3/n
Si comme nous l'avons tant répété, dans mon camp politique, personne ne peut être heureux au sein d'un océan de malheur, il est a fortiori illusoire d'envisager survivre au milieu d'une déferlante de mort. 4/n
N'oublions pas que plus grandes réalisations, celles qui nous ont rendu la vie meilleure à des millions de personnes — le chemin de fer et la sécurité sociale, pour dire bref — sont de nature collective. 5/n
D'ailleurs, contrairement à ce que Hobbes a voulu nous faire croire & à ce que les néolibéraux veulent nous faire faire, c'est une profonde erreur de penser que les situ. de crise, même qd l’État est déficient, débouchent nécessairement sur la sauvagerie du chacun-pour-soi. 6/n
Le réflexe spontané de la grande majorité d'entre nous est la solidarité. Ce qui se passe pour le moment dans les zones sinistrées par les inondations en offre, si vous avez besoin de vous en convaincre, une éclatante démonstration. 7/n
Le problème, c'est que la grande majorité d'entre nous réagit trop tard face à la menace. Solidarité après la vague, mais indolence face à son annonce. Et ça, c'est vraiment fort dangereux. 8/n
Dès lors, le meilleur survivalisme consiste à partager l'information avec les personnes qui ne percutent pas ET à choisir ensemble des comportements conséquents. Car entre un certain niveau de confort d'aujourd'hui & la survie des prochaines générations, il y a des choix à faire.
Beaucoup de choix que nous posons face au cataclysme (souvent de façon peu judicieuse, jusqu'à présent) ont des conséquences qui dépassent souvent largement ceux qui décident. 10/n
Alors, oui, préparons-nous à affronter les prochains incendies/inondations/sécheresses/tornades/tremblements de terre/etc, préparons-nous à vivre avec une agriculture moins productive et un gulf stream à moitié foutu... 11/n
... mais faisons-le ensemble, en partageant des savoirs, en mutualisant des ressources, en tissant des liens de solidarité, locaux MAIS AUSSI globaux. 12/n
Et pour cela, réhabilitons âprement l'action collective, c'est-à-dire la politique. On a entendu, ces dernières semaines, bien des discours sur le thème de la futilité de la politique face à des situations d'urgence («agissons, on parlera après»). 13/n
Je pense au contraire que réapprendre à faire de la politique est une des choses les plus urgentes que nous ayons à faire. Parce que c'est notre meilleure chance de nous e sortir. 14/14
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