Un jour, il faudra quand même qu'on cause de la visibilité qu'on donne à des gens qui n'avaient AUCUNE influence sans notre intervention.
La shitstorm du Twitter littéraire de la semaine me rappelle ce gosse à 12 followers qui avait balancé je ne sais plus quelle connerie sur les nanas qui ne devaient pas dépasser le 38 et que des femmes adultes avaient retweeté pour le contredire, parfois photo perso à l'appui.
Le but c'était d'en faire un influenceur ou de lui coller sa première demi-molle ?
Alors j'entends que là, visiblement, il y avait un passif, mais ces gens VIVENT de l'attention que vous leur donnez. À quel point ça doit être valorisant, pour une inconnue sans CV, de se faire mettre en avant par des auteurs reconnus, même pour se faire défoncer ?
Accessoirement, cette personne donne des conseils d'écriture alors que, si je ne m'abuse, elle est débutante, et la visibilité qu'on lui donne peut avoir des conséquences néfastes sur de jeunes auteurs.
Enfin bref. Y a peut être des éléments que je n'ai pas, mais, plus globalement et pour la santé mentale de tous, je pense qu'il faudrait parfois choisir nos batailles, en commençant par s'engager sur celles qui... en sont vraiment.
(Et n'oublions pas la solution si vraiment on ne peut pas se retenir de formuler un contre-argument ou qu'on le pense important : pas de RT, capture d'écran, pseudo masqué :) )
Précision et puis je retourne à mon potager : quand une personne +/- connue retweete un glandu pour râler je m'en fous. Quand la moitié d'un Tweeter professionnel en cause encore trois jours après avec liens multiples vers ledit glandu, je pense qu'on a collectivement merdé.
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Bon, un dernier truc, et je vais profiter de la fin de mon dimanche.
OUI, ce soi-disant "confinement" est une blague. C'est important de le signaler. Et c'est normal d'avoir peur pour son CA/ses droits d'auteur.
C'est normal d'avoir envie de hurler de voir tomber ça avant Noël.
(J'ai une intégrale qui devait sauver un succès d'estime dans les bacs et une des plus grosses sorties de ma vie dans 4 jours, croyez-moi je suis pas jouasse).
C'est humain (parfaitement infantile, mais humain) de se dire "Mé-euuuuh ! Les chocolatiers yzont le droit, euuuux ! Pourquoi pas moiiii ?"
Bon, j'ai failli me tirer des réseaux tant j'avais la gerbe, mais on va faire plus constructif. Je suis écrivaine et, à tous ceux qui risquent leurs vies pour sauver les nôtres : DÉSOLÉE.
Désolée pour mon milieu professionnel, qui vous crache à la gueule depuis quatre jours.
À tous les personnels médicaux qui sont sur le pont depuis des mois, et que des petits bourgeois sont OK pour applaudir tant qu'ils peuvent aller sniffer l'odeur des livres neufs, désolée.
À tous les malades qui luttent pour leur vie, tous ceux qui survivent avec des séquelles graves, à qui des sales chiures de menteurs ont osé dire : "Moi, je ne peux pas VIVRE sans LIVRES", désolée.
"Sensitivity reader" - Pourquoi je ne peux pas blairer le terme et pourquoi je pense qu'on en a besoin. UN THREAD. ⏬
1- Pourquoi je ne peux pas blairer le terme ?
Parce que je ne suis pas là pour ménager la "sensibilité" de mes lecteurs. Si vous ne voulez pas être heurté dans vos convictions, que vous soyez un gentil progressiste ou un gros facho, passez votre chemin et allez lire Oui Oui.
Les mots ont un sens. Généraliser l'emploi d'un terme qui laisse entendre qu'il faut ménager les petits sentiments des gens pour faire de la bonne littérature, ça me parait effarant. J'espère que le français "démineur éditorial" prendra le dessus.