Intéressante enquête de @propublica sur les coulisses de la modération chez WhatsApp, où un millier de sous-traitants employés par @Accenture à Dublin, Austin ou Singapour passent leurs journées à lire des messages privés signalés par les utilisateurs.
Visiblement, l'outil de traduction maison n'est pas encore tout à fait au point.
"Nous tuons des gens sur la base de métadonnées", disait il y a quelques années l'ancien patron de la CIA et de la NSA. On les condamne à de la prison aussi. Exemple avec cette lanceuse d'alerte du fisc 🇺🇸, trahie par l'horodatage de ses échanges avec un journaliste de BuzzFeed.
J'en profite pour le (re)dire aux sources, notamment celles qui sont susceptibles d'être sanctionnées ou poursuivies si elles sont identifiées : pour se protéger, une messagerie chiffrée ne suffit pas toujours.
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Ce matin, le député LREM @JeanMichelMIS remettait à Jean Castex le rapport sur les technologies de sécurité que le Premier ministre lui a commandé au mois d'avril. Objectif : "faire bénéficier l'Etat des nouvelles capacités" offertes par la biométrie ou les drones.
Thread.
L'introduction vient rappeler la pression industrielle : 4000 entreprises françaises, regroupant 130 000 emplois et dégageant 13 milliards d'euros de CA, réclament à cor et à cri des expérimentations pour rester compétitifs face à la concurrence internationale.
Il faut aussi compter sur l'appétit policier : le dernier livre blanc de la sécurité intérieure, publié fin 2020, préconise le renforcement des technologies de surveillance, à commencer par la reconnaissance faciale, "sujet d'avenir" selon @GDarmanin.
Un rappel utile : malgré les promesses marketing, aucun service de messagerie n'offre une assurance tous risques contre la surveillance abusive. @ProtonMail ne conserve pas les adresses IP... sauf quand la loi suisse l'y contraint. Je me permets un petit thread.
Sur la seule année 2020, Proton a reçu 3 572 demandes des autorités suisses, et 195 de juridictions étrangères, approuvées par la 🇨🇭. L'entreprise en a contesté 750, dont certaines franchement dérangeantes. L'une d'elle visait par ex. des journalistes.
Dans le cas qui nous intéresse aujourd'hui, Proton "n'a pas pu s'opposer à la requête" (pourquoi ?) mais se dit "préoccupé", dénonce une instruction "agressive" et rappelle - à juste titre - qu'en France, "les textes antiterroristes sont utilisés de manière inappropriée".
Le Pentagone voulait ficher 80% des Afghans à des fins de lutte antiterroriste. Sauf qu’en reprenant le pouvoir, les talibans ont mis la main sur des appareils qui leur permettraient d’identifier ceux qui ont travaillé avec la coalition.
Nous avons ici un tragique exemple du risque inhérent à la surveillance biométrique centralisée : que se passe-t-il le jour où elle tombe entre de mauvaises mains ?
Les mauvaises mains pouvant être, comme les doigts gourds, de géométrie variable.
Friture sur la ligne : à la suite du ciblage de Macron par Pegasus, je lis depuis quelques jours que le président utilise deux téléphones "ultra-sécurisés", dont le Teorem de Thales. Il est permis de ricaner.
En dotation depuis fin 2011, cette brique à clapet, produite à 14 000 exemplaires est habilitée secret-défense. Elle opère en circuit fermé, n'embarque ni répertoire ni application. En gros : un 3310 avec une cotte de maille.
"Selon des chiffres communiqués à l’AFP par un porte-parole de Thales, environ 5000 de ces appareils seraient en fonctionnement", dont une trentaine à l'Elysée. La réalité ? Ils dorment souvent au fond d'un tiroir, comme me l'avait confié une huile de l'@ANSSI_FR.
Outre le passe sanitaire, le Conseil des ministres d'hier a examiné le projet de loi responsabilité pénale et sécurité intérieure. Celui-ci recycle les dispositions censurées de la loi sécurité globale, notamment les drones, "outils indispensables".
Pour tenter de passer l'étape du @Conseil_constit, le gouvernement propose cette fois-ci de limiter l'utilisation des drones à six finalités, dont le maintien de l'ordre, la prévention du terrorisme et la surveillance des frontières.
Les caméras volantes pourront aussi garder un oeil sur "les lieux particulièrement exposés, en raison de leurs caractéristiques ou des faits qui s’y sont déjà déroulés, à des risques d’agression, de vol, etc.".
Début juillet, le @Conseil_Etat n'avait pas suspendu le passe sanitaire car, entre autres choses, "son usage a été restreint [...] à l'accès à des lieux de loisirs, sans que soient concernées les activités quotidiennes". Et maintenant ?
Quant à la @CNIL, elle estimait en mai que l'exclusion du périmètre du passe sanitaire des lieux "qui ont trait aux activités quotidiennes" est une garantie "de nature à minimiser l’impact du dispositif sur les droits et libertés des personnes".