(Petit fil questionnant les pratiques journalistiques)
J'ai écouté les 10 premières minutes et j'arrête là. Des questions en forme de flatterie et des questions complètement creuses annoncées comme concrètes. 1/n
La journaliste commence par évoquer la longévité de M Blanquer à son poste et conclue par une question en forme de truisme flatteur : "vous êtes en poste depuis 4 ans et demi, un record?"
2/n
Passons. Elle évoque ensuite la crise sanitaire dans les école. "La crise du covid a renforcé l'importance de l'école." Là, le ministre a une super rampe de lancement pour répéter pour la nième fois qu'il a donc eu raison de laisser les écoles ouvertes contre l'avis 3/n
de tous ceux qui pensaient autrement. On n'evoquera bien sûr pas les arguments de ces autres car l'assertion "l' école est importante" se suffit à elle-même et on ne peut questionner ni la qualité d'accueil de cette école ni les contenus de celle-ci. 4/n
Son importance est un pare-feu contre tout avis critique. Ainsi comme dans le domaine du chômage à partir du moment où l'on décrète que celui-ci est la mal, alors tout est bon pour lutter contre, y compris la précarisation généralisée dont l'efficacité à combattre 5/n
le chômage ne sera jamais remise en question et on évacue toute discussion sur l'organisation de la société et de la vie économique sous prétexte de combattre ce fléau pourtant nécessaire au néolibéralisme et donc produit par celui-ci. 6/n
La réponse du ministre est donc aussi décharnée que la question de Mme Touret et lui permet de montrer notre (sa) supériorité sur d'autres pays.7/ n
La question suivante porte sur la conflictualité et on se dit qu'on va enfin avoir de la chair à se mettre sous la dent. Mais : "Je voudrais vous parler de la conflictualité entre les acteurs de l'école, sur ce qu'il faudrait faire, par exemple ouvrir, fermer... 8/n
...les protocoles tout ça (sic)...ÇA N'A PAS ÉTÉ SI SIMPLE?"
Voilà un exemple parfait de la désincarnation de la conflictualité politique.La conflictualité est ici ramené à une dimension d'obstacle, voire de pure volonté de pourrir la vie d'un ministre. 9/n
Rien ne sera dit de ce sur quoi portait concrètement et réellement cette conflictualité, sur les raisons de celle-ci, sur les conditions et les conséquences concrètes des décisions ministérielles sur le quotidien réel de l'école et de tous ceux qui y passent leurs journées. 10/n
Non, la conflictualité est juste un truc, fait par des gens qui n'aiment pas le ministre, pour lui rendre la prise de décisions "pas simple" mais que lui, en homme fort et courageux a su affronter. 11/n
D'ailleurs, dans sa réponse à cette "question", le ministre précise qu'on devrait analyser ce qui relève du débat (donc il y a bien des oppositions qui n'en relèvent pas et ne sont juste là que pour lui nuire?) et qu'on aurait aimé 12/n
avoir dans cette crise "plus d'unité nationale autour de certains enjeux". Mme Touret dit ensuite l'écart entre les souhaits du ministre et la réalité mais c'est uniquement pour souligner que les annonces tardives ont déstabilisé les enseignants en leur rendant 13/n
le travail plus difficile. Là non plus elle ne pointe pas l'écart réel entre le discours du ministre et la réalité de ses propos eux-mêmes : elle n'aborde ni les fausses promesses, ni les faux chiffres, ni l'impreparation totale de14/n
certains moments, ni l'inapplicabilité du protocole. Et encore moins la répression que subissent les enseignants sur le terrain. Non, le seul problème qu'elle évoque est la temporalité des décisions et là, on sait que le caractère inédit de la crise offre au ministre 15/n
une réponse facile.
Bref, il critique la violence des attaques qu'il a subies dans ce moment difficile. Mme Touret prend la défense des détracteurs du ministre en évoquant là aussi "le contexte difficile". Elle n'essaie même pas de discuter la légitimité des arguments 16/n
mais se contente de psychologiser et dépolitiser les choses. En gros : ils vous ont critiqué car ils étaient fatigués et désabusés. Non, en réalité Mme Touret, les choses politiques contiennent beaucoup plus de chair que ce que vous prétendez.17/n
Voilà, si j'ai le courage j'ajouterai la suite. Pour le moment cela me suffit. Et on est à 8 minutes d'émission.
(Fil loi Rilhac)
La loi Rilhac a été votée à l'Assemblée. Elle devrait l'être au sénat. Mais qu'est-ce que c'est et comment s'y opposer?
1/n
Le but est d'hierarchiser l'école primaire ou plutôt de surveiller, contrôler les enseignants, les directeurs y compris. Ces derniers bénéficieront d'une autorité fonctionnelle qui reste pour le moment vide mais qu'on pourra remplir avec des substances dangereuses. 2/n
Et on ne projette pas de surveiller et contrôler le monde enseignant par quelque plaisir sadiste mais bien dans le but de proteger certains intérêts réels. L' idée est d'anéantir toute velléité de contestation, de rendre l' idée même de contestation impensable. 3/n
Thread :
A propos des retards chez Pichon et de la logique capitaliste.
Les retards des livraisons des commandes dans les écoles n'est pas dû à des causes farfelues mais à la logique du remplacement de l'humain par des machines.La bonne réponse serait la 1ère ⬇️1/
En effet, les années précédentes l'entreprise embauchait énormément d'interimaires pour la préparation des commandes (jusqu'à 150 d'après la source ci-dessous). Ils ont voulu innover et se doter des navettes robotisées. 2/
Le système Goods To Persons est déjà utilisé par Amazon depuis quelques années. Il s'agit de navettes automatisées qui apportent les contenus des colis jusqu'aux employés qui n'ont plus à se déplacer. Ça ressemble à ça :
3/
@RemyBuisine
Vous avez l'occasion d'être le premier journaliste à faire son travail face à Jean-Michel Blanquer. Il y a des mensonges mais aussi et surtout la cohérence dans son projet de destruction de l'école publique.
1/
Sur les mensonges et pbs de fonctionnement :
- il a évoqué plusieurs fois des hackers russes : peut-il fournir des preuves?
- il a déclaré que tt était prêt pour l'école à la maison alors que la veille il affirmait n'avoir jamais envisagé une telle option 2/
- comment peut-il continuer de clamer qu'on ne se contamine pas à l'école alors que de nombreux spécialistes tirent la sonnette d'alarme?
3/
Petit thread en défense des PMU :
Gérard est certainement moins cynique dans son raisonnement. Il croit vraiment qu'en fliquant les pauvres il vivra mieux. 1/
Et il le croit précisément parce que des cyniques comme Blanquer instaurent cette recherche de bouc émissaire partout sauf chez les vrais responsables des inégalités comme l'unique but de leur politique : diversion à tous les étages. 2/
De plus, l'autre grande différence est que Gérard, lui, a en face de lui des interlocuteurs autrement plus pugnaces que ceux de Jean-Michel. 3/
Ça fait quand même mal aux yeux de voir les collègues retweeter des personnalités d' extrême droite car opposés au pass sanitaire. Mais là non plus, nous n'avons rien en commun avec ces gens-là. Et les gouvernants se frottent les mains devant cette confusion. ⬇️
Le gouvernement essaie de rendre réel le voeu de Mme Thatcher sur l'inexistence de la société et l'existence d'individus. Ainsi les exemples de ceinture de sécurité et d'interdiction de fumer dans les bars sont en fait des contre-exemples. Il s'agit dans ces cas d'une ⬇️
obligation s'imposant à toute la société. Ici le gouvernement ne procede pas de la même manière. Pas d'obligation donc mais une apparente liberté laissée aux individus et des sanctions pour ceux qui font les mauvais choix. Une telle pratique pourrait en appeler d'autres.⬇️