Rudolf Manga Bell est né le 24 avril 1873 dans la région de Douala en tant que fils aîné du roi August Manga Ndumbe Bell (de) et petit-fils du roi Ndumbe Lobe Bell (King Bell), qui avait signé un "traité de protection" avec l'Allemagne en 1884.
Il fréquente l'école gouvernementale allemande avant de venir en 1891 pendant cinq ans dans la famille Österle, à Aalen, comme enfant d'accueil. Durant cette période, il apprend l'allemand et en est influencé à vie.
En 1897, il revient au Cameroun pour épouser Emily Engome Dayas. En 1902, il se rend en Allemagne et rencontre à Berlin le directeur du département des colonies du ministère des Affaires étrangères, Oscar Wilhelm Stübel.
Il peut ainsi comprendre la structure de l'administration coloniale allemande, ce qui a par la suite été utile.
En 1905, il écrit avec le roi Akwa Bonambela et 26 autres chefs de peuple camerounais une lettre ouverte au Reichstag allemand.
Il se plaint de poursuites judiciaires intentées par le gouverneur Jesko von Puttkamer, d'expropriation, de démolition de maisons non autorisées, de travaux forcés sans salaire, d'arrestations arbitraires et de peines excessives, ainsi que de traitements
humiliants infligés aux dirigeants camerounais. Il demande sans succès la révocation du gouverneur, qui quitte ses fonctions en 1907, à la fin de sa mission.
En 1910, Otto Gleim devient le nouveau gouverneur du Cameroun. Sous Gleim, il est envisagé d'expulser les Douala de
leur zone résidentielle sur le fleuve Cameroun sans indemnisation adéquate, de mettre le feu à leurs maisons au profit d'usines et de séparer les zones résidentielles noires et blanches de Douala.
Devenu entre temps roi, Rudolf Manga Bell défend son peuple en adressant des
pétitions au gouvernement allemand et au Reichstag. Devenu indésirable à Berlin, il envoie en 1912 son secrétaire, Adolf Ngosso Din, en Allemagne pour contacter l'opposition allemande et les missions chrétiennes, et faire appel à un avocat de Berlin.
Lorsque le roi Manga Bell est poursuivi sous l'occupation allemande, il se réfugie à Baréhock chez son cousin et meilleur ami le roi Joseph Ekandjoum, qui lui aussi revendique les droits de son royaume et son peuple du Moungo.
Les dépossessions s'arrêtent provisoirement à Douala, mais reprennent quelques semaines plus tard. En revanche, la presse allemande fait état d’une "demande d’aide" auprès de la France et de la Grande-Bretagne, qui n’a toujours pas été prouvée.
En 1914, le roi Rudolf Manga Bell,
qui reste fidèle à l'Allemagne jusqu'à la fin, utilise des moyens pacifiques pour exposer des griefs concrets, est condamné à la peine de mort par pendaison pour haute trahison. Il est exécuté avec son secrétaire Ngosso Din le 8 août 1914 à Douala.
Loin d'intimider la population, cette exécution conduit les Douala à lutter contre l'Allemagne et à soutenir la Triple-Entente.
Rudolf Manga Bell est commémoré comme martyr et héros de la liberté, notamment par le clan Bell et l'ethnie douala.
Dans les années 1920, la popularité de Manga Bell est toujours présente, l'hymne patriotique: Tet'Ekombo (en français : le Père de la nation[5], ou le Père du pays) est composé en 1929 par Martin Lobé Bébé Bell.
Le Tet'Ekombo est la commémoration du martyr initiée depuis 1936
par Alexander Bell se déroule chaque année sur les lieux du monument funéraire Bell, le 8 août.
La ville de Yaoundé, lui rend hommage en baptisant un boulevard: Rudolf Manga Bell.
Reconnaissant tardivement ses torts, Berlin prévoit de débaptiser, en 2019,
la Nachtigalplatz pour lui attribuer le nom de Rudolf Manga Bell et de son épouse Emily
Sources
Dåniel Essale
Les Archives du Cameroun
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Augustin Frédéric KODOCK, le créateur des hommes d’affaires camerounais !
En 1961, le jeune Kodock rentre du Cameroun où il vient de terminer l’Ecole d’Administration de Paris (ENA), et titulaire d’un DESS en Sciences économiques.
Arrivé à Yaoundé à 09h venant par avion de Douala, il sera logé à l’hôtel le relais. Le lendemain, il alla rencontré son ministre de tutelle Mohamed Lamine. Il était à ce moment Sécrétaire d’Etat au commerce et l’industrie. Kodock raconte :
“ Je suis allé le saluer et lui dire que j’étais déjà arrivé. Je l’ai vu autour de 10H ou 11h, et à 13h j’étais nommé Directeur Adjoint des Affaires Economiques. Le meme jour”.
En 1962, Kodock fut nommé Directeur du Commerce Extérieur à Douala.
#Cameroun : Quand André Fouda offrait du porc à Ahidjo
L’ex-président de la République et l’ancien maire de Yaoundé de leur vivant ont, au-delà des enjeux politiques, développé de bons rapports humains comblés des faits amusants et riches en enseignements pour la postérité.
La célébration de la dernière fête du ramadan a permis à certains témoins de l’ancien régime de se remémorer la vague d’intrigues qui existaient en pareille circonstance entre le défunt chef de l’Etat camerounais, Ahmadou Ahidjo et son ami André Fouda
qui a été pendant des décennies le super maire de la capitale.
Il ressort que ces deux hommes, de meilleurs amis, organisaient des retrouvailles de blagues sans aucun protocole au point d’étonner leur entourage surtout lorsque l’un lançait de petites provocations à l’autre.
anzibar, l'étoile filante.... par Lionel Manga
Evocation de la fin de l’un des guitaristes les plus brillants de tous les temps originaire du Cameroun et décédé brutalement en octobre 1988 à Yaoundé.
Il est presque minuit ce 21 juin 1988,
au seuil de l’été, et sur le parvis de Beaubourg, le public groggy commence à se disperser. Les Tambours du Bronx ont fini de lui casser les oreilles avec leur concept de percussion. Douze dingues musclés martelant des fûts. Un déluge sonique. Quelque chose comme
la version métallique de Doudou Ndiaye Rose. Ouf ! Il était temps et les miennes d’oreilles n’en pouvant plus de ce vacarme infernal, je me suis éloigné vers le Sébastopol pour les protéger. Pas venu à Paname pour rentrer plus sourd qu’un pot au Cameroun.
Sur les traces d’André Fouda
Le Premier Maire de Yaoundé (#Cameroun) André Fouda Omgba Nsi ( 34ans)
Dans un ouvrage, Joseph Augustin Fouda retrace la très riche existence du tout premier maire élu de Yaoundé.
André Fouda est le tout premier maire élu de Yaoundé. Il a d’autant plus marqué de son empreinte son passage à la tête de cette municipalité,
qu’un célèbre quartier situé dans les encablures du Stade Ahmadou Ahidjo, porte son nom. Derrière son écharpe d’édile charismatique de la capitale politique du Cameroun, qui est réellement cet homme qui quitta définitivement la terre un matin de février 1980 ?
🇨🇲#Cameroun : À Bafoussam, le Parc de Loisirs se dévoile peu à peu
Le Parc de Loisirs en construction disposera notamment d'une allée cyclable et piétonne pour le plaisir des visiteurs et personnes à mobilité réduite
tout premier espace du genre dans la capitale de la Région de l'Ouest.
Histoire de la Cour suprême du Cameroun
Etude rédigée par Darly Kouamo, docteur en droit
Un regard rétrospectif sur la Cour suprême du Cameroun met trois phases en évidence. La création, la mutation engendrée par le fédéralisme,
et la consolidation résultant du retour à l’état unitaire.
Contexte de création
Le pluralisme judiciaire est effectif au Cameroun. On y observe une coexistence des juridictions de droit moderne appliquant le droit Civil et la Common Law et des juridictions traditionnelles
appliquant la coutume. Ceci étant, le système judiciaire camerounais est doublement hybride. D’une part, l’on note la cohabitation des juridictions de droit écrit avec celles de droit « traditionnel », lesquelles jugent selon les us et coutumes locales3 . D’autre part