Chers amis,
Il n'y a aucun signe que la situation va s'améliorer de façon spontanée.
Notre système de soins n'est plus capable de mettre en place de façon ciblée et efficace les mesures de prévention.
Le nombre d'infections, de quarantaines et de fermetures vont s'accentuer.
Cela mènera à une charge de travail encore plus importante pour les médecins généralistes.
Il y aura aussi une augmentation du nombre d'hospitalisations, jusqu'à atteindre les limites de nos hôpitaux.
Avec des répercussions sur la qualité de la prise en charge des autres malades
Ce variant Delta, tellement plus contagieux, a réussi à surmonter les digues que nous avions construites.
Et maintenant il faut que l'eau cesse de monter, il est temps de reprendre contrôle.
A ce stade, attendre encore ne fera que rendre cette phase plus pénible et plus longue.
Il faut intervenir aujourd'hui.
Nous ne sommes plus à un stade où des efforts disparates ou une approche sectorielle minimaliste seront suffisants.
Il faut limiter drastiquement le nombre de fois où le virus peut se transmettre dans notre société.
Aujourd'hui, à chaque fois que vous voyez 150 personnes autour de vous, il y a parmi elles une personne infectée, capable de transmettre le virus autour d'elle.
Dans de nombreuses communes, c'est déjà une personne sur 30.
Quand la circulation du virus est tellement importante, la plupart des mesures de réduction du risque deviennent insuffisantes. Car le nombre d'infections résiduelles continuera à alimenter une croissance exponentielle.
Il reste donc l'option de réduire le nombre de contacts.
Ceci n'est pas une bonne nouvelle. Elle ne réjouit personne.
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En 🇧🇪, les indicateurs restent au rouge, tant en ce qui concerne l'accélération du nombre d'infections que du nombre d'hospitalisations.
Ceci dans un contexte où les différents pilliers de notre système de soins émettent des signaux d'alarme (première ligne, labos & tracing)
Nous atteignons donc les limites de ce que notre système de soins, tant dans ses aspects préventifs que curatifs, arrive à encaisser.
On peut encore pousser tout ce système dans ses derniers retranchements. Mais on empiètera alors sur la qualité du travail et des soins.
La vaccination a joué son rôle en évitant un grand nombre d'infections sévères. La campagne de "boost" qui est en cours est nécessaire et permettra d'accentuer la protection.
Les personnes adultes non-vaccinées représentent 13% de la population adulte en Belgique.
Elles doivent savoir que la "liberté" dont elles jouissent aujourd'hui est le fruit de la responsabilité des autres. Car si elles représentaient 50%, le pays serait paralysé.
Je dis cela non-pas pour "polariser" la société, mais pour veiller à ce que les débats puissent continuer à se baser sur des chiffres.
Ces chiffres ne plaisent pas aux personnes non-vaccinées. Et je comprends bien pourquoi. Mais ils sont pourtant réels.
Il y a de nombreuses personnes vaccinées qui sont hospitalisées. Mais il y a surtout une sur-représentation massive des personnes non-vaccinées dans les hôpitaux.
Le choix de ne pas se faire vacciner est donc une "liberté" qui ne peut être exercée que par une minorité.
Cela n’aura échappé à personne que la manifestation d’hier avait rassemblé des publics aux profils divers, mais souvent très affirmés.
Il y avait notamment des conspirationistes convaincus (plutôt normal dans une manifestation qui dénonce une dictature obscure et malfaisante)
Mais ce qui peut paraître plus étonnant, c’est la présence très (toujours) visible de l’extrême droite nationaliste flamande. Il y avait aussi, de toute évidence, une forte influence des réseaux d’extrême droite française.
Pour interpréter et prendre du recul par rapport à ce phénomène, un article me semble particulièrement intéressant: journals.sagepub.com/doi/full/10.11…
De nombreuses personnes non-vaccinées m'ont contacté de façon individuelle pour demander de ne pas être stigmatisées comme "anti-vax", et m'ont partagé leur expérience.
Sans prétendre ici être exhaustif ou couvrir chaque situation individuelle, je vais résumer leurs motivations
1. Les vrais "anti-vax" sont caractérisés par une hyper-communication sur les réseaux sociaux. Ils utilisent quasi systématiquement des comptes anonymes et un vocabulaire agressif. Ils fonctionnent en petits réseaux qui s'auto-amplifient et colportent des fausses informations
Il est difficile de savoir si ces personnes sont vaccinées ou pas. Certaines le sont probablement, mais cela ne joue pas sur la dynamique de leur "jeu" qui consiste à surfer sur les phénomènes de peur. Ils font souvent référence à des thèse d'extrême droite.
Les vaccins réduisent la durée de l'infection, et donc la période contagieuse.
Cela veut dire que les personnes que vous croisez tous les jours (votre famille, vos collègues) ne sont pas protégés si vous êtes vacciné, car ils vous croisent de façon rapprochée tous les jours.
Par contre, c'est au niveau de la société en général que la vaccination peut avoir un effet pour freiner la circulation du virus. Car chaque personne infectée est contagieuses pendant une durée moins longue.
En Suisse, l'incidence par canton est liée à au taux de vaccination
Donc la vaccination permet de freiner la transmission du virus, ce qui est particulièrement bienvenu en saison hivernale. Si ce n'est pas suffisant pour arrêter un vague, c'est cependant nécessaire pour éviter une montée rapide et soutenue du nombre de personnes hospitalisées.
Quelques jours après la reprise de la vie sur les campus universitaires, nous observons une augmentation marquée du nombre d'infections chez les étudiants. Ils sont en grande majorité vaccinés et ont le plus souvent participé à des soirées "comme avant".
C'était le deal social.
Nous avons appris au cours des derniers mois que les jeunes peuvent être les moteurs d'une reprise de l'épidémie.
La question qui se pose (sans chercher de réponse définitive) est de savoir jusqu'à où l'on doit encore freiner et contrôler la propagation du virus.
Il n'y a pas dans notre société de barrières entre les générations. Ni entre les différentes régions. Ni entre personnes vaccinées et non vaccinées.
La vie sociale d'étudiants vaccinés peut donc avoir un impact sur la santé des personnes qui ont jusqu'ici refusé le vaccin.