De nombreuses personnes non-vaccinées m'ont contacté de façon individuelle pour demander de ne pas être stigmatisées comme "anti-vax", et m'ont partagé leur expérience.
Sans prétendre ici être exhaustif ou couvrir chaque situation individuelle, je vais résumer leurs motivations
Sans prétendre ici être exhaustif ou couvrir chaque situation individuelle, je vais résumer leurs motivations
1. Les vrais "anti-vax" sont caractérisés par une hyper-communication sur les réseaux sociaux. Ils utilisent quasi systématiquement des comptes anonymes et un vocabulaire agressif. Ils fonctionnent en petits réseaux qui s'auto-amplifient et colportent des fausses informations
Il est difficile de savoir si ces personnes sont vaccinées ou pas. Certaines le sont probablement, mais cela ne joue pas sur la dynamique de leur "jeu" qui consiste à surfer sur les phénomènes de peur. Ils font souvent référence à des thèse d'extrême droite.
2. Certains professionnels de la communication ou "médias" anti-vax utilisent le phénomène sociétal d'hésitation vaccinale et les doutes scientifiques résiduels comme un moyen d'atteindre très rapidement une audience importante. Ces phénomènes étant éphémères, ils cherchent ...
à maintenir ce contexte de doute qui leur est directement profitable dans la longueur, en amplifiant ou inventant des problèmes pour en faire des "scandales". Ils offrent une caisse de raisonnance à des personnes présentées comme des "lanceurs d'alerte baillonnés"
3. Ces "lanceurs d'alerte" sont cités systématiquement comme les seules références scientifiques crédibles par les deux premières catégories. Ce sont souvent des médecins, vétérinaires, généticiens ou anciens du secteur pharmaceutique. Leurs discours se caractérise par une ...
très faible valeur scientifique et par l'utilisation systématique d'arguments mensongers mais qui sont difficilement vérifiables par le grand public: conflits d'intérêts de "tous les autres" scientifiques, morts cachés par les Etats, impact des vaccins sur la fertilité ...
4. Certains leaders d'opinions pré-établis peuvent également avoir un impact important sur l'hésitation, sans qu'ils soient systématiquement liés aux catégories ci-dessus : religieux (ex: Eglise Orthodoxe en Roumanie), influencers ou politiques (ex: Bolsonaro au Brésil).
5. Certaines personnes se catégorisent elles-mêmes comme "anti-vax", en faisant référence dans la construction de leur raisonnement à l'une ou l'autre des catégories ci-dessus. Leur choix est "idéologique": ils font abstraction de la dangerosité de la maladie
6. Les réseaux sociaux et certaines communautés jouent un rôle important dans ce phénomène d'auto-validation du déni de réalité. Certaines personnes rapportent qu'ils voudraient se faire vacciner, mais que cela serait vécu comme une trahison par leurs proches ou leur famille.
7. Certaines personnes font une confiance totale dans leur système immunitaire, soit parce qu'elles ont déjà fait l'infection, soit parce qu'elles ne font confiance qu'aux "médecines douces". Ces personnes se considèrent très documentées, mais utilsent exclusivement des sources..
convergentes: ces personnes vont citer uniquement des études qui reconnaissent (à juste titre d'ailleurs) une certaine efficacité de l'immunité naturelle ou une imparfaite efficacité des vaccins. Mais se cachent les références qui montrent les limites de l'immunité naturelle.
Il est à craindre qu'une partie de ces personnes, et certainement celles qui ont plus de 40-50 ans, ne soient exposées à des formes sévères de la maladie dans les mois et les années qui viennent. Car une bonne hygiène de vie ne peut prévenir chaque cas sévère.
8. Certaines personnes vivent dans une anxiété permanente. Elles sont hyper-conscientes du risque lié à la maladie, mais ont aussi une peur irrationnelle des vaccins, se considérant (pas toujours sur avis médical) comme faisant partie des très rares contre-indications aux vaccins
Ces dernières personnes méritent un accompagnement médical (et éventuellement psycho-social) spécifique pour répondre à leurs questions. Les "centres de vaccination" ne peuvent répondre aux demandes de ces personnes.
Il y a donc de très nombreuses explications derrière l'hésitation vaccinale. Stigmatiser toutes les personnes non-vaccinées comme anti-vax est une erreur: il y a un monde de différence entre la catégorie 1 et la catégorie 8.
Mais au final, je pense que toutes ces personnes bénéficieraient du vaccin. Cela les protègerait et leur permettrait de retrouver une sérénité dont elles ont très certainement besoin.
Affectueusement,
Emmanuel
Affectueusement,
Emmanuel
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