Thread by @RenaudTarlet

La seule chose qui pourrait maintenir Macron en place (ou un de se clones, Pécresse, ou Taubira par exemple), c'est une sorte de refus d'une petite-bourgeoisie qui n'a pas encore pris la vague néolibérale en pleine figure de prendre en compte le réel. Une sorte de réflexe un peu

infantile qui consisterait à se voiler la face tout en sachant qu'au fond ce système n'a aucun avenir. Ces gens ne veulent pas perdre le cadre issu des Trente Glorieuses dans lequel se développent leur idéologie et leurs conditions de vie (un mélange de social-démocratie

sirupeuse, de petite propriété privée avec la vie en pavillon feutré qui va avec, dans un univers politique où on ne dit pas un mot plus haut que l'autre en mangeant des confitures et en regardant Amélie Poulain.)
Or l'eau monte, les classes populaires sont déjà laminées, le bas

des classes moyennes plonge dans l'abîme à son tour. Les hôpitaux, les écoles sont en ruine, le pays est au bord du gouffre.
Mais ces gens ne veulent pas le voir, parce qu'ils n'ont, au fond, pas l'armature intellectuelle pour affronter les bouleversements qui s'annoncent.

Passer de la social-démocratie molle et chuchotante à l'effervescence révolutionnaire qui va être nécessaire pour remettre sur pied ce pays qui part complètement en vrille, c'est un choc trop traumatisant pour ce peuple des parquets et des moquettes des intérieurs douillets.

Ils sont donc prêts à essayer une dernière fois de sucer leur pouce et de s'inventer une façon "modérée" de vivre avec ce système ultra-violent et sauvage qu'en fait ils cautionnent, et qui bien entendu n'a rien de modéré, il suffit de sortir un peu des centre-villes et des

résidences pour le savoir.
Certains d'entre eux vont donc essayer de prolonger la parenthèse enchantée en se bouchant les yeux et les oreilles pour ne voir ni entendre les éborgnés et mutilés au LBD, les tentes déchirées au cutter, les queues d'aide alimentaire qui débordent ou

le nazisme sans fard ni faux semblant qui s'affiche à présent sans complexe dans les médias bollorisés.
Mais tout cela ne fera que bouillir plus longtemps et plus fort la cocotte minute, et il faudra choisir entre un monde de type FI avec ses brusques changements de direction ou

un monde fasciste (auquel ils se sont déjà adaptés, tout en se jouant le carnaval de la civilisation et de l'humanisme, symphonie de la grandeur d'âme en clé de coups de matraque et de migrants noyés)
Le choix qu'ils s'épargneront là si jamais Macron-Taubira-Pécresse

continuent le carnage déguisé en "réformes raisonnables" reviendra tôt ou tard, mais plus dur, plus violent, plus tranchant. L'horloge de l'Histoire tourne. La bombe est amorcée.

(ses clones, pardon)