Thread by @valmasdel

🔹Méthane et climat🔹, volet II

Quel sera l’effet d’émissions de différents gaz à effet de serre vis-à-vis du réchauffement à venir?

(Long) thread sur la base du rapport du GIEC (2021),
dispo ici : ipcc.ch/report/ar6/wg1/

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Quel est l’effet sur le climat, à horizon 10 ans, 100 ans, d’un « pulse » d’émissions annuelles actuelles dues aux activités humaines (CO2 en jaune, méthane en orange)?

(Source, résumé technique, TS et chapitre 6)

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Sur 100 ans, l’effet sur la température de surface globale d’un pulse d’émissions est dominé par les émissions de CO2 – avec néanmoins un effet aussi des composés à courte durée de vie (réponse du système climatique au forçage radiatif intégré)
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Sur 10 ans, l’effet est dominé par les composés à courte durée de vie, avec un effet refroidissant des particules de pollution (en bleu) et un effet réchauffant dominé par le méthane (en orange).
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Même si le réchauffement induit par chaque pulse d’émissions de méthane a un effet à court terme, le fait d’émettre du méthane chaque année produit un réchauffement substantiel qui s’accumule

(Figure de @ReisingerAndy)
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Le réchauffement qui a déjà été induit par les émissions de gaz à effet de serre passées est irréversible à long terme (en particulier du fait de l’accumulation de chaleur dans l’océan).
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Si on mettait à 0 uniquement les émissions de CO2 demain (vue de l’esprit), la meilleure estimation est qu’il n’y aurait pas d’effet supplémentaire sur l’évolution de la température globale de surface.

( fig. rapport SR15, chap. 1, ipcc.ch/report/SR15, courbe bleue)
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Ce sont donc les émissions à venir qui vont déterminer l’évolution à venir de la température de surface globale (et tout ce qui en dépend directement, par ex. l'intensification du cycle de l'eau ou des extrêmes chauds).

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Sur la base de 5 scénarios illustratifs contrastés (effet de trajectoires d’émissions, pas d’un seul « pulse » ponctuel), le niveau de réchauffement atteint en 2100 sera principalement déterminé par le cumul des émissions supplémentaires de CO2.

(Figure SPM.4)
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Voici l'évaluation de la réponse de la température de surface globale (projections contraintes par les observations et l'évaluation de la sensibilité du climat) pour ces différents scénarios illustratifs.

(Figure SPM.8)
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D’un point de vue de la physique du climat, qu’est -ce qui compte pour limiter le réchauffement (et donc ces conséquences, vis-à-vis des impacts) ?

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Comme on l’a vu tout à l’heure, le premier enjeu porte sur le CO2, qui a un effet cumulatif, avec une relation directe entre le cumul des émissions de CO2, et le niveau de réchauffement à venir.
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Donc, la première condition (nécessaire mais pas suffisante) pour stopper le réchauffement (dû au CO2) est d’atteindre des émissions de CO2 à net zéro (avec le cumul le plus faible possible d'ici là!).

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Atteindre des émissions de CO2 nettes égales à zéro décrit une situation où les émissions anthropiques de CO2 sont composées par les éliminations anthropiques de CO2, à l’échelle planétaire (neutralité carbone).
Glossaire GIEC :
ipcc.ch/report/ar6/wg1…
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La seconde condition est de stabiliser puis faire diminuer le forçage radiatif non-CO2 (l’effet net des autres gaz à effet de serre et des particules de pollution).
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Les effets croisés sur le climat et sur la qualité de l'air sont complexes. La combustion d'énergies fossiles émet à la fois du CO2 et des particules dont l'effet à court terme sur le climat est refroidissant.
(FAQ chap. 6)
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Si on réduit les émissions de méthane, du fait de sa courte durée de vie, cela permettrait de réduire rapidement le forçage radiatif associé.

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C’est là où l’importante toute particulière de réduire les émissions de méthane entre en jeu, pour son rôle vis-à-vis du réchauffement (2nd facteur de réchauffement à ce jour), son effet de serre important (par unité de masse) et sa durée de vie limitée (12 ans)

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C’est pour cela que les scénarios d’émissions permettant de stabiliser le réchauffement, d’ici quelques décennies, largement sous 2°C (en bleu), comportent tous aussi une baisse importante des émissions mondiales de méthane (d’où qu’il vienne), en plus de celle de CO2.

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📢 A retenir :

1. Ce n'est pas parce qu'il a une durée de vie courte qu'il n'est pas essentiel de réduire les émissions de méthane : tant qu'on répète les émissions année après année, son effet perdure.
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2. Pour stopper le réchauffement <<2°C, d'un point de vue géophysique, il est nécessaire de réduire fortement et vite les rejets de CO2 (jusqu'à net zéro), mais aussi de méthane et des autres gaz à effet de serre.
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3. Réduire les émissions de méthane permet aussi d’améliorer la qualité de l’air via son rôle sur la formation d’ozone troposphérique, un polluant néfaste pour la santé humaine et la croissance des plantes

- FIN volet II