1/13 Il y a des choses qui doivent être dites, et l’anniversaire de la libération d’#Auschwitz me fait repenser à une époque de ma vie ou je ne comprenais pas le militantisme de certains contre les négationnistes. Non pas que j’avais un doute sur la Shoah mais c’est l’acte
2/13 militant contre le négationnisme qui m’interrogeait : « Pourquoi s’en prendre à ces négationnistes qui sont minoritaires et ne représentent qu’eux ». J’ai fait mes études à Lyon et cette question se posait car un de mes amis menait cette bataille de la mémoire au sein de
3/13 l’université Lyon 3. Je pense qu’à l’époque j’étais sous l’emprise de mes années de jeunesse passées en Syrie : sous le régime Assad toute forme de commémoration est interdite sauf quand il s’agit de parler de la gloire imaginaire et des fausses victoires des Assad.
4/13 L’individu ne compte pas, la disparition d’un syrien dans les prisons du régime et sa mort sont des non-sujets qu’il est interdit d’aborder. Dans l’état de barbarie d’Assad, la règle est le silence même quand les moukhabarates vous arrachent un enfant ou un père.
5/13 Le massacre de 30 000 Syriens par l’armée d’Hafez El Assad à Hama en 1982 n’était jamais évoqué, comme si ces Syriens n’avaient jamais existé. Dans un tel environnement, le rapport des Syriens à la mort n’est pas celui d’une société apaisée où chaque vie compte,
6/13 et il n’est pas étonnant de voir que l’empathie face aux massacres passés ou en cours est quasi inexistante. Quand il n’y a pas d’espace et de possibilité pour pleurer ses propres morts, il n’y a pas de place pour les morts des autres.
7/13 Aujourd’hui, alors que j’essaye de sensibiliser comme je peux sur la tragédie syrienne, je suis confronté quotidiennement au révisionnisme de certains. C’est comme un coup de poignard quand j’entends parler de complot anti Assad malgré toutes les preuves et les images des
8/13 évènements en Syrie. Depuis les premiers jours de mars 2011, je vis au rythme de la révolution et des massacres commis par Assad. Mais comment réagir face à des gens qui nient l’évidence et trouvent une justification à l’industrialisation de la torture et du viol jusqu’à la
9/13 mort dans les prisons d’Assad où même femmes et enfants ne sont pas épargnés des pires traitements. Comment ne pas sortir de ses gonds face à la joie de certains qui vous expliquent qu’Assad a gagné la guerre, alors que cette guerre a été gagnée en détruisant un pays et
10/13 en anéantissant une population qui avait manifesté pacifiquement pour vivre libre, et que les images des bombes barils larguées sur les civils sur les hôpitaux et écoles ne me quittent jamais. Comment certains peuvent hurler à la propagande quand on met en évidence
11/13 les crimes d’#Assad et que des rescapés témoignent : des femmes et enfants égorgés au couteau à Houla ou Karam elzeitoun ou Baida… Comment certains êtres humains en arrivent à vous traiter de menteur quand vous évoquez le massacre de Qoweiq à Alep où le régime a exécuté
12/13 en une journée 87 civils qu’il détenait en otage et dont les corps ont été repêchés dans la rivière qui porte le nom de ce massacre ?
Le révisionnisme c’est la double peine des victimes,
13/13 c’est survivre aux pires crimes et lutter pour la vérité. Aujourd’hui cette peine que je ressens à chaque fois que certains viennent balancer leur contre-vérité haineuse sur la #Syrie, je la ressens face aux négationnistes de l’holocauste.
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#Syrie
1/15 Je reviens après une petite pause sur les réseaux sociaux, la situation désespérante syrienne m’oblige parfois à une prise de distance, mais le drame des syriens m’obligent aussi à ne pas abandonner. Ce qui se passe aujourd’hui et sans aucun doute un des plus grands
2/15 crimes de ces dernières décennies et la tragédie de ce siècle. La guerre qu’a déclaré Assad à sa population après la révolution des syriens en 2011 a pour résultat un changement démographique du pays. C’était l’objectif recherché par Assad pour espérer conserver le pouvoir,
3/15 Assad via une stratégie de crimes contre l’humanité a obligé la majorité des arabes sunnites à quitter le pays. Derrière le terme « stratégie de crimes contre l’humanité » il y a plus de 900 000 bombes barils qui ont été larguées sur les civils ; il y a des bombardements au
#Thread#Syrie#medias 1/7 Une nouvelle « étude » d’un « chercheur » conclut que l’occident a perdu la guerre en Syrie ! Pour perdre une guerre il faut d’abord la mener n’est-ce pas monsieur le chercheur et si l’occident a perdu quelque chose en Syrie c’est son honneur.
2/7 10 années que les puissances occidentales sont témoins des bombes, missiles et armes chimiques qui tombent sur les civils syriens, l’occident est coupable de non-assistance à une population massacrée pas d’avoir mené une guerre imaginaire… 10 années que le boucher de Damas
3/7 et ses alliés massacrent en toute impunité et un universitaire est capable de pondre de telles idioties, il n’y a rien de scientifique dans cette étude, ces pages sont l’œuvre d’un idéologue qui soutient un tyran, ce qui a toujours existé malheureusement. Ce qui est