Thread by @TiboChevillard

Bonjour à toutes et à tous ! Nous sommes à la cour d'assises de l'Isère pour suivre le procès de Nordahl #Lelandais jugé pour le meurtre de #Maelys. Jour 9. @20Minutes

Hier, la cour d’assises de l’Isère a tenté de comprendre pourquoi Nordahl Lelandais s’était débarrassé d’un téléphone après avoir été interrogé par les enquêteurs. 20minutes.fr/justice/323292…

Ce matin, des experts scientifiques (toxicologie, biologie, de l'IRCGN...) vont défiler à la barre.

On devrait notamment entendre Emmanuel Pham Hoai, un expert en biologie-génétique de la gendarmerie. Son nom vous dit peut-être quelque chose : c'est lui qui avait fait parler l'ADN et permis d'identifier l'un des meurtrier d'Elodie Kulik. 20minutes.fr/justice/266087…

"Vous pouvez vous assoir, l'audience est reprise", annonce la présidente, Valérie Blain.

Elle demande au Dr Fabien Bevalot de venir à la barre. Ce pharmacien toxicologue de 49 travaille dans un laboratoire à Bron, près de Lyon, qui a réalisé une expertise toxicologique. "on nous a demandé de rechercher des stupéfiants sur des prélèvement effectués sur N. Lelandais."

"Il existe plusieurs famille de stupéfiants" : cannabis, opiacés, amphétamines cocaïne et dérivés... Les analyses de Nordahl Lelandais étaient positives "aux dérivés de la cocaïne".

Dans le sang, ils ont retrouvés "des concentrations très faibles", de cocaÏne. Il estime que c'était une consommation de cocaïne qui datait de plusieurs jours.

En analysant les cheveux, ils concluent à "une consommation répétée de cocaïne dans les semaines précédents le prélèvement" effectué sur Nordahl Lelandais.

Précision : le prélèvement a été effectué le 31 août 2017, au moment de la première garde à vue de Nordahl Lelandais.

Ils n'ont pas pu rechercher des traces cannabis car les cheveux de Nordahl Lelandais prélevés étaient trop courts pour être analysés, dit l'expert.

Il évoque une consommation "importante et régulière" de cocaïne chez Nordahl Lelandais.

La cocaïne "est un psychostimulant", explique l'expert
Cette drogue produit des effets "euphorisant et agréables", une "aisance intellectuelle", selon les consommateurs. Elle "facilite les contacts interpersonnels". Ses effets durent une heure.

Associée à l'alcool, la cocaïne "va limiter les effets de l'ivresse alcoolique, la reporter". "Les effets de la cocaïne sont augmentés, ceux de l'éthanol diminués. Après, on retrouve les effets de l'alcool."

L'un des assesseurs l'interroge sur les effets hallucinogènes de la cocaïne. "Ca peut survenir", dit l'expert.

Me Boguet interroge l'expert sur les effets du cannabis. "Les effets sont différents de ceux la cocaïne, ça a un effet apaisant. Mais les cannabis sont de plus en plus dosés et on ne va pas retrouver que le côté ivresse cannabique que l'on retrouvait au début des années 2000."

Me Caroline Rémond : "est-ce que ça peut faire vomir de prendre de la cocaÏne ?" Expert : "Ca peut faire vomir si c'est associé à l'alcool", mais surtout à cause de l'alcool, dit l'expert.

Est-ce que la cocaïne fait perdre la mémoire ? "Non", pas d'amnésie après un rail de coke, dit l'expert (il parle de "sniffing")

Me Jakubowicz l'interroge sur les effets produits par une consommation mélangée de cocaïne et d'alcool. "Il pourrait y avoir des effet toxiques psychologiques supérieurs à ceux d'une consommation de cocaïne seule".

La présidente demande à Nordahl quel était sa consommation de cocaïne après avoir tué Maëlys.
-J'ai pas eu de consommation.
-Pourquoi ?
-Je savais ce que j'avais fait et je n'arrivais pas à consommer.

"Depuis le 27 août 2017, je n'en ai pas reconsommé", assure Nordahl Lelandais.

Me Jakubowicz demande à l'expert si l'arrêt soudain de la cocaïne a pu avoir une influence sur la personnalité de Nordahl Lelandais les jours après.

L'expert répond que ça peut entraîner une dépression. Fin de son témoignage.

Au tour de Nathalie Caron, 51 ans de s'avancer à la barre. Elle est technicienne à l'IRCGN (les experts scientifiques de la gendarmerie). Elle a effectué plusieurs expertises dans le cadre de cette affaire.

Elle a recherché des "éléments pileux humain" dans un embout d'aspirateur provenant d'une station de lavage auto.

Celle dans laquelle Nordahl Lelandais a lavé sa voiture le lendemain du mariage.

Elle a aussi analysé une bâche plastifiée retrouvée chez l'accusé.

"J'ai découvert 52 éléments pileux d'origine animal et 5 d'origine humaine" chez lui. Ils ont été comparé avec des cheveux de Maëlys provenant d'une brosse à cheveux. Mais ces "éléments pileux" ne sont pas ceux de la fillette.

La présidente prévient la famille de Maëlys que des photographies "difficiles à regarder" vont être projetées dans la salle.

Elle a aussi analysé une natte de cheveux de Maëlys qui a été retrouvé. "Ils se sont détachés du corps et n'ont pas été arrachés", explique l'experte.

"Une partie des mèches des scellées présentent une extrémité coupée, une cassée. Aucun élément ne permet de déterminer l'objet ou le type d'objet à l'origine de ces coupures."

Deux mèches de cheveux ont été coupées des deux côtés.

C'est un chouille technique. Et je crois que Me Boguet, l'avocat du père de Maëlys, va demander des précisions à l'experte.

"Il y a dans vos investigations, des mèches qui ont fait l'objet de manipulations qui résulteraient d'une coupure (...) sans que vous puissiez nous renseigner sur le type d'objet à l'origine de cette coupure", dit Me Boguet.

"Effectivement, c'est l'action d'un objet coupant ou tranchant", répond l'expert qui "n'exclu pas" une "manipulation humaine". Me Boguet résume : la famille veut savoir si "cette petite fillette s'est vue prélever des mèches de cheveux" par Lelandais.

"A priori un animal ne peut pas couper des cheveux de cette manière ?" demande l'avocat général. "Non", répond l'experte.

"Des mèches ont été volontairement coupées ?", lui demande Me Jakubowicz. "Je ne pas pas dire si c'est intentionnel", répond prudemment l'experte.

Elle ne peut pas faire la différence entre "l'action d'un couteau et d'un ciseau".

"Est-ce que ce geste ne peut pas être l'action d'un coiffeur ?" demande Jakubowicz. L'experte ne peut pas "déterminer une chronologie", c'est à dire qu'elle ne peut pas dater le moment où cette mèche a été coupée.

La présidente note que cette mèche a été coupées "aux deux extrémités". "Coupée par un coiffeur au niveau du crâne ?" s'étonne la magistrate.

La présidente appelle la mère de Maëlys à la barre. "on est allée chez le coiffeur samedi matin. On s'est fait coiffer mais Maëlys ne voulait pas se faire couper les cheveux."

Me Jakubowicz résume : "deux mèches retrouvées, coupées aux deux extrémités". Pourtant, dit-il, ça ne se voit pas comme ça sur la photo projetée dans la salle. Il faut regarder au microscope, répond l'experte.

-Avez-vous une explication à donner M. Lelandais ?
-Pas du tout madame la présidente.
-Avez-vous coupé des mèches de Maëlys ?
-Pas du tout madame la présidente. Je n'ai jamais utilisé d'objet coupant ou tranchant

Me Jakubowicz : a-t-on retrouvé dans ton véhicule une paire de ciseaux ou un couteau ?
Lelandais : Non.
MeJakubowicz : En avais-tu sur toi ?
Lelandais: Non
MeJakubowicz : Le mystère reste entier

Me boguet rappelle que ces mèches ont été retrouvées à proximité de la boite crânienne de Maëlys. Pour lui, ces mèches ont nécessairement été coupées sur place.

"Je n'ai aucunement coupée... Je ne l'explique pas", clame Lelandais.

Me Jakubowicz : "Je n'avais pas compris la situation, je la découvre à l'audience."

L'experte a aussi analysé une sandale de Maëlys, blanche, taille 33. Elle est endommagée au niveau du talon, une zone est manquante.

"C'est caractéristique d'un arrachement mais aucun élément pour déterminer l'origine de cet arrachement."

"Il manque un morceau de la lanière", résume la présidente.

Elle aussi réalité des prélèvements sur les vêtement de #maelys. Une culotte, un haut à bretelles et "d'autres fragments textiles pas analysables car trop dégradés".

Elle a comparé ces fragments avec une robe neuve, la même que celle que portait Maëlys le soir du mariage.

"Il manque une bonne partie de la robe, notamment sur la partie basse", explique l'experte.

Elle note des traces de "lacération" sur un morceau de textile, provenant du bas de la robe de Maëlys.

"Elle sont faite généralement avec un objet coupant ou tranchant, couteau ou cutter."

Ils ont mis une robe neuve sur un mannequin pour comprendre comment elle a pu être lacérée. Mais l'experte estime que ce n'est pas l'action d'une animal ou des ronces.

Ils ne sont pas parvenus à "reproduire les traces à l'identique". Mais il y a plus de chances, selon l'experte, que la robe a été lacérée par un couteau ou des ciseaux, que par des griffes d'un animal.

Me Rajon, l'avocat de la mère de Maëlys. "Le scénario que vous privilégiez, c'est une lacération avec un objet coupant ou tranchant. Le même objet qui a coupé les cheveux ?"

Expert : "On ne peut pas l'exclure mais rien ne permet d'affirmer. C'est possible."

Me Boguet, avocat du père de #Maelys. il demande à l'experte si les morceaux de tissus qui manquent n'auraient pas pu être arrachés parce qu'ils auraient été "souillés".

En d'autres termes, Me Boguet se demande s'il n'y avait pas des traces biologiques sur ces morceaux de tissu qui auraient pu prouver que Maëlys a été abusée sexuellement par Nordahl Lelandais.

"Il y a un deuxième mystère avec celui des cheveux, celui de la robe", affirme Me Jakubowicz. L'avocat essaie de faire dire à l'experte que les tests pouvant montrer que cette robe a été abimée par un animal n'ont pas été fait correctement.

Elle privilégie l'utilisation d'un couteau, moins de ciseaux.

Nordahl Lelandais assure à la présidente qu'il n'a pas endommagé "volontairement ou involontairement la robe de la petite fille".

Nordahl #Lelandais ne peut expliquer comment cette robe a été lacérée. "Je n'ai jamais utilisé d'objets tranchants ou coupants." #maelys

"Je n'ai pas d'explication, je n'ai pas déchiré sa robe volontairement. Peut-être en la portant", explique Lelandais.

Audience suspendue jusqu'à 11h35.

L'audience est reprise. Emmanuel Pham Hoai s'avance à la barre. Le gendarme était expert en empreintes génétiques à l'époque.

Il va commencer par parler des analyses génétiques des prélèvements effectués dans le véhicule de l'accusé. En d'autres termes : la trace de sang de Maëlys retrouvée dans le coffre.

Le 1er septembre, en pleine enquête de flagrance, ils recherchent dans l'Audi A3 des traces de l'enfant qui avait disparu. Ils ont recherché dans un premier temps des "fluides biologiques à l'aide de moyens optiques".

A chaque fois qu'ils ont retrouvé des éléments pileux dans le véhicules, ils les remettaient à Nathalie Caron, l'experte qui a témoigné précédemment.

Ils ont obtenu des résultats sur trois périodes. Le 1er septembre 2017, le 5 septembre 2017 puis 23 janvier 2018. Ils constatent déjà que le véhicule a été nettoyé. "Dès l'ouverture, on observe que le véhicule est étonnement propre."

"On décide de traiter le véhicule comme n'importe quel autre, de A à Z."

Ils ont divisé le véhicule en plusieurs zones. "On commence par le côté conducteur." Ils découvrent le profil de Nordahl en plusieurs endroits, "ce qui n'est pas étonnant, c'est son véhicule."

Ils ont aussi découvert des traces de Maëlys sur un bouton dans l'habitacle du véhicule.

"Une première information qui permet de suggérer la présence de Maëlys" dans le véhicule.

Aucun profil de Maëlys n'est retrouvé côté passager.

Ni à l'arrière du véhicule (juste des traces d'anciennes compagnes de Nordahl Lelandais).

Ils sont ensuite passés au coffre de la voiture. "On fait des prélèvements sur les poignées." Sans résultat.

"On s'intéresse ensuite à la partie où se trouve la roue de secours." Rien.

Même chose sur les parties extérieurs de la voiture. Ils ont demandé aux experts en empreintes digitales de démonter la poignée de la voiture. Aucun profil génétique trouvé.

Les premières analyses ont été rendues très rapidement, souligne cet expert. La juge d'instruction leur demande de pousser davantage les analyses. Ils vont avoir un peu de temps pour ça. "On décide d'aller dans le détail au niveau du siège passager et du coffre."

Les experts de la gendarmerie vont découper le siège passager avant. Ils vont découvrir des mélanges inexploitables "qui ne permettent pas dire qui ont peut inclure dedans".

Ils vont s'intéresser à la roue de secours, au triangle de signalisation, à la ceinture de sécurité côté passager qu'il vont démonter.

Pas de profil génétique.

"Là, on est un petit peu bloqué car tous les endroits où auraient pu passer la disparue ne donnent lieu à aucun profil génétique." Jusque là. Entre temps, on découvre que Nordahl Lelandais a nettoyer particulièrement la portière côté passager et le coffre.

Ils vont démonter "proprement" ces parties et commencent les analyses le 23 janvier 2018.

On y trouve "des mélanges inexploitables".

Ils passent ensuite au coffre qu'ils partagent en 4 zones. Ils vont retirer le tapis et démonter les garnitures. Ils s'intéressent à la zone arrière gauche "qu'on démonte délicatement". Et là, ils découvrent une "minuscule" tâche de sang de Maëlys.

"Une fois qu'on a découvert ça, on s'intéresse au reste de la partie arrière gauche", poursuit l'expert. "Malgré tous les prélèvements qu'on fait, on ne trouve rien."

Ils font la même chose avec la partie droite. "Tout un tas de prélèvements, on analyse la garniture, mais on ne retrouve aucun profil génétique."

Ils vont retirer la banquette arrière pour accéder à la carcasse de la voiture. Rien dessus ou à l'intérieur.

Ils s'intéressent aux outils de la roue de secours.

rien.

Ils ont aussi analysé les objets retrouvés à l'intérieur de l'Audi A 3 : un câble de téléphone, un papier absorbant ("il n'y avait pas de sperme" dessus dit l'expert).

Présidente : Est-ce que l'enfant a nécessairement touché le bouton des phares ? Cet ADN on ne le retrouve que là.

L'expert fait un petit point sur la notion de transferts d'ADN. "Les choses ne sont pas si simples."

"Le seul moment où l'on sait qu'il y a un contact, c'est quand on retrouve en plus de l'ADN des empreintes digitales."

"Il y a les bons ou les mauvais donneurs, ça dépend des circonstances." En gros, certains, en touchant un objet, laissent de nombreuses traces d'ADN, d'autres non. Ca dépend, dit-il, des circonstances (stress, etc) et des "moments de la journée", explique l'expert.

C'est la juge qui leur indique, selon les éléments de l'enquête qu'elle a en sa possession, de travailler sur telle ou telle zone du véhicule.

L'expert est interrogé sur les "traces inexploitables". "Vous cassez deux oeufs dans une casserole, vous mélangez. Vous avez toujours de l'oeuf au final, mais vous ne pouvez pas revenir en arrière. Là c'est pareil, vous avez une grosse omelettes."

Interrogé par Me Jakubowicz, l'expert ne se prononce pas sur la manière dont est arrivé les traces d'ADN de Maëlys sur le bouton des phares. Il peut s'agit d'un ADN de transfert.

Ca va dépendre du contexte, des éléments de l'enquête.

L'expert annonce maintenant qu'il va montrer des photos qui peuvent choquer la famille de Maëlys.

Il a effectué des analyses sur les ongles et les vêtements de Maëlys. Il va en particulier chercher du sperme dessus.

L'analyse des ongles de Maëlys ne permet pas de trouver un autre ADN. Ils analysent ensuite sa culotte; Elle est recouverte de "matière putréfiée", ce qui leur pose des difficultés. Ils se concentrent sur "le fond de culotte". Mais il y a de la terre dessus.

"Il y a de la matière végétale, de la matière organique. Elle est exposée à l'air libre, ce qui aurait pu dégrader la matière qui aurait pu être dessus."

La robe : aucun profil génétique retrouvé dessus.

La sandale : aucun profil retrouvé dessus.

Ils analysent ensuite un morceau de tissu "enroulé sur lui même avec beaucoup de végétation". Ils repèrent des traces "mais leur analyse ne va rien révéler du tout", note l'expert

Il ne peut pas dire s'il y avait du sperme sur les vêtements car ils étaient trop dégradés. "On est dans une impasse", souffle la présidente.

Me Boguet demande si les résultats des analyses auraient pu être différents si elles avaient été faites rapidement, en septembre. "La réponse est oui." En gros, si on avait retrouvé le corps de Maëlys plus tôt, les analyses auraient été plus parlantes.

"Tout dépend vraiment des conditions de conservations. Peut-être que j'aurais eu les mêmes résultats, permets que j'en aurais eu d'autres. Le paramètre, ce sont les conditions de conservation."

"Plus on récupère les éléments tôt, mieux c'est. Je ne peux pas faire mieux en réponse binaire."

"Le sang et le sperme, si c'est bien conservé, on va forcément retrouver quelque chose."

Il a ensuite analysé les effets de l'accusé. Pantalon de Nordahl Lelandais, tee-shirt bleu, chaussures... Pas de trace de Maëlys dessus. Ils ont aussi examiné des objets retrouvés chez l'accusé. Même conclusion, rien.

Enfin, dernière partie, des scellés "qui n'étaient pas en lien avec l'affaire, mais on ne l'a découvert qu'à la fin".

La présidente demande à Nordahl Lelandais de se lever. Elle lui fait remarquer le tee-shirt et le short avaient été lavés avant les analyses.

L'audience est suspendue jusqu'à 14h30.

#Lelandais #Maelys L'audience est reprise. "Nous allons entendre maintenant les dépositions des experts, le Dr MAzevet, en visio depuis Cayenne, et Franck Nolot", annonce la présidente.

On commence par Franck Nolot, 49 ans, expert en anthropologie criminelle à la gendarmerie.

Quant au Dr Mazevet, le son de la viso est extrêmement mauvais... Ca va être simple. Ces deux experts ont rédigé un rapport "de manière collégial". Ils ont porté assistance aux enquêteurs "sur la recherche du corps de Maëlys.

Ils ont ramené le corps de Maëlys et ont analysé sept autres scellés ramenés plus tard, comme "des éléments osseux ou des éléments dentaires".

Les vêtements ont été placés sous scellés et analysés par d'autres experts, précise-t-il. On les a entendu ce matin.

Ils ont commencé par faire des radios et des scanners des différents éléments. "Il n'a pas été mis en évidence de corps étranger." C'est à dire que Maëlys n'a pas été tuée par balle.

"On a réalisé un examen des éléments anatomiques, des os ou des dents, il n'y avait quasiment plus de résidus biologique, comme de la peau, qui étaient examinables."

Le Dr Mazevet a mis en évidence 3 fractures sur le crâne de Maëlys.

Une fracture du nez ("un morceau d'os manquant"), et deux fractures de la mandibule.

Dans les premiers scellés, il manquait "la main gauche, l'humérus droit, et un os de l'avant bras droit, le radius, des éléments de la main droite, et un élément du bassin, et le pied gauche", explique le Dr Mazevet.

Le Dr Nolot explique que des éléments ont été "ingérés" par des animaux qui ont pu déplacer une partie du corps de Maëlys.

Nordahl Lelandais avait indiqué dans un 1er PV avoir donné un coup de poing dans le visage de Maëlys qui était, selon lui, assises sur la place passager de son véhicule qu'il conduisait. Il avait indiqué qu'elle avait saigné en faible quantité.

Présidente : "On vous entend moins bien docteur, c'est un peu haché... on ne vous entend plus du tout"

Présidente : "On entend un mot sur deux docteur..." Il essaie de rapprocher la table de son ordinateur.

"On va relancer la visio"

Ca ne marche pas beaucoup mieux... "Ca ne fonctionne pas ? Je ne sais pas quoi faire..."

Il va chercher un technicien.

L'audience est suspendue le temps de voir si un technicien peut réparer la liaison.

Pause café, donc.

L'audience reprend, on espère que la liaison est rétablie avec le TGI de Cayenne...

"L'image a l'air plus stable", fait savoir la présidente.

Le son est toujours pourri. Mais la présidente dit que ça va aller... Donc le Dr Mazevet a comparé leurs constatations avec les déclarations de Lelandais dans son 1er PV. Il n'aurait pas prévenu les secours car Maëlys était morte après son coup de poing.

Il a constaté sur le crâne de Maëlys deux fractures de la mandibule et une du nez, rappelle-t-il.

Pas d'autres liaison traumatiques sur le reste du squelette.

L'état de dégradation avancé du corps de la fillette n'a pas permis d'examiner sa peau ("la mémoire de liaisons traumatiques") ou ses organes.

C'est "une mine d'informations pas possibles à exploiter", regrette l'expert.

Il a émis plusieurs hypothèses de causes de décès de Maëlys.

Je résume : lésions du cerveau ; hémorragie ; asphyxie

Il estime que la version données par Nordahl Lelandais ne correspondait pas à ses constatations.

La présidente résume : Nordahl n'a pas pu tuer Maëlys en lui donnant juste un coup de poing dans le visage.

Me Boguet pose la question d'une éventuelle agression sexuelle de Maëlys. Le Dr Mazevet explique que "ca ne génère pas de lésions osseuses particulières et nous n'avions que les os a examiner". Il n'avait pas le vagin de la fillette pour réaliser des analyses.

Il explique qu'il aurait retrouvé sur les os examinés des traces de coups de couteau, mais ce n'est pas le cas.

"Aucune lésion ailleurs que sur le crâne", souligne Franck Nolot.

Me Jakubowicz : "Nordahl Lelandais n'est pas le premier meurtrier a ne pas être collaborant avec les services de police et à laisser le temps faire son oeuvre" pour dissimuler son crime.

Franck Nolot explique qu'un corps laissé à l'air libre se dégrade plus vite que s'il avait été enterré.

Franck Nolot a terminé son témoignage. Mais le Dr Mazevet est intervenu au moment de la reconstitution du meurtre. Donc il reste encore un peu pour nous expliquer son travail durant cette phase.

On va passer les photos de la reconstitution, le Dr Mazevet va les commenter.

On voit une photo de la reconstitution. Nordahl au volant de son A3, Maëlys sur le siège passager. "Sur la reconstitution, ce sont des coups répété, d'une extrême intensité. Suite à ces coups, il indique que la tête de Maëlys aurait chuté en avant."

Nordahl Lelandais avait indiqué que suite à ces coups, Maëlys serait décédée.

#lelandais On va maintenant projeter à la cour d'assises la vidéo de la reconstitution du meurtre de #Maelys.

C'est très court. Nordahl Lelandais donne trois coups très rapides sur le mannequin qui représente Maëlys.

Nordahl Lelandais aurait ensuite pris le pouls de Maëlys.

On voit maintenant des photos de Nordahl Lelandais sortir le mannequin qui représente Maëlys de sa voiture.

Une autre photo de Nordahl portant Maëlys sur un chemin, puis posant le corps sur un talus, à plat dos.

Nordahl retourne à la salle des fêtes, puis revient sur les lieux. "il gare son véhicule pour récupérer le corps de Maëlys", explique le Dr Mazevet.

Désormais, sur les photos, c'est quelqu'un d'autre qui joue le rôle de Nordahl Lelandais.

Cette personne dépose le corps de Maëlys (enfin, un mannequin lors de la reconstitution) dans le coffre de la voiture de l'accusé.

"En terme de taille, le corps de Maëlys, les jambes repliés, rentrent dans le coffre", note le Dr Mazevet.

On voit Nordahl Lelandais (enfin, la personne qui joue son rôle) porter le corps de Maëlys sur un chemin caillouteux en pleine forêt. Il fait nuit, et l'accusé ne devait pas voir grand chose.

Il y a des photos prises avec le flash, d'autres non. Ces dernières sont toutes noires.

On voit Nordahl poser au sol Maëlys, sur le dos, "la tête est vers le bas de la pente", précise le Dr Mazevet.

Le corps de Maëlys n'a pas été retrouvé précisément à l'endroit indiqué par Nordahl Lelandais, mais à quelques mètres.

Nordahl a ensuite regagné son véhicule et il est parti. Il n'y a pas lors de cette phase de "chute du corps qui aurait pu entrainer des lésions".

Dr Mazevet : "M. Lelandais rapporte un déroulement de faits identique à ceux mentionnés dans son dernier interrogatoire. La seule divergence, c'est la position du corps de la victime dans le coffre au moment de la récupération du corps"

"Les coups sont qualifiés dans son interrogatoire de très violents" ; pas de cri, du sang qui coule de la bouche et du nez de Maëlys, selon lui.

Les coups portés lors de la reconstitution par Lelandais ne sont pas incompatibles avec les fractures du crâne de Maëlys, ajoute le Dr Mazevet.

En revanche, l'hypothèse d'une mort hémorragique ou asphyxique n'est pas privilégiée. Mais Le Dr Mazevet estime que le décès peut être neurologique.

"On ne peut pas exclure qu'il prend le pouls carotidien, il pense qu'il n'y en a pas, alors qu'elle n'est pas décédé. C'est possible également."

"L'hypothèse d'un décès immédiat me parait toujours très peu probable. Il y a un temps de survie qui est possible."

"Le saignement actif va s'arrêter avec la mort mais il peut toujours y avoir un écoulement de sang, depuis la bouche et les orifices."

Il est en fait possible que Maëlys ait agonisé dans le coffre de la voiture de Nordahl quelques minutes. "Il y a forcément eu un laps de temps" entre les coups et le décès, dit me Dr Mazevet.

Jacques Dallest, avocat général : "On ne peut pas exclure que Maelys ne sont pas morte après les coups mais 30 ou 40 min après ?" Le Dr Mazevet confirme. "La seule chose qu'on peut conclure, c'est que Lelandais n'a pas trouvé de pouls."

Le Dr Mazevet estime que "l'explication la plus scientifique serait une mort neurologique".

"On n'est pas en mesure d'apprécier une souffrance" de Maëlys qui a pu perdre connaissance après les coups, explique le Dr Mazevet.

Les fractures "sont douloureuses", mais il ne peut pas dire s'il y avait une souffrance car "ce n'est pas médico-légal comme analyse".

La cour en a terminé avec cet expert. L'audience est suspendue jusqu'à 18h30.

Céline Nicloux, experte à l'IRCGN, est à la barre. Elle fait parler les traces de sang. Pour en savoir plus sur son travail : 20minutes.fr/faits_divers/2…

En revanche, je vais devoir faire l'impasse sur son témoignage pour aller écrire mon article du jour (à lire ce soir sur @20Minutes). Demain matin, la cour entendra l'ancien procureur, Jean-Yves Coquillat. L'après-midi, Nordahl Lelandais sera interrogé. A demain !

Affaire Maëlys : Cheveux coupés, robe lacérée... Les mystères qui entourent encore le meurtre de la fillette 20minutes.fr/justice/323363… (via @20Minutes)