Une fois de plus, l'intersectionnalité, c'est pas compliqué. Les femmes sont désavantagées dans nos sociétés. Les racisés sont aussi désavantagées. Les personnes de classes populaires aussi. Les femmes racisées de classes populaires sont donc désavantagées. Mais
généralement, on pose que leur desavantages est la somme des trois situations. L'intersectionalité pose que leur désavantage est spécifique : que les processus qui les affectent ne se réduisent pas à une addition. Par exemple il existe des stéréotypes spécifiques
aux femmes noires qui ne sont pas la simple déclinaison de ceux appliqués aux femmes ou aux Noir•e•s. Il s'agit alors d'une part d'analyser ces processus et d'autre part, au plan politique, de lutter contre sans les invisibiliser, notamment en construisant des solidarités.
Voilà. A partir de là, on peut critiquer si l'on veut, notamment de la pertinence de l'approche ou de sa mise à l'épreuve empirique. Mais on ne peut pas dire que "ça divise les femmes". Ce qui divise les femmes ce sont les oppressions. Pas les gens qui les analysent.
Et je sais pas, vous serez pas moins de gauche ni moins "populaires" en disant cela. Si vous pensez qu'il faut dire n'importe quoi sur l'intersectionalité pour "parler aux classes populaires", c'est que vous confondez celles-ci avec les éditorialistes du Point.
L'intersectionalité permet notamment de souligner que la situation d'une femme de classes populaires n'est pas qu'une déclinaison de la situation de toutes les femmes, et que du coup, nommer plus de femmes PDG ne réglent pas les problèmes des premières, non pas parce que "c'est
juste un problème de classes sociales et rien d'autres" mais bien parce qu'il y a des enjeux spécifiques aux femmes de classes populaires qui ne sont par ailleurs pas les mêmes que les hommes de classes populaires (par ex l'exploitation domestique ou les violences séquelles...)
Je ne comprends pas que ce soit un concept si compliqué à comprendre. Enfin si je comprends que certains préfèrent les poses à l'analyse.
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Il faut vraiment m'expliquer où est le problème à ce qu'un sociologue étudie les effets de l'intelligence artificielle sur le travail parce que c'est complètement notre boulot en fait
J'irais pas jusqu'à dire que la sociologie est précisément né de l'étude des impacts des changements technologiques sur le travail mais quand même un petit peu quoi
Non mais sérieux pourquoi on devrait s'indigner qu'un labo qui se donne pour objet de recherche un objet sociologique soit dirigé par un sociologue ? Je vous jure j'essaye de comprendre la logique.
République : il vient juste de nommer à la tête du comité chargé des programmes un gars qui pense qu'il faut réintroduire le catholicisme dans l'éducation. Il a fait des cadeaux permanents au privé. Il a arrosé d'argent un faux syndicat à sa botte. Je continue ?
Excellence : il a détruit l'enseignement des mathématiques au lycée. Il a accru les inégalités. Il a détruit le bac national. Il a contribué à parcoursup, un système opaque rt illisible. Je continue ?
Tous les gens qui sont indignés par un studio qui change un film qu'ils n'allaient pas aller voir de toutes façons.
Sérieusement, qui a envie d'aller voir une adaptation live de Blanche Neige ?
A moins de quelque chose de vraiment audacieux, le public cible d'un tel film c'est probablement "les parents qui veulent juste occuper deux heures avec leurs gosses".
La perspective d'un accès payant à l'enseignement supérieur ne signifie pas seulement des inégalités mais aussi une plus grande dépendance du crédit pour les ménages avec enfants, comme c'est déjà le cas aux USA. Ce qui signifie aussi que les inégalités d'accès au crédit
deviendront plus déterminantes - que la position sociale des individus dépendra encore plus qu'aujourd'hui de leur proximité avec le monde financier et bancaire, et de leur capacité à se conformer à ses attentes.
Ce n'est pas une vue de l'esprit. Aux États-Unis déjà les pratiques de scoring des banques - le fait que chacun ait un "crédit score" calculé en fonction de ses comportements économiques - influence les façons de vivre de façon profonde.p