Les témoignages recueillis jusqu’ici par @lemondefr montrent que le regard que portent de nombreux russophones d’Ukraine sur la Russie a radicalement changé depuis l’invasion #Ukraine
A Kharkiv, grande ville russophone de l’est de l’Ukraine, où 1 habitant sur 5 a des liens familiaux avec la Russie, le sociologue Denys Kobzin confirme : «Tant de gens sont choqués, ici. Ils n’arrivent à croire ce qui se passe», explique-t-il au @lemondefr depuis #Kharkiv
« Les gens appellent leurs proches en Russie, qui leur répètent ce que dit la propagande russe : "les Ukrainiens s’entretuent entre eux : des nazis tuent des nazis"», explique le sociologue, réfugié au sous-sol d’une maison, sous les bombardements, à #Kharkiv
« Pour les personnes âgées qui ont connu l’URSS et ont cru aux récits sur la "fraternité des nations", c’est particulièrement douloureux », explique le sociologue #Kharkiv#Ukraine
"De nombreux citoyens de Kharkiv sont eux-mêmes arrivés de Russie à l’époque soviétique, et maintenant ils se sentent très mal. Pour eux, en fait, c’est non seulement la destruction de Kharkiv, mais aussi de tout leur monde", affirme le sociologue, qui habite #Kharkiv
« La ville continue d'être systématiquement détruite. Aujourd’hui, un raid aérien a détruit des bâtiments résidentiels, un complexe sportif universitaire, un centre de divertissement, un restaurant… » #Kharkiv
Denys Kobzin, sociologue érudit et pondéré, que @lemondefr avait rencontré avant l’offensive, conclut en envoyant cette photo et ce commentaire:
« Jour ordinaire à Kharkiv. Dites au monde entier que Poutine commence à "résoudre la question ukrainienne" dans le pur style nazi »
Kharkiv, la plus grande ville universitaire du pays, et où beaucoup avaient des liens économiques, familiaux et culturels forts avec la Russie, est pilonnée par l’armée russe depuis plusieurs jours #Ukraine
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«La plus grande crainte aujourd’hui, en Ukraine, c’est le nucléaire, témoigne au @lemondefr Tetyana Ogargova, sur la route après avoir fui Kiev. On a appris que l’Otan a refusé de fermer le ciel (visant à empêcher les bombardements russes), ça crée beaucoup d’angoisse» #Ukraine
«Les gens se précipitent dans les pharmacies pour trouver de l’iode, recommandé par les médecins en cas d’explosion nucléaire. Dans la rue, les pharmacies ont posé des affiches pour prévenir qu’elles n’en ont pas. Elles sont en rupture de stock à cause de la panique» #Ukraine
«Il faut savoir que toute la population de l’Ukraine est encore traumatisée par la catastrophe de Tchernobyl, rappelle Tetyana Ogerkova, coordinatrice du département international de l’ONG Ukraine Crisis Media Center. Ça s’est gravé dans la mémoire des générations» #Ukraine
"Les Russes essaient d'entrer dans Mykolaiv, témoigne au @lemondefr Hannah, 46 ans,habitante de Mykolaiv, (sud), encerclée. Je suis assise dans le couloir de notre appartement avec mon fils,car ici il n'y a pas de fenêtres et 3 murs. Vous connaissez peut-être la règle des 3 murs?
"Cette règle veut qu'entre le mur extérieur du bâtiment où vous êtes et vous, il doit y avoir deux autres murs. J'ai très peur car j'entends l'alerte au raid aérien. Nous avons éteint toutes les lumières. Il fait très sombre" #Mykolaïv#Ukraine
"Pour être franche, hier j'étais totalement désespérée. J'ai des amis à Bucha, Kharkiv, Kiev, Louhansk et d'autres endroits en Ukraine qui sont bombardés. J'ai vu les photos des destructions et les informations sur les enfants qui sont morts. J'ai pleuré" #Mykolaïv
«Kharkiv a bien changé en 9 jours de guerre. Il semble qu’en une semaine, les barbares russes aient causé plus de dommages que les Allemands en deux ans d'occupation», témoigne le journaliste et militant Volodymyr Tchistiline (#Kharkiv a été occupée par les nazis de 1941 à 1943)
« A partir de 18h, avec le couvre-feu, on plonge dans les ténèbres. Les gens essaient de ne pas allumer inutilement les lumières à cause de la menace des bombardements » #Kharkiv#Ukraine
« Outre les bombardements continus, les Russes tentent de semer la panique en annonçant de grandes frappes à venir, et une soi-disant capitulation. Mais personne ne pense à capituler, même ceux qui doivent quitter temporairement leurs proches », affirme cet habitant de #Kharkiv
"Kharkiv est bombardée à l'artillerie lourde. Les Russes ont abandonné leur tactique consistant à frapper des cibles militaires et ont commencé à détruire la ville et tuer des civils", témoigne au @lemondefr le sociologue Denys Kobzin depuis #Kharkiv, la 2e ville de l'Ukraine
"Les zones habitées, les bâtiments historiques, le zoo sont sous les bombardements. Personne ne s'attendait à ce qu'on en arrive à une destruction ouverte et systématique de la ville comme l'ont été Stalingrad ou Alep", confie cet habitant de #Kharkiv#Ukraine
"Beaucoup de gens fuient, effrayés, mais la ville tient bon grâce au travail des soldats, services locaux, médecins et volontaires.C'est incroyable,mais un de mes amis était heureux que seules les fenêtres de sa maison aient été brisées par l'onde de choc d’une roquette" #Kharkiv
Le président d'Energoatom affirme au @lemondefr que, contrairement à ce qu'affirme Moscou, "les Russes ont bombardé toute la zone de la centrale", la plus grande d'Europe, passée sous leur contrôle hier #Zaporijia#Ukraine
"Le réacteur numéro 1 a été touché par un bombardement mais semble intact", "Il n’y a pas de fuite radioactive, mais le risque existe", "Jusqu’à présent, les capteurs montrent que le niveau de radiation est normal", affirme l'exploitant de la centrale #Zaporijia
"Dis-moi, simple Russe, tes descendants pourront-ils un jour se laver de tout ce sang et cette honte ?"
Asher Joseph Cherkaskyi, juif et ancien conseiller municipal de Dnipro, a pris les armes pour défendre l'Ukraine contre la Russie, qui entend "dénazifier" le pays #Ukraine
Ce juif ukrainien s'adresse aux Russes : "Qu'est-ce qui a changé dans votre vie après des milliers de morts de personnes âgées, de femmes et d'enfants en Ukraine, Tchétchénie, Moldavie, Géorgie, Azerbaïdjan, Arménie, Ossétie, Abkhazie, Syrie, Israël ?" Êtes-vous devenu libres ?"
Dans un message fort publié sur Facebook, ce juif ukrainien, passé aux armes pour défendre son pays, termine ainsi : "Dis-moi, simple Russe, comment vivras-tu quand je tuerai ton enfant qui est venu tuer le mien ?"