Thread by @JSvrdlin

Fil ingratitude et lucidité

Ces dernières semaines avant les élections sont, malgré les apparentes "bonnes" nouvelles, les pires du quinquennat Macron. Elles offrent des raisons supplémentaires, ultimes en quelque sorte, de ne pas voter Macron. 1/

La fin (provisoire!) du masque et du passe n'est qu'une preuve de plus de la duplicité du gouvernement. Une preuve ultime que la santé publique n'est pas vraiment une priorité face à :
- une ligne idéologique 2/

(en effet, le néolibéralisme a dit "des lits tu fermeras, et la pandémie rien n'y fera", les délocalisations ont entraîné un manque flagrant de matériel, mais celles-là du bout des lèvres tu évoqueras et surtout tu répéteras que le matériel dont les masques ne servent 3/

à rien voire sont dangereux si mal utilisés, tout cela au mépris du bon sens, sans une once d'honnêteté ni de respect de l'intelligence de tes concitoyens)
- une échéance électorale (on allège tout à 4 semaines de l'élection alors que les hospitalisations repartent 4/

à la hausse, mais peu importe, puisque une fois le logiciel néolibéral réélu, on octroiera aux soignants épuisés des applaudissements sans commune mesure avec ceux de 2020. Pour ce qui est du salaire ou des conditions de travail il faudra passer par les cases démission 5/

puis reconversion)
La santé publique n'est surtout pas une priorité en face des profits du privé. Car sinon les glyphosates-pesticides et autres cochonneries chimiques n'auraient plus loisir de nous empoisonner depuis longtemps, les bananes ivoiriennes ou les mangues 6/

péruviennes ne seraient pas moins chères que les poires des Alpes ou les pêches provençales ou bien la déforestation opérée par nos entreprises appelés "fleurons" serait remise en cause ou alors lesdits fleurons perdraient a minima leur qualificatif à défaut de perdre 7/

leur pouvoir d'influence qui a atteint de tels sommets qu'on se demande pourquoi on ne le renommerait pas pouvoir décisionnaire ce qui serait plus en phase avec le réel et mettrait fin à un bon nombre de faux semblants dit "démocratiques". 8/

Les décisions sur la suspension du passe et du masque doivent donc être prises pour ce qu'elles sont : une poursuite cohérente de la soumission de la santé publique à des intérêts économiques privés. Cela se poursuivra au cours du quinquennat Macron 2 : 9/

Le trou de la sécu gonflé par la pandémie offrira une occasion qui ne sera pas ratée en vue de la destruction de celle-ci. D'ailleurs, ne vous a-t-on pas déjà expliqué que certains individus au comportement jugé pas à la hauteur ne devraient plus bénéficier des remboursements?10/

On peut rajouter à ces mesures de dernière minute une autre coherence : le dégel du point d'indice des fonctionnaires. L'annoncer à ce moment-là, après 5 années de simple mépris, notamment de la part du ministre de l'éducation, 11/

montre qu'il ne peut s'agir que d'une tentative de récupération des voix. Misant ainsi sur notre amnésie, notre manque d'intelligence, notre absence d'amour propre, notre capacité à nous métamorphoser en créatures proches de serpillières, 12/

le gouvernement montre quelque frilosité si ce n'est une réelle faiblesse. Il se dirait qu'ils ont tout de même besoin de nous pour ce truc appelé devoir citoyen et qu'ils tendent à transformer en un artifice démocratique à coups de traitement médiatique 13/

uniformisé, voire pravdisé (c'est mon fil, j'y invente des mots et ma mauvaise foi n'est certainement pas plus grosse que celle qui règne sur les plateaux d'Yves Calvi par exemple). Et si ils ont besoin de nous, c'est un bon signe. 14/

La meilleure chose qu'on puisse faire, c'est de ne pas être là où ils veulent qu'on soit, être là où ils ne nous veulent pas, ne pas faire et ne pas ressentir ce qu'ils tentent d'imposer, mais faire et ressentir des choses en accord avec notre propre intelligence. 15/

J'ai peu d'espoirs à quelques semaines de ces échéances électorales qu'une grande part de gens juge ces actions macroniennes de dernière minute avec autant de sévérité que ce qu'elles méritent. Avec autant de lucidité que ce qu'exige la situation. 16/

Car le quinquennat Macron 2 signifierait (je tente un conditionnel optimiste) la fin de nos derniers communs (sécu, école publique), une porte toujours plus ouverte sur les thèmes d'extrême droite (leur capacité de diversion est hors de prix), 17/

un autoritarisme toujours plus assumé, une diabolisation toujours plus grande de quiconque privilégie l'humain... Bref, une défaite générale pour nous (presque) tous.
Pendant que les gouvernants nous crachent dessus une dernière fois avec ces annonces 18/

ceux de notre camp ne cessent de tenter de prouver qu'ils sont les plus sincères et que tous le autres ne valent rien. Cette dernière chose fait monter mon taux de pessimisme. Et ce n'est pas de ça dont nous avons besoin. 19/.

Quant à l'ingratitude et la lucidité du début, cette dernière exige la présence de la 1ère. L'absence de l'une signifie l'absence des l'autre. Or, nous avons besoin des 2 pour tenter de relever la tête. 20.