Fil désabusé
Sinon, à quel moment on pourra évoquer le ratage total de la gestion de la grève du 13 janvier? Un appel intersyndical historique, des cortèges impressionnants dans toute la France. Taux de grévistes historique. 1/
Les représentants syndicaux reçus le soir même. Une fois dehors ceux-ci se disent satisfaits!
Satisfaits parce que le ministre leur a promis des rencontres régulières (tous les 15 jours), des masques chirurgicaux 2/
(que nous avons reçu juste avant la fin de leur obligation) ainsi qu'un cours de la part de M Véran.
Rendez vous compte : après 5 années de mépris, d'humiliations, de répressions, et surtout de destructions (Grenelle de l'éducation et ses propositions en termes de 3/
surveillance des enseignants, imposition de méthodes présentées comme bonnes sous couvert des neurosciences, imposition des outils numériques sans aucune interrogation de leur utilité réelle et non pas fabriquée, la fin du baccalauréat et son remplacement par des baccalauréats 4/
locaux dont Parcoursup a déjà modifié drastiquement la valeur...
Bien sûr, nous voyons bien quels établissement verront leur valeur réduite à néant et quels seront les gagnants de cette lutte de classes. Comme souvent, ces derniers seront ceux qui ont initié la lutte.) 5/
Puis il y a ce qui est annoncé pour les mois et le quinquennat à venir : une totale atomisation de l'EN. M Macron joue franc jeu pour qui veut bien l'entendre. Ce qu'annonce l'expérience marseillaise est la fin du statut des enseignants. 6/
Ce sont les chefs qui recruteront = fin du mouvement au barème. Les chefs évalueront => promotion = obéissance et application stricte des consignes.
Puis il y a plus : l'annonce de la fin du Capes est la simple disparition du statut protecteur pour les nouveaux recrutés. 7/
Contractualisation = économies. Les annonces sur l'autonomie des établissements et sur la promotion de l'entrisme entreprises est tout de même une façon assez claire se présenter l'école de demain. 8/
Ce sera une école où les enseignants n'auront plus aucune marge de manoeuvre ni moyen de s'opposer à quoi que ce soit,et quel que soit le degré destructeur et nocif des décisions pour nos élèves les plus fragiles. 9/
Ce sera une école à plusieurs vitesses où les enfants des classes les plus pauvres devront apprendre à plaire aux recruteurs et surtout pas à (se) poser des questions inutiles qui pourraient s'avérer gênantes. Une école au service d'une assignation à résidence sociale. 10/
Une école en concurrence avec les autres. L'autonomie, notamment financière, entraînera plus de dépressions que d'émulation. S'en tireront le mieux les fayots aux projets creux. Ceux qui tenteront d'analyser la situation avec lucidité ne pourront que sombrer dans des états 11/
pas très enviables.
Voilà la situation.
Et?
Que fait-on?
Oui, il y a grève jeudi.
Ce côté on y va sans y aller est mou et on connait deja les non-résultats qu'on obtiendra. Faire des grèves, en sachant parfaitement que nous perdons à tous les coups. 12/
Mais bien sûr, la faute n'en incombe pas aux seuls syndicats. Le fait que les collègues ne se mobilisent pas est assez désespérant au vu de la situation actuelle et surtout celle à venir.13/
On assiste à un jeu de dupes. Les syndicats accusant le manque de mobilisation et se dédouanent de toute responsabilité rien faisant porter celle-ci sur ce manque de mobilisation. 14/
Mais une mobilisation se prépare.
La dépolitisation est un fléau qui risque de nous couter cher. En effet, si nous prenons pour objet d'analyse la grève inespérée mais néanmoins massive du 13 janvier nous nous rendons compte qu'elle a été officiellement une telle réussite 15/
à cause des motifs parmi les moins politiques (en apparence seulement) : les protocoles sanitaires et le manque de matériel de protection, notamment des masques, et enfin la cerise Ibiza, qui n'a fait que dépolitiser davantage une situation qui n'en avait pas besoin.16/
Une fois ce succès obtenu, même si c'est pour de "mauvaises" raisons, comment ser fait-il que nous n'ayons pas profité de ce moment inattendu pour y introduire du contenu politique, les seul à même d'éveiller nos consciences endormies et nous donner ainsi quelques chances 17/
de sortir renforcés de cette séquence, si ce n'est gagnants.
Or, nous avons eu droit à cette satisfaction incompréhensible de la part des représentants du syndicat majoritaire. Le mouvement était mort-né.
Alors qu'il aurait été possible à ce moment-là ne serait-ce que de 18/
sensibiliser à la chose politique ces collègues si souvent blâmés mais là, bien présents dans la rue.
Avec tout ce qui se trame, décrit dans les tweets plus haut, comment a-t-on pu ne même pas tenter de mettre à table ces sujets. 19/
Comment a-t-on pu ne pas relier ce sujet de masques en apparence apolitique à son logiciel néolibéral qui engendre ce genre de pénuries de façon systématique et qui continuera de le faire? 20/
Déplorer la dépolitisation dans des colloques ou des universités d'automne entre militants mais manquer à ce point là de sens politique lorsqu'on fait face à la politique en actes est simplement sidérant. 21/
Donc oui, jeudi il y a grève. Oui, peu de collègues seront mobilisés. Soit on continue de déplorer ce fait soit on cherche un moyen de remédier à ce problème fondamental. 22/
Les blâmer ne sert à rien à part se dédouaner et se donner le beau role.
On se doit de repolitiser les consciences. Pour cela, les discours se doivent d'être autrement plus lucides, mordants et déterminés. Et surtout pédagogiques.23/
Appliquer la pédagogie des opprimés et la conscientisation chères à Paolo Freire à notre propre profession est devenu indispensable. C'est ce que nous devons tous nous efforcer de faire sur nous-mêmes, nos proches, nos collègues, voire nos syndicats. 24/
Car, oui, en effet,les syndicats c'est nous tous. Si je critique ici la stratégie ou la communication de certains cadres nationaux c'est parce que trop de choses sont en jeu et que les syndicats sont un outil trop précieux, indispensable même, pour être qualifié d'inutile. 25/
Mais c'est aussi parce qu'ils sont si précieux et indispensables qu'il est sain de pointer leurs égarements. N'en déplaise aux dogmatiques et manichéens de tous côtés.
A discuter, collègues, camarades.
A jeudi!
Ces dernières semaines avant les élections sont, malgré les apparentes "bonnes" nouvelles, les pires du quinquennat Macron. Elles offrent des raisons supplémentaires, ultimes en quelque sorte, de ne pas voter Macron. 1/
La fin (provisoire!) du masque et du passe n'est qu'une preuve de plus de la duplicité du gouvernement. Une preuve ultime que la santé publique n'est pas vraiment une priorité face à :
- une ligne idéologique 2/
(en effet, le néolibéralisme a dit "des lits tu fermeras, et la pandémie rien n'y fera", les délocalisations ont entraîné un manque flagrant de matériel, mais celles-là du bout des lèvres tu évoqueras et surtout tu répéteras que le matériel dont les masques ne servent 3/
1/ Le fait que l'accès à l'information soit libre, possible et la plupart du temps gratuit, ne signifie aucunement que nous serions plus informés que jamais. Si cette campagne en particulier et l'arène politique en général sont proches du néant,cela n'a rien de paradoxal.
2/ Malgré la multiplication des canaux d'information, la plupart sont tombés sous la coupe de milliardaires. Le métier de journaliste est devenu précaire alors que le nombre croissant de chaînes, de titres,pourrait faire croire que cela favoriserait la condition des journalistes.
3/ La façade joyeuse, emplie de débats contradictoires, démocratique, cache une soumission totale à une idéologie comme une autre : celle de l'économie de marché. Celle dont la critique expose à une relégation dans la marge.
Fil sur les bellicistes de gauche
Le guerre en Ukraine est l'occasion de fouiller dans le passé de @JLMelenchon et y chercher et trouver des déclarations qui prouveraient son "ambiguïté". Cette dernière jouant le rôle de sa disqualification politique. 1/
Comme on le sait, en temps de guerre, l'ambiguïté n'est pas admise et vaut exclusion pure et simple. Mais puisque nous sommes dans un moment qui en apparence glorifie la clarté et la cohérence examinons quelques points gênants. 2/
Premièrement, l'agression de l'Ukraine par Poutine est absolument inadmissible. Le droit international est bafoué et ce n'est jamais une bonne chose car il est l'unique chose qui nous permet d'espérer vivre dans un monde en paix. 3/
J'ai vu le reportage de France Télévision sur les professeurs allemands. Comme j'aime bien apprendre des choses en lien avec mon métier je m'étais tout s'abord réjoui. Mais j'ai vite compris que le but était tout autre que l'information. 1/
Le but était tout simplement de dénigrer les enseignants français de la façon la plus dégueulasse possible. Et je pèse mes mots.
En effet, ce n'est que le temps d'une seule phrase que j'ai pu croire visionner un reportage d'information. 2/
Dès la 2ème phrase tout s'est teinté en brun, en mode crachat manipulatoire indigne du service public d'information. Cette 1ère phrase nous donne un fait : les enseignants débutants gagnent en Allemagne 6300 euros brut. 3/
1/ Chers collègues et parents. Une grève massive se prépare pour exiger des moyens et un protocole décents. Que nous dit Castex ce soir?
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2/ Que les enfants cas contacts ne le seront qu'à partir de 16h30.
Comme ça les parents pourront finir leur journée de boulot.
Le Medef doit être satisfait. ⬇️
3/ Qu'il n'y a même plus besoin d'aucun test en pharmacie mais uniquement des autotests. Car faire la queue est pénible et les pharmaciens en ont ras le bol. Drôle de critères sanitaires. ⬇️