Thread by @Nico_VanderB

[Thread] Ce que nous dit le #FaceALaGuerreTF1 de hier sur les réseaux sociaux :
- Déshérence totale des principes de cellule de riposte. Seules les équipes de Melenchon et de Zemmour (20 % des audiences) ont des activités concertées.

- Perte totale des communautés de Marine Lepen par rapport à il y a 5 ans. Numériquement, elle existe à peine. Ca montre que les départs de ses équipes de campagne laissent également des traces sur son écho communautaire et numérique. De même pour Pécresse par rapport à Fillon.

- Anne Hidalgo, Roussel et Jadot n'ont presque aucune militance numérique. Fun fact : pour Hidalgo et Roussel (via Brossat), ils ont beaucoup d'audiences communes, signe qu'Hidalgo reste décidemment trop parisienne pour peser nationalement.

- Mobilisation de Poutou sur son absence au débat. Belle mobilisation avec dans le viseur le compte Twitter de TF1. Au moins il aura quelque peu hijacké le hashtag de l'émission.

Globalement ca tweet en militance. Plus de 300 k de tweets, par uniquement quelques 40 k de comptes. Faible nombre de comptes au final. Peu de volumétrie déployée par rapport aux débats de 2017.

Zemmour fait les plus gros tweets du débat. Largement. Même chose pour ses supports de campagne qui ont également bien plus. Il a récupéré chez RN et chez LR la plupart des gens qui avaient des pratiques organisées d'activation en ligne et de riposte.

- 10,8 % de Mélenchon
- 9,71 % de Poutou
- 8,76% de Zemmour
- 5,45 % de Macron

Les autres communautés n'ont pas de communautés ultra spécifique.

https://twitter.com/Nico_VanderB/status/843932773207433218

Je rappelle qu'il y a cinq ans, une cartographie du débat, c'était ceci, à savoir un ensemble bien plus dense, moins morcelé, avec plus de commentateurs. (analyse de l'époque : rtbf.be/article/presid… )

En gros :
- Les candidats investissent moins de façon interne dans Twitter, faisant le strict minimum en termes de message en espérant "que ca va prendre". Au final, les chiffres sont léger et pas terribles. (Il suffit de se balader sur le nombre de vues vidéos pour le voir)

- Melenchon repose sur une audience fidèle, avec des pratiques saines de riposte (pas de spam, large fanbase)
- Zemmour profite des ralliements et a des pratiques hérités de Fillon et Lepen (Forte mobilisation, organisation, certainement des doubles comptes)

Il a repris les méthodes également. Seule communauté qui pratique des campagnes de dénigrement auprès des candidats. Macron et Pécresse dans le viseur. Ca semble montrer une volonté de l'équipe de campagne de piquer plus vers le centre que chez Marine Lepen

(C'est aussi le mauvais côté d'être très actif sur le Web, c'est qu'on arrive à voir les mouvements stratégiques à l'oeuvre, assez facilement)

- Très étonné de la faible cellule mise en place autour d'Emmanuel Macron. Signe que la cellule de riposte autour de lui s'est décomposée. Il a moins de supports numériques qu'en 2017, mais il repose sur des porte-paroles avec de fortes audiences.

Bref de par Twitter, c'est une campagne assez ennuyante. Peu de pratiques innovantes, des régressions d'organisation.
La destructuration des partis (morcelement du RN, PS en mort cérébrale, LREM pas concerné avec une campagne strict minimum, LR Vieillotte) tuent l'innovation.

En effet, ca crée des micro-équipes de campagne montées à la va-vite, sans historique de campagne, structuration, process, sans aucune idée de ce qui compte aujourd'hui. D'un point de vue digital, tout doit être pensé et processisé, y compris pour les mailings.

Vous l'avez compris : cette élection ne m'envoie pas du rêve, et ne me pousse pas à me pencher sur un élément en particulier : tout est conventionnel, attendu et on arrive encore à des comptes "Martine à.." qui ressemble plus à des poubelles de contenu qu'à des vraies stratégies.