Je suis sidéré de voir à quel point, face à la crise énergétique, nombreux sont ceux qui versent spontanément dans des positions qui opposent social et écologie — alors qu'il est évident qu'à long terme, la seule perspective sociale EST l'écologie. 1/10
Je veux dire par là que face à une ressource qui se raréfie, la vraie politique sociale, c'est de fournir à toutes & tous des solutions pour vivre bien avec peu d'énergie, pas de maintenir la dépendance aux hydrocarbures... jusqu'à ce que le système craque. 2/10
Un exemple : certains réclament ajd le remboursement intégral des frais de déplacement des travailleurs. A priori, ça semble sympa & évident (plein de travailleurs sont en difficulté). Pourtant ce serait un puissant incitant à la poursuite de la périurbanisation. 3/10
Avec mille effets délétères et notamment… une augmentation des dépenses énergétiques (effet rebond), alors que la clé de notre bien-être à venir, face à la crise actuelle mais aussi bien plus fondamentalement, c'est, répétons-le, de réduire notre consommation d'énergie. 4/10
Que faire, alors ? Augmenter les #salaires & les prestations sociales. Pour tout le monde. Et particulièrement pour les plus bas revenus. Pour favoriser d'autres choix de vie que la fuite en avant énergivore (exemple : se loger à proximité de son lieu de travail). 5/10
Augmenter les salaires plutôt que de subventionner la consommation d'énergie fossile, ça facilitera aussi l'isolation des logements, par exemple. 6/10
Se mobiliser pour les salaires plutôt que pour des subventions aux énergies fossiles, c'est aussi, très directement, choisir une approche plus favorable aux villes et à leurs habitants. 7/10
Parce que le principe de mutualisation des dépenses d'énergie, c'est une nouvelle fois un énorme transfert économique en stoum des urbains vers les périurbains. Des cyclistes & usagers des TP vers les automobilistes. 8/10
Alors, pourquoi cette lecture spatiale passe-t-elle totalement sous le boisseau ? Peut-être bien parce que la Belgique est largement dirigée par des gens dont le mode de vie repose sur de longs déplacements automobiles, de façon quotidienne. 9/10
Observez le choix de localisation résidentielle et de mobilité des gens qui décident (les politiques), qui mettent en œuvre (les fonctionnaires dirigeants), qui commentent (les journalistes), etc, vous comprendrez beaucoup de choses. 10/10
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Donc, pour marquer sa mue, le néo-CDH se mobilise pour... la suppression pure et simple des droits de succession (qualifiés avec élégance et nuance de «taxe sur la mort» et «hold up d'Etat»). J'en reviens juste pas. #LesEngages
(je ne dis pas qu'il n'y a aucun débat à avoir sur le sujet — notamment sur la possibilité de transmettre un patrimoine à d'autres personnes que sa descendance —, mais la suppression pure et simple, qui défend ça dans le débat européen ?)
Sur la RTBF, tout à l'heure, le chef de groupe au Parlement wallon, @DESQUESNESF : «ce n'est pas la chance qui amène les revenus, c'est le fruit d'un effort».
J'entends bcp de gens, autour de moi, glisser doucement (ou pas) vers une variante ou l'autre de #survivalisme, lequel procède toujours, au fond, de la perte de l'espoir collectif (moi-même, j'avoue, je rêve parfois à mon ptit plan de repli dans une bergerie, loin). #GIEC#thread
C'est pourtant largement une illusion : face au plus grand défi de l'histoire de l'humanité qu'est le changement climatique, on s'en sortira ensemble ou on ne s'en sortira pas. #climat 2/n
Nous, humains, sommes en effet fondamentalement interdépendants. Nous avons besoin des autres et ils ont besoin de nous. On peut survivre quelques temps seul, pas s'épanouir, pas surmonter les grandes épreuves. 3/n