Réflexions sur la situation sanitaire et les masques.
Un truc qui me rendait dingue, c'est de me dire : "MÊME si le Covid était bénin, vous vous en foutez d'être malade comme un chien ou alité tous les deux mois ?!"
Et je réalise que… oui.
Nous avons normalisé le mal-être (1/
Tu te pètes le dos pour un smic ? Normal, tu as déjà de la chance d'avoir un boulot.
Tu t'épuises à concilier vie pro et vie perso ? Normal, les enfants c'est des sacrifices.
Tu en es à ton troisième burn-out ? Normal, tu iras voir le médecin, le psy, comme tout le monde… (2/
Parce que chez nous, on TRAITE, on ne PRÉVIENT PAS.
Et non seulement on accepte une souffrance modérée et débilitante quotidienne mais on s'en glorifie. On est des BOSSEURS. Des BATTANTS. Et si on ne tient plus le rythme on travaille sur SOI. (3/
Pourquoi la sixième puissance économique mondiale investirait dans des systèmes de renouvellement de l'air ? La grippe, les allergies respiratoires c'est épuisant mais C'EST LA VIE MA BONNE DAME. Et si tu signale que c'est pas obligé, tu es un FRAGILE. (4/
Et tous ces articles qui tombent disant qu'on a sous-estimé la proportion de Covid longs ? TU M'ÉTONNES ! Épuisement, souffle court, douleurs, problèmes dermatologiques et digestifs ? Ça peut pas être le Covid, c'est LA VIE NORMALE. (5/
Bref. Encore un exemple des aspects malsains de nos sociétés que la pandémie aurait pu nous révéler et nous donner le courage d'affronter mais dont elle a juste entériné la normalisation.
Notre passivité collective est encore plus débilitante que le Covid. (6/6)
Ah et bien sûr #OuiAuMasque et #autodéfensesanitaire
(Enfin… uniquement pour ceux qui ne se sont pas déjà laissés écraser, j'imagine.)
Ah, ayé, j'ai été retweetée par de gros comptes, les gens qui lisent à moitié sont passés et la lie débarque.
À mes mutus : vous ne convaincrez pas ces personnes et je n'ai de notifs à leur propos que si vous leur répondez. Soyez cool, économisez votre énergie et la mienne ^^
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Un jour, il faudra quand même qu'on cause de la visibilité qu'on donne à des gens qui n'avaient AUCUNE influence sans notre intervention.
La shitstorm du Twitter littéraire de la semaine me rappelle ce gosse à 12 followers qui avait balancé je ne sais plus quelle connerie sur les nanas qui ne devaient pas dépasser le 38 et que des femmes adultes avaient retweeté pour le contredire, parfois photo perso à l'appui.
Le but c'était d'en faire un influenceur ou de lui coller sa première demi-molle ?
Bon, un dernier truc, et je vais profiter de la fin de mon dimanche.
OUI, ce soi-disant "confinement" est une blague. C'est important de le signaler. Et c'est normal d'avoir peur pour son CA/ses droits d'auteur.
C'est normal d'avoir envie de hurler de voir tomber ça avant Noël.
(J'ai une intégrale qui devait sauver un succès d'estime dans les bacs et une des plus grosses sorties de ma vie dans 4 jours, croyez-moi je suis pas jouasse).
C'est humain (parfaitement infantile, mais humain) de se dire "Mé-euuuuh ! Les chocolatiers yzont le droit, euuuux ! Pourquoi pas moiiii ?"
Bon, j'ai failli me tirer des réseaux tant j'avais la gerbe, mais on va faire plus constructif. Je suis écrivaine et, à tous ceux qui risquent leurs vies pour sauver les nôtres : DÉSOLÉE.
Désolée pour mon milieu professionnel, qui vous crache à la gueule depuis quatre jours.
À tous les personnels médicaux qui sont sur le pont depuis des mois, et que des petits bourgeois sont OK pour applaudir tant qu'ils peuvent aller sniffer l'odeur des livres neufs, désolée.
À tous les malades qui luttent pour leur vie, tous ceux qui survivent avec des séquelles graves, à qui des sales chiures de menteurs ont osé dire : "Moi, je ne peux pas VIVRE sans LIVRES", désolée.
"Sensitivity reader" - Pourquoi je ne peux pas blairer le terme et pourquoi je pense qu'on en a besoin. UN THREAD. ⏬
1- Pourquoi je ne peux pas blairer le terme ?
Parce que je ne suis pas là pour ménager la "sensibilité" de mes lecteurs. Si vous ne voulez pas être heurté dans vos convictions, que vous soyez un gentil progressiste ou un gros facho, passez votre chemin et allez lire Oui Oui.
Les mots ont un sens. Généraliser l'emploi d'un terme qui laisse entendre qu'il faut ménager les petits sentiments des gens pour faire de la bonne littérature, ça me parait effarant. J'espère que le français "démineur éditorial" prendra le dessus.