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Mar 29 118 tweets 44 min read
Jour 101 au procès du #13Novembre
Jour d'interrogatoire de Mohamed Abrini, qui a révélé la semaine dernière que lui aussi était "prévu pour le 13 Novembre 2015".
Celui qui est aussi "l'homme au chapeau" des attentats de Bruxelles a promis de s'expliquer.

LT @franceinter ici 👇
@franceinter Aujourd'hui, @ChPiret racontera l'audience dans le poste 📻
Et Valentin Pasquier sera aux pinceaux pour les croquis.
@franceinter @ChPiret Voici le compte-rendu @franceinter web du jour où Mohamed Abrini a déclaré contre toute attente qu'il était "prévu pour le #13Novembre".
Par @ChPiret
franceinter.fr/justice/j-etai…
@franceinter @ChPiret La cloche retentit. Le président Périès annonce que Osama Krayem refuse de comparaître, comme chaque jour depuis des semaines. Et on envoie l'huissier lui faire les sommations d'usage. Et l'audience est suspendue en à peine trente secondes. Elle reprendra dans peu de temps.
Dans le box des accusés, l'accusé Mohamed Abrini se tient debout, vêtu d'une chemise blanche, masque chirurgical bleu sur le nez. Il discute avec son avocat belge, Me Stanislas Eskenazi. Il a aussi une avocate française, Me Marie Violleau.
#13Novembre
"L'audience est reprise", annonce le président Périès. Krayem représenté par ses avocats. Et un avocat de Yassine Atar annonce qu'un tribunal administratif de Melun condamne l'Etat à verser 800 euros à Y. Atar pour des "fouilles à nu illégales".
#13Novembre
Président Périès : "Bien, Monsieur Abrini, levez-vous ! Vous aviez eu participation locations de Clio, Polo, et planques, et vous nous aviez dit il y a peu que vous aviez des révélations à faire, que vous étiez prévu pour le #13Novembre, on vous écoute !"
Mohamed Abrini, voix un peu hésitante, ton posé : "Je confirme ce que j'ai dit, j'étais prévu le #13novembre
Président : Vous pouvez enlever votre masque !
Abrini : vous avez raison, M. le président, bas les masques !"
Mohamed Abrini : "Je dis ça parce que nous portons tous des masques, mais il arrive un jour où il devient difficile de les enlever sans arracher la peau. J’espère qu’aujourd’hui, on va un petit peu avancer".
#13Novembre
Mohamed Abrini confirme : "J’étais prévu". #13Novembre
Et il dit : "J’ai rencontré Abaaoud en #Syrie, à Raqqa. La 2e fois c’était à Charleroi. Et la 3e fois c’était le 12 novembre, une nuit avant de partir pour Paris".
Mohamed Abrini : "Quand je reviens de Syrie, je reprends ma vie tout à fait normale. Je travaille, je suis en pleins préparatifs par rapport au mariage".
#13Novembre
Mohamed Abrini : "Brahim Abdeslam me met au courant de la présence d’Abaaoud sur le territoire belge. Il me prévient qu’il est en Belgique et je vais le voir avant le 10 septembre. Quand je le vois, je vais pas vous mentir, je me dis pas va y avoir des attentats".
#13Novembre
Mohamed Abrini : "Abaaoud était en Syrie depuis des années. Il est sorti un 1ère fois pour récupérer de l’argent, il est reparti. Il revient une 3e fois pour “kidnapper” son petit frère, il retourne en Syrie avec son petit frère. Et la 4e fois, il ressort"
#13Novembre
Mohamed Abrini : "Donc moi au début, il me dit : “tu vas faire partie d’un projet”. Je ne sais même pas que c’est le #Bataclan, la France… Je sais qu’il a prévu de m’intégrer dans les préparations".
#13Novembre
Mohamed Abrini : "Quand il m’annonce ça, je ne dis pas oui, je ne dis pas non, je ne dis rien en fait. De toute façon, je ne peux pas aller à l’affront avec Abaaoud. Je ne peux pas lui dire non. Je dois être loyal..."
#13Novembre
Mohamed Abrini : "Pourquoi? Parce qu’il a bataillé pendant des années avec mon petit frère, il a risqué sa vie pour aller chercher sa dépouille donc je ne peux pas aller à l’affront", avec Abaaoud.
#13Novembre
Mohamed Abrini : "Brahim Abdeslam savait tout. On pense que tout le monde savait tout. Mais ce n’est pas comme ça que ça marche. Si une mission veut être menée à bien, ce n’est pas tout le monde qui est au courant".
#13Novembre
Mohamed Abrini : "Pour moi je ne peux pas aller tuer des gens comme ça dans la rue, je ne peux pas tirer sur des gens comme ça, je ne peux pas attaquer des gens non armés". #13Novembre
Mohamed Abrini : "Pour moi Salah Abdeslam ne doit même pas être dans ce box. Il doit au mieux être en Syrie ou en Irak ou mort. Au pire dans une cellule en Turquie avec Dahmani. Mais il n’était pas prévu en fait. C’est son grand frère qui lui dit : fais-ci, fais-ça".
#13Novembre
Mohamed Abrini : "Donc le gilet explosif qu’il y a en plus, moi je dis à Abaaoud je le ferai pas. Brahim #Abdeslam, il a sûrement parlé avec Salah Abdeslam 1 ou 2 jours avant en lui disant tu feras partie du voyage !"
#13Novembre
Mohamed Abrini : "C’est un peu compliqué à comprendre, mais la vérité de l’histoire, elle est là, c’est ça la vérité de l’histoire"
#13Novembre
Mohamed Abrini : "Tout le monde n’est pas au courant de ce qui va se passer, quand ça va se passer, comment ça va se passer".
#13Novembre
Mohamed Abrini : "Moi, après ça, j’avais du mal parce que certes j’ai accompagné jusqu’à la planque de Bobigny. Je savais que c’était la dernière fois que je les voyais"
#13Novembre
Mohamed Abrini : "Abaaoud, on se connaissait depuis 20 ans, Akrouh il est de mon quartier, Salah Abdeslam et Brahim Abdeslam, on est voisins depuis plus de 25 ans".
#13Novembre
Président : "Vous étiez prévu pour quelle attaque?
Mohamed Abrini : J’étais prévu pour une attaque. Ils pensaient que c’était acquis parce que j’avais été en #Syrie quelques mois plus tôt. Ils m’avaient facilité l’entrée et la sortie pour que j’aille voir mon petit frère".
Président : "C’est Abaaoud qui vous dit ça ?
Abrini : Oui, début septembre. Mais il ne donne pas de détails. Abaaoud, il parle pas. Il ne dit rien. D’ailleurs chaque fois qu’il vient en Europe, il dit rien à personne, il n’appelle personne. Il vient seul. Il fonctionne comme ça"
Président : "Mais il vous dit quand même que c’est sur Paris ? Sans donner forcément les détails ?
Abrini : C’est bien possible, mais je ne pourrais pas vous donner les détails exacts".
#13Novembre
Président : "Ce n’est pas un détail, quand vous le voyez en septembre, il y a une cible c’est la France, non?
Abrini : C’est plus que probable".
#13Novembre
Président : "A quel moment ont-ils su que vous ne vouliez pas le faire ?
Abrini : en 1er je l’ai dit à Brahim. Quand Abaaoud m’annonce ça début septembre à Charleroi, je n’ai pas l’affront de lui dire : je ne fais pas ça, je suis pas capable de tirer sur des gens".
#13Novembre
Mohamed Abrini : "Moi je tire pas sur des gens, c’est pareil pour Salah #Abdeslam, je peux tirer sur des soldats mais pas des gens sur des terrasses, me faire exploser, c’est impossible en fait".
#13Novembre
Mohamed Abrini : "On nous dit : “venez en Syrie aider des innocents”, puis on nous dit : “allez en Europe, tirer sur des innocents”. Donc si on réfléchit, c’est un peu "…
#13Novembre
Président : "Et donc quand vous leur dites ?
Abrini : Je pense que c’est un ou deux jours avant d’aller avec Brahim louer [les planques] que je lui dis en fait.
Président : Vous lui dites quoi ?
Abrini : Je lui dis “je ne vais pas participer à ça”
#13Novembre
Président : "Pourquoi vous accompagnez quand même Brahim et Salah #Abdeslam pour les locations ?
Abrini : Faut comprendre qu’à cette époque, moi je suis perdu, j’avais déjà fait 5 ans de prison, mon petit frère a été tué. Pourquoi j’accompagne Brahim, j’en sais rien"
#13Novembre
Mohamed Abrini : "Mais au fond de moi, je sais que je ne vais pas aller tuer des gens".
#13Novembre
Mohamed Abrini parle avec un ton posé. Il semble s'appliquer. Il est très courtois avec le président Périès. Loin des colères qu'il a laissées éclater d'autres fois à ce procès #13Novembre
Abrini : "Je pensais que j’allais peut-être passer sous les radars. Dans ma tête, j’étais tellement perdu, que je me disais qu’après le 13, je reprendrais ma vie normale".
#13Novembre
Président : "Pourquoi le 12 novembre, vous descendez avec eux ?
Abrini : Je savais qu’ils allaient aller jusqu’à la fin, tuer des gens, se faire tuer par les forces de l’ordre. Après, je vais parce que … je ne sais pas. Je sais que je passe mes derniers instants avec eux."
Le président lui demande pourquoi il appelle un taxi dans la nuit, après minuit, alors qu'il devait dormir dans la planque de Bobigny. Un taxi qui le ramène en Belgique, puisqu'il n'y avait plus de train. Pourquoi ce départ demande le magistrat : "Vous auriez pu dormir à l'hôtel"
Abrini explique qu'il n'avait plus de papiers, qu'il ne pouvait pas dormir à l'hôtel. Le président s'étonne, étonné qu'on doive montrer des papiers pour un hôtel à Paris.
#13Novembre
Abrini : "Moi je veux juste partir. En plus Abaaoud est fâché parce que je vais pas avec eux. Il me dit : “c’est mieux pour toi parce que tu vas te faire attrapper, tu vas finir ta vie en prison …” et puis quand je pars, c’est vrai qu’il y a eu un changement de … "
#13Novembre
"Apparemment ils devaient être à 4 au #Bataclan" poursuit Abrini.
Président : vous le saviez ça ?
Abrini : Non, je l’ai appris hier. Je ne savais même pas qu’il y allait avoir le Bataclan, je ne savais même pas que ça allait se passer le 13 !"
#13Novembre
Président : "Le 12 novembre, vous restez 10 heures avec Abaaoud, Brahim et Salah Abdeslam, Akrouh et les deux Irakiens. Vous restez 10 heures. Vous avez du discuter ! Vous savez qu’il y aurait le #Bataclan, les terrasses, le Stade de France.
Abrini : Je le sais pas"
#13Novembre
Président : "Ça semble curieux, on peut avoir du mal à vous croire là-dessus !
Mohamed Abrini : Mais c’est la vérité !"
#13Novembre
Mohamed Abrini : "C’est pas parce que je vois des explosifs et des armes que je sais ce qu’il va y avoir. Je ne le sais pas ! Vous pouvez me poser 1000 fois la question, je vous dirai 1000 fois que je ne sais pas".
#13Novembre
Mohamed Abrini : "Pourquoi je vous le cacherais ? Je vous dis la vérité. Les cibles je ne les connais pas. Ca ne va rien changer à ma vie si je vous le dis".
#13Novembre
Abrini : "Brahim Abdeslam j,e ne lui suis pas redevable. Donc je lui dis clairement et nettement, je lui ai expliqué que moi c’est niet, c’est pas possible, je ne fais pas ça. Par contre, avec Abaaoud, je ne peux pas avoir la même discussion".
#13Novembre
Président : "Et donc le 12 novembre, quand vous descendez avec eux, Abaaoud il croit que vous allez participer ?
Mohamed Abrini : Vous avez peut-être raison, monsieur le président !"
#13Novembre
Abrini : "Brahim Abdeslam dit quelque chose à Salah, Salah s’exécute directement. C’est sûr et certain. C’est pareil partout dans toutes les familles du monde entier : c'est le petit frère qui obéit au grand frère".
#13Novembre
A un moment, le président Périès fait un "mmh", pas convaincu par ce qu'Abrini dit.
D'un ton posé, Mohamed Abrini : "Pourquoi vous faites comme ça monsieur le président ? Comme si je racontais des mensonges. Depuis tout à l’heure, j’ai pas raconté un mensonge !"
#13Novembre
Abrini : "Vous pouvez même me passer au détecteur de mensonges !
"Ça existe pas chez nous !" lui rétorque le président, qui enchaîne avec une autre question.
#13Novembre
Président : "Pourquoi vous refaites la même chose le 22 mars ?" Le 22 mars 2016, Abrini, un chapeau sur la tête pousse un chariot avec une bombe aéroport de Zaventem.
Abrini : "Ah ? Oui ! C'est une excellente question !"
Président : "Faites une excellente réponse !"
#13Novembre
Abrini : "Ouais… Quand je suis Khalid El-Bakraoui, je le suis. Il m’emmène dans la planque de la rue Henri Bergé..."
#13novembre #22mars
Abrini : "Le #13Novembre j’étais avec ma femme en train de signer les papiers pour l’appartement, quelques jours avant, j’étais en train de signer le traiteur pour le mariage. Quand vous suivez quelqu’un qui va vous mettre dans une planque, vous savez que c’est fini en fait"...
Abrini : "Mais le 22 mars était pas prévu en fait. C’est suite à l’arrestation de Salah Abdeslam (18 mars). Moi, on me fait changer d’appartement, on me met à Laeken. Et le lendemain, on me dit : “Il y a un groupe qui part à l’aéroport et un autre qui va à la station de métro".
Abrini : "Les El-Bakraoui, c’est eux qui décidaient. Moi je savais que dans ma tête c’était toujours pareil, je savais que j’allais pas me faire exploser. Donc j’ai laissé faire et puis je suis parti. J’ai commencé ma cavale en solitaire qui a duré trois semaines à peu près".
Cela fait tout juste une heure et demie que Mohamed Abrini répond à la cour, debout dans son box. Toujours ce ton posé et appliqué. A un moment, on a entendu dans le prétoire son avocat parler. Souffler ? Le président est intervenu. "Non, mais je parlais toute seule en fait" !
Et on a entendu Abrini dire à son avocate : "Ouais, bah, arrête de parler steuplé !"
#13Novembre
Une assesseure, ton sec : "Comment expliquez-vous qu’Abaaoud accepte que vous fassiez partie du "convoi de la mort" alors qu’il sait que vous n’allez pas faire partie des attentats ?
Abrini, hésitant : Il accepte ça parce qu’il a combattu avec mon petit frère"...
#13Novembre
Abrini : "Il se dit même si je lui ai dit, il le sait, malgré ça, même le 12 il continuait à insister. A la fin, il a même téléphoné à El-Bakraoui pour faire partie d’un 2e projet.
Assesseure : Donc jusqu’au bout, il a espéré que vous participiez ?
Abrini : Oui".
#13Novembre
Abrini : "Et même un policier m’a dit : “comment ça se fait qu’il te fait confiance, il te laisse partir ?” Mais on est ami d’enfance. Il va pas me mettre une balle dans la tête, ça marche pas comme ça !"
#13Novembre
Mohamed Abrini : "Et puis, si je raconte tout ça c’est pour les victimes. Le fait que je sois parti, parce que je peux pas tirer sur des gens. Le fait que je sois parti ça a diminué une personne du #Bataclan, ça a fait des morts en moins".
#13Novembre
Mohamed Abrini : "Il y a ceux qui verront le verre à moitié vide, d’autres à moitié plein. Après, les autres diront : “il n’a pas dénoncé tout ça”"...
#13Novembre
L'assesseure, sèchement, dit que donc trois au lieu de quatre au #Bataclan ?
Abrini, s'énervant : "Faut arrêter de déformer mes propos, sinon, je m’assois et puis c’est bon !"
#13Novembre
Une autre assesseure interroge sur les gilets explosifs. Abrini dit qu'il les a vus dans des valises, et assure qu'ils ont été fabriqués avant d'arriver en France. Par qui ? lui demande-t-on. Il cite Akrouh. Dit qu'il a vu dans le dossier le nom de Laachraoui.
#13Novembre
Abrini demande si la cour va continuer longtemps à lui poser des questions. Le président annonce une pause.
#13Novembre
L'audience reprend avec les questions d'un des trois avocats généraux du parquet antiterroriste, Nicolas Le Bris : "Vous avez parlé beaucoup, mais pour en dire beaucoup moins que j'étais prévu, j'ai le sentiment que vous cherchez à dédouaner Salah #Abdeslam "
#13Novembre
Mohamed Abrini : "Non, mais vous avez tout à fait raison Monsieur l'avocat général, je comprends ce sentiment-là." Il dit que Abaaoud savait qu'il y aurait ces attentats le #13Novembre, c'est tout au début.
Avocat général : "Le 11 janvier, vous avez cité un hadith, "ne mourez pas avant de prêter allégeance", vous maintenez ? Il lui demande si en Syrie déjà ne voulait pas mourir.
Abrini : "Mais bien sûr monsieur, il y a des milliers de gens allés en Syrie pour vivre leur islam".
Avocat général : "Pourquoi début septembre, Abaaoud qui cloisonne tout peut penser que vous serez un bon candidat ?
Abrini : Il sait que j'ai été en Syrie, il se dit que je peux accepter"
#13Novembre
L'avocat général lui demande s'il s'est entraîné en Syrie. Abrini assure qu'il ne s'est pas entraîné à tirer là-bas, pas une seule fois, jure-t-il, étant resté que quelques jours.
#13Novembre
L'avocat général lui demande s'il a participé vidéo de revendication ?
Abrini : "Non"
#13Novembre
L'avocat général évoque une lettre que Abrini a laissée pour sa mère dans une planque belge (lettre trouvée après attentats du #22mars), dans cette lettre il disait ne pas regretter "avoir aidé ces gens-là"
#13Novembre
Abrini qui continue à être toujours particulièrement posé et poli, presque à chaque phrase "Monsieur l'avocat général", après "Monsieur le président"...
#13Novembre
L'avocat général se demande pourquoi on ne l'a pas "mis de côté" dans une cellule où tout est cloisonné alors que le 8 novembre, Abrini aurait dit "niet" à Brahim Abdeslam...
L'avocat général dit que "c'est pas crédible"
#13Novembre
Abrini répète qu'il a dit à Brahim Abdeslam qu'il ne voulait pas participer aux commandos, mais qu'il ne pouvait pas encore le dire à Abaaoud, il fallait "que je prenne des pincettes"
#13Novembre
Mohamed Abrini : "Ecoutez monsieur l’avocat général, je vous sens énervé par rapport à ce que je vous ai dit. Moi Abaaoud, jusqu’à la fin, il voulait que je reste", pour les attentats du #13Novembre
Avocat général: "Pour une telle opération, vous pensez bien qu’ils vont pas se contenter de quelqu’un qui hésite. Ils vous font participer parce qu’ils ont confiance en vous!
Mohamed Abrini: C’est normal et c’est pas parce que j’ai dit non qu’ils baissent les bras directement!"
Et l'avocat général le met face à des contradictions. Le titille sur les dates. Le 8 novembre, Abrini aurait prévenu Brahim Abdeslam qu'il ne le ferait pas, on aurait compté sur lui quand même jusqu'au bout...
#13Novembre
Mais peu après, le 10 novembre, Salah Abdeslam a pleuré devant son petite amie Yasmina. Comme s'il savait déjà son rôle pour le #13Novembre et qu'on ne comptait pas, plus sur Abrini... ?
L'avocat général lui demande ce qu'ils ont écouté dans la voiture ouvreuse qui roulait vers Paris ? Des anasheeds ?
Abrini : "C'est plus que probable. Sûrement que Brahim Abdeslam a mis son CD d’anasheeds"
#13Novembre
Avocat général : "Il y avait une bonne ambiance ?"
Abrini : "Je pas dire que c’était une bonne ambiance"
#13Novembre
L'avocat général l'interroge sur "le groupe métro", retrouvé dans un ordinateur. Attaque prévue le #13novembre
"C'était le #22mars non ?" répond Abrini.
L'avocat général l'interroge sur les 4 grands couteaux retrouvés dans des fourreaux, pour quoi faire le #13Novembre ?
Abrini assure qu'il n'en a jamais entendu parler.
Avocat général : "Pourquoi vous avez quitté la France avant le #13Novembre -en taxi, donc. Vous nous avez dit que ce n'était pas pour tuer, mais ce n'est pas que vous aviez peur ?"
L'avocat général revient sur les membres du commando dans la planque de Bobigny, Abrini a dit qu'ils étaient tous déterminés. Et Salah #Abdeslam ? demande le magistrat.
#13Novembre
Mohamed Abrini : "Moi Monsieur l’avocat général, je vous le dis en vous regardant droit dans les yeux, j’ai vu la détermination de tout le monde, mais j’ai pas vu ça chez Salah #Abdeslam "
#13Novembre
Un autre avocat général, Nicolas Braconnay : "Pourquoi vous continuez à vous comporter pendant ces trois jours comme un homme qui est prêt à tout accepter ?"
#13Novembre
Il l'interroge sur le pavillon de Bobigny, planque de Mohamed Abrini est allé louer trois jours avant les attentats avec Brahim #Abdeslam. Abrini confirme qu'il se doute que ça allait servir pour les attaques.
#13Novembre
L'avocat général demande pourquoi il aide ?
"Vous avez raison monsieur l'avocat général", répond Mohamed Abrini, toujours ce ton posé, et cette politesse à "Monsieur l'avocat général"
#13Novembre
On lui demande autre chose, "mais si vous ne vous souvenez pas..."
Abrini : "C'est ce que je me tue à vous dire depuis tout à l'heure, j'ai pas envie d'inventer des réponses !"
#13Novembre
L'avocat général note que le 11 novembre, 3h du matin, il coupe son téléphone comme Salah #Abdeslam, ensuite ils iront chercher la planque d'Alfortville... "La veille, le lendemain, vous vous comportez comme l’un des auteurs du commando, l’un des futurs auteurs des attentats".
Abrini : "Je vous confirme, après vous dire pourquoi"…
Avocat général : "Pourquoi les puces de téléphone achetées les 11 et 12 novembre ?"
Abrini : "Ecoutez ceux qui s’occupaient de la logistique, c'était les Bakraoui"…
#13Novembre
Puis Me Dewavrin, avocate de parties civiles lui demande pourquoi il a décidé de parler aujourd'hui ?
Abrini : "Ben écoutez, je pense que comme beaucoup dans le box, on aurait aimé plus avant être au coeur des débats. Et pour les victimes, pour qu’elles avancent"
#13Novembre
Me Dewavrin : "A quel moment, vous vous dites là je vais parler ?"
Abrini dit qu'un jour, depuis le box : "Je regardais les gens dans la salle, c’est des gens comme nous en fait, c’est compliqué à expliquer, ils sont victimes à cause de la politique de la guerre"
#13Novembre
Mohamed Abrini ajoute, à propos des parties civiles du #13Novembre : "Ils sont coupables de rien, ils ont rien demandé, ils ont été fauchés, donc le minimum que je peux faire c’est apporter des réponses"...
Me Dewavrin estime qu'il n'est pas allé assez loin dans ses réponses et qu'il y a une "frustration" des parties civiles, dit-elle.
Abrini : "Ben je la comprends, mais si vous voulez, y a énormément de réponses que la plupart des gens dans le box vont pas vous apporter"
Me Dewavrin lui reproche d'avoir dit que ce serait aujourd'hui "un jour important".
Abrini : "J’ai jamais dit que j’allais apporter toutes les réponses. J’ai dit que j’étais prévu pour le 13. Je suis là pour répondre. Si ça vous satisfait pas, je suis désolé pour vous".
Me Topaloff, toujours incisive, se lève à son tour. S'emmêle les pinceaux sur le taxi qu'Abrini a commandé pour aller prendre le train, zappe qu'il a d'abord voulu prendre un train, à minuit, nuit du 12 novembre, conclut que c'était "un départ précipité"...
#13Novembre
Me Topaloff rappelle que le #13Novembre à Bruxelles, où il est donc revenu en taxi, il signe pour un appartement avec sa fiancée, "vous pensez vraiment que vous allez passer sous les radars ?"
Me Topaloff accuse Abrini d'avoir "filé ventre à terre" pour se "constituer un alibi" et elle se demande pourquoi il n'a pas dénoncé ?
#13Novembre
Me Topaloff : "Cela ne vous traverse pas l’idée que ce que vous réprouvez vous pouvez l’éviter !
Abrini : Sûrement ça me traverse, mais je suis dans une position compliquée, c’est des amis..."
#13Novembre
Me Topaloff : "Vous l’approuvez en fait ! Vous pouvez dénoncer anonymement, vous savez qu'il y a les kalachnikovs, les ceintures d'explosifs, pourquoi vous le faites pas ?
Mohamed Abrini, posé : C’est une très bonne question, je n’en sais rien"
#13Novembre
Un autre avocat de parties civiles lui demande s'il se considère comme un soldat de #EI ?
"Je ne suis pas un combattant de EI parce que j’ai jamais combattu", dit Mohamed Abrini.
A propos des attentats, Abrini dit "c’est comme si je me tire dessus moi-même, moi toute l’année je suis dans des cafés et c’est comme si je me tire dessus"
#13Novembre
Me Maktouf se lève. Abrini, qui perd son ton posé : "Me Maktouf, j'ai pas changé d'avis", lors d'un précédent interrogatoire il a refusé de lui répondre. De toute façon, le président informe Me Maktouf que ce n'est son tour pour parler. Elle se rassied.
#13Novembre
Un autre avocat de PC interroge. Mohamed Abrini répond qu'il ne voulait tuer personne "et pas me tuer par la même occasion"
"C'est de la lâcheté alors" note l'avocat.
Me Violleau, avocate d'Abrini se lève.
Président : "S'il vous plaît, ça s'est bien passé jusqu'à présent.
Me Reinhart, avocat de @13onze15 : "Vous êtes dans un conflit de loyauté, vous cherchez à protéger vos frères d'armes, quand vous vous dites que vous n'avez pas arrêté la machine infernale, ça vous étreint ?"
#13Novembre
Mohamed Abrini : "J’aurais aimé que le #13Novembre n’ait jamais lieu. J’aurais aimé tant de choses. J’aurais aimé que ce conflit en Syrie n'ait pas lieu. Mais faut prendre le mal à la racine. Tout part de là."
#13Novembre
Me Maktouf finit par poser sa question.
Abrini l'attend au tournant : "Vous avez dit quelque chose de très très grave, vous avez dit que les 11 accusés dans le box étaient imperméables à la douleur des familles. Vous êtes toute contente de montrer votre tête aux journalistes !"
Me Maktouf pose sa question. Pour toute réponse, Mohamed Abrini se rassied. Puis il se relève pour l'avocat suivant.
#13Novembre
Après une courte pause, on passe aux questions des avocats de la défense. Me Nogueras, avocat de Mohammed Amri. Mohamed Abrini dédouane totalement Amri, qui selon lui, ne pouvait pas être lié à ces attentats, homme marié, "et tout ce qu'il a fait pour le SAMU social"
#13Novembre
Me Stanislas Eskenazi, avocat belge de Mohamed Abrini veut lui faire dire clairement. Il était d'accord avec le fait qu’on tue des innocents ?
Abrini : "J'ai jamais été d'accord !"
Avocat : "Pour n’importe quelle raison, n’importe quel motif ?"
"Oui", dit Abrini.
#13Novembre
Me Eskenazi tente une autre question : "Je sais que vous êtes pudique mai quand vous avez entendu les victimes témoigner, qu'est-ce que ça vous a fait ?"
Abrini répond qu'il a été frappé par toutes les femmes qu'il a vues témoigner et...
#13Novembre
Mohamed Abrini : "J’aurais préféré mille hommes plutôt qu’une seule femme, parce que la guerre, c'est les hommes..."
Me Eskenazi ne s'attendait pas à cette réponse.
Me Marie Violleau non plus, sur son banc, elle a un sourire embarrassé.
#13Novembre
Me Marie Violleau qui se lève et clame que Mohamed Abrini, en faisant ces "révélations" a fait "un pas de géant", "comment vous vous sentez ?"
Abrini : "Euh... Je me sens ... léger."
#13Novembre
Et c'est la fin de l'interrogatoire de Mohamed Abrini. Qui aura donc duré cinq heures. "Vous pouvez vous rasseoir monsieur Abrini !" lui indique le président.
#13Novembre
Fin de ce 101e jour d'audience, au procès du #13Novembre
Compte-rendu web @franceinter à venir

Demain, la cour interrogera Salah #Abdeslam
@franceinter Voici le compte-rendu web @franceinter jour 101, au procès des attentats du #13Novembre
Dessins signés @ValPSQR
franceinter.fr/justice/proces…

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Mar 17
Jour 94 au procès des attentats du #13Novembre
Après Salah #Abdeslam ces 2 derniers jours et Mohammed Amri hier soir, la cour va poursuivre ses interrogatoires d'accusés.
Les accusés sont tous dans le box. Même Krayem, qui le boude depuis des semaines.
Mais Krayem doit être interrogé aujourd'hui. Et même s'il risque de continuer à exercer son droit au silence, il est venu s'installer dans la grande cage de verre avec les autres co-accusés.
Doit être interrogé aussi S. Ayari.
Krayem et Ayari sont rentrés ensemble de #Syrie.
Le LT @franceinter est sur ce fil aujourd'hui et @ChPiret à la 📻
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Mar 15
Jour 92 au procès des attentats du #13Novembre 2015.
Jour d'un nouvel interrogatoire de Salah #Abdeslam
Sur les préparatifs entre août 2015 et le 7 novembre.
Abdeslam qui avait beaucoup parlé lors du dernier interrogatoire.

LT @franceinter sur ce fil
@franceinter @ChPiret racontera l'audience à la radio 📻 @franceinter

Pour l'instant, le box des accusés est encore vide.
Dans la grande salle d'audience, l'affluence est beaucoup moins importante que la dernière fois.

#13Novembre
Le box des accusés s'est désormais rempli. Sa1#Abdeslam s'y est installé pour son interrogatoire. Masque noir, chemise à petits carreaux gris.
Il discute avec son ami et co-accusé Mohammed Amri, qui est venu le chercher à Paris la nuit du #13Novembre pour le ramener à Bruxelles.
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Mar 11
91e jour au procès des attentats du #13Novembre 2015

Ce 11 mars est aussi la journée d'hommage aux victimes du terrorisme.
Il y a 10 ans jour pour jour, #Merah faisait sa 1ère victime : Imad Ibn Ziaten.
Il y a 18 ans, un attentat en gare d'Atocha (Espagne). Près de 200 morts.
Au procès #13Novembre, l'audience va reprendre sans l'accusé Osama Krayem (comme depuis des semaines) mais aussi sans Salah #Abdeslam, qui boude le box à nouveau. Mardi, ce doit être son interrogatoire.

Aujourd'hui, c'est l'interrogatoire de Farid Kharkhach, faussaire présumé.
Le LT @franceinter est aujourd'hui sur ce fil.
@ChPiret résume la semaine dans le #1314 à la radio 📻
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Mar 10
Jour 90 au procès des attentats du #13Novembre
Reprise des interrogatoires des accusés. Pendant 10 jours, ils seront interrogés sur les préparatifs d'août 2015 au 7 novembre.
D'autres interrogatoires en avril sur les attaques.

Deux accusés absents aujourd'hui dont #Abdeslam
Salah #Abdeslam refuse à nouveau de comparaître, comme Osama Krayem. La cour envoie l'huissier les sommer de comparaître. Et le procès #13Novembre risque de reprendre sans eux et avec leurs avocats.
Normalement, l'interrogatoire de Salah #Abdeslam doit avoir lieu mardi prochain. Aujourd'hui c'est l'accusé El Haddad Asufi qu'on va interroger.

Le LT @franceinter est encore sur le fil de @ChPiret aujourd'hui.
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Mar 4
Jour 86 au procès des attentats du #13Novembre
La cour va entendre un autre enquêteur belge, qui va évoquer aujourd'hui les voitures qui ont servi à transporter des commandos venus de #Syrie et aller dans des planques belges.

LT @franceinter sur ce fil
Et à la 📻 dans le #1314
@franceinter L'enquêteur belge en visio depuis Bruxelles évoque une BMW louée en août 2015, entre le 24 et le 29. Contrat de location avec les coordonnées de Salah #Abdeslam avec un numéro de téléphone de Mohamed Abrini.
#13Novembre
Voiture dépannée le 29 août, prolongation du contrat jusqu'au 31 août, restitution le 5 septembre 2015. Avec ce véhicule, "au moins un déplacement connu vers la Hongrie" dit l'enquêteur, pour récupérer des commandos venus de #Syrie
#13Novembre
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Mar 3
Jour 85 au procès #13Novembre
La cour va continuer à entendre la police belge.
Après les planques hier et avant-hier, les faux papiers de la cellule terroriste.

LT @franceinter sur ce fil
@franceinter L'audience reprend avec 10 accusés dans le box et 3 sur les strapontins. Toujours 6 absents présumés morts ou incarcéré en Turquie (pour Dahmani).
Et l'accusé Krayem qui est au palais de justice mais refuse de comparaître dans le box.
L'audience reprend sans lui.
#13Novembre
Le président Périès ouvre ce 85e jour d'audience par ces mots : "Mesdames et messieurs, nous avons appris hier soir le décès du bâtonnier Cousi. Je me permets d’avoir une pensée pour sa mémoire et son entourage".
#procès13novembre
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