Malgré que ses analyses aient été balayées par les résultats du premier tour, Bruno Latour, qui avait soutenu Y. Jadot, continue à mener une opération de police sur l'écologie politique, avec des arguments plus que contestables. Qqes éléments en #thread 👇 mediapart.fr/journal/cultur…
De l'itw où Macron le cite, Bruno Latour (BL) retient le concept de "nation écologique", voyant là l'occasion d'un concept. De tous les mots qui pourraient ressaisir l'idée de communauté au sens écologique, y en a-t-il un pire?
D'autant que la nation est précisément ce qui unit à partir d'une exclusion. Étrange de la part de BL qui dans son mémo propose une classe écologique en refusant tout antagonisme de classe (contre qui se définit-elle?).
On sent la référence implicite aux concepts d'écologie de guerre et de patriotisme écologique lancés par @picharbonnier pour lesquels j'ai émis quelques critiques par ailleurs :
Concernant le résultat d'EELV, BL n'en démord pas, il faut recommencer. Et il faut le faire seul. Car #LFI, c'est pas l'écologie 🚔
Le problème est que Jadot a été trop sérieux, pas que son programme était surnuméraire ou ses assises idéologiques introuvables.
Mais là on arrive à quelque chose de tout a fait grave pour un intellectuel présenté comme la star de l'écologie : la méconnaissance totale de l'histoire de l'écologie politique. Je vous laisse découvrir ce passage
La plupart des courants de l'écologie politique sont révolutionnaires. C'est un fait. Écologie sociale. Écosocialisme. Écologie anti-industrielle. L'écologie s'est en permanence hybridée avec l'anarchisme et le socialisme, entre autres, c'est archi documenté
La nuance est dans la conquête du pouvoir, peut être. Ça c'est plus récent. Mais c'est que de facto, l'écologie ne pouvait s'associer au communisme marxiste de l'après guerre, ultra dominant
Modeste dans son attitude l'écologie politique? Mais c'est effacer d'un trait le Larzac, les faucheurs, toutes les utopies locales, les luttes menées depuis la Guerre des demoiselles.... Table rase : l'écologie est devenu un sympathique concile social democrate.
Et pour les jours heureux, on repassera. Je vous laisse lire
Non seulement là encore des pans entiers de l'écologie pol sont abattus (le buen vivir, l'abondance frugale, les liens qui libèrent, la sensibilité au vivant, etc), mais BL nous ramène dans une vision absolument austère, négative, privative, bref livre les armes à nos ennemis.
Par ailleurs, le problème des Insoumis, c'est qu'ils veulent se servir de l'Etat pour changer la vie, alors que BL préférerait qu'on se contente d'en discuter en infra.
On a besoin d'un État "apprenant". On est étonné que BL s'étonne que ses élèves finissent à #McKinsey. On attendant impatiemment là aussi la définition du concept.
Pour être sûr de son coup, BL met un dernier coup de pelle dans la nuque de l'écologie politique... Qui ne doit en fait pas être politique mais "esthétique". Bon bah là on comprendre que trois entrechats à peine séparent les sociaux libéraux de gauche et de droite.
L'écologie politique a toujours été qu'un certain mode d'organisation de la société détruit nos liens aux mondes dont nous sommes faits et dont nous dépendons. Donc il faut changer de mode d'organisation, autrement dit rompre avec le syst capitaliste, productiviste, industriel...
Mais ce n'est pas étonnant que cela échappe à BL, puisque selon lui, le capitalisme... N'existe pas! Même les plus ultraliberaux doivent se fendre la poire en lisant ça.
Il ne sait pas où "sortir du capitalisme" nous mène, mais nous on sait pas trop bien "où atterrir sur Gaïa" va bien finir. Le capitalisme, c'est un totem, d'ailleurs Marx n'en parle pas. Bon on passe sur ce sophisme. En définition, BL pourra lire Trotsky, c'est pas mal
Je suis passablement agacé, vous l'aurez compris, mais moins par les positions politiques de Latour ou par sa philosophie qui offre des prises intéressantes sur notre contemporanéité, mais par le manque de culture en philosophie politique et surtout en écologie politique.
En réalité, je ne suis pas certain que Bruno Latour soit un écologiste. Je pense que c'est un épistémologue et un philosophe qui a raccroché les wagons au train en marche.
A-t-il lu avec attention : Illich, Khor, Schumacher, Léopold, Charbonneau, Ellul, Naess, Gorz, et tous ceux que oublié de citer, les moins connus, les oubliées, les précurseurs, les anarchistes comme Reclus, Kropotkine, ceux qui annonçaient notre catastrophe?
S'est-il intéressé à ces trois siècles de luttes violentes menées pour protégés l'intégrité des mondes et leurs vivants ?
Cette interview est trop désespérante. Fin du #Thread
PS : pardon pour les fautes, et surtout pardon d'avoir commencé tout ça avec un "malgré que".
Enfin vu #DontLookUp... Bon divertissement de la part d'un bon réalisateur, qui met bien en scène les délires d'escapisme des ultrariches, l'idiocratie aux manettes, la perte de la matérialité du monde... MAIS 👇 #Thread
Puisque la métaphore de la catastrophe écologique est transparente, on peut en pointer les limites, puisqu'elles ne sont pas anodines. A commencer par le fait qu'en choisissant un météore, McKay reconduit l'imaginaire très problématique de l'apocalypse, autrement dit du "délai".
Pourtant nous ne sommes plus dans un délai qui nous sépare de l'événement : la catastrophe est déjà là. Nous sommes dedans, nous la vivons, et il n'y a pas avec la crise écologique d'avant et d'après, comme nous l'a bien rappelé la pandémie (R.I.P. le monde d'après).
#VendrediLecture : L'esprit démocratique du populisme, de Frederico Tarragoni, que je viens de terminer. Livre assez passionnant qui se démarque du reste de la production sur ce sujet. J'y vais de mon #Thread
Le but de l'ouvrage est de proposer une définition nouvelle du #populisme, à contre-courant du concept fourre-tout produit par les médias et une large part des sociologues/politologues, qui continuent de le confondre avec la démagogie, le nationalisme ou le fascisme.
Tarragoni revient sur ces amalgames et l'anathème dont fait l'objet le populisme sur une centaine de pages, avant de revenir sur les grandes expériences historiques en Russie (le narodnischetsvo), aux USA (People's Party) et en Amérique latine.