Je ne peux pas débunker toute la vidéo, mais je vais donner quelques éléments et mettre quelques anciens threads en copie que je vous invite à lire pour vous faire une idée.
Premièrement, vers la 8ème minute, l'universitaire explique que ce sont les banques commerciales qui créent la monnaie qui est en circulation dans l'économie réelle et non les banques centrales.
Théoriquement, c'est vrai. Dans la réalité c'est faux.
Cet économiste des @atterres vit dans le monde des livres. Il devrait passer dans une salle de marchés, et demander aux acteurs de la finance des marchés comment fonctionne le marché de la dette !
Depuis 2015, et c'est encore plus explicite depuis mars 2020 et la crise covid, il y a un accord tacite entre la #BCE et les banques commerciales : "Créez de la monnaie pour la prêter aux États, ne vous inquiétez pas, nous rappliquerons dans quelques jours pour vous la racheter".
C'est un tour de passe-passe ayant pour objectif de contourner les traités européens qui interdisent à la #BCE de financer directement les États !
Les banques jouent un rôle d'intermédiaires sur quelques jours pour permettre le contournement des règles.
La banque centrale rapplique sur le marché secondaire en rachetant la dette de l'État contre des euros centraux créés pour l'occasion.
La banque commerciale touche au passage sa com' pour son rôle de "mulet".
Mais c'est bien la création monétaire de la #BCE qui finance l'État !
Il n'y a qu'à voir le bilan de la #BCE pour le comprendre ! Il a doublé depuis mars 2020 !
En réalité la banque centrale a échange de la monnaie centrale contre de la dette publique. Elle échange de l'or contre du plomb ! (Lire ce thread attaché)
Même son de cloche chez nos voisins britanniques :
Le journaliste d'investigation de la BBC @andyverity explique que 92% de la #dette covid du Royaume-Uni est entre les mains de la Banque d'Angleterre : "nous nous devons de l'argent à nous-mêmes" dit-il !
Pour résumer, quand cet économiste dit que la monnaie de la banque centrale ne se retrouve pas dans l'économie, il est à la rue dans les faits.
Il est passé à côté d'un simple tour de passe-passe comptable !
In fine, la création monétaire de la #BCE permet la dépense publique !
Autre point mort que cet économiste ne voit pas, c'est la création monétaire qui sert à la spéculation ou à un plus grand appétit au risque financier, que ce soit pour le compte propre de la banque commerciale, ou pour leurs clients (fonds spéculatifs et fonds de gestion).
Si cet économiste était sorti de son bureau à l'université et qu'il s'était assis à côté de moi lors de mes réunions avec le responsable des marchés de la Barclays, il aurait compris que la politique monétaire des banques centrales a assaini les bilans des banques commerciales.
La #Fed, la #BCE, la Bank of England, lorsqu’elles rachètent des dettes d'États et de multinationales, agissent comme des "bad bank".
Mais des "bad bank" magiques puisque les banques commerciales gagnent de l'argent en allégeant leur bilan, au lieu de prendre des pertes !
Une fois le bilan plus léger, les banques commerciales peuvent prendre plus de risques sur les marchés financiers, pour leur compte propre ou pour leurs clients prêts à spéculer avec effet de levier !
C'est exactement ce qu'il s'est passé dans mon activité où on me poussait à prendre plus de risques pour le compte de la banque, et de faciliter le business des clients (on nous demande d'être plus agressifs sur les prix pour capter le maximum de transactions).
Jusqu'en 2016, je travaillais sur le marché des actions, donc j'ai vu de mes propres yeux cet appétit nouveau au risque, le financement aggressif de nos clients via notre boîte de courtage interne, qui permet de financer l'effet de levier pour que les gains soient décuplés !
Les marchés actions se sont envolés, profitant de la monnaie des banques centrales déversée sur le marché de la dette qui lui-même s'était envolé !
Mais à cause de la crise sanitaire et des ruptures dans les chaînes de production et d'approvisionnement, l'appétit au risque s'est dirigé vers les matières premières. Les spéculateurs auto-financés (banques commerciales) ou financés par les banques commerciales se sont régalés !
La monnaie une fois créée, ne cherche que le profit.
S'il n'y a plus d'argent à se faire sur le marché de la dette où les taux sont négatifs à cause des banques centrales qui y opèrent, ni sur le marché actions qui sont trop hauts, alors les spéculateurs se tournent ailleurs !
Depuis la sortie de la crise covid, cet "ailleurs" ce sont les matières premières. Surtout qu'il y a des raisons économiques réels qui permettent de jouer la hausse des prix !
Je l'explique dans ce thread.
En réalité, ce que l'économiste de @blast_france ne voit pas, c'est la dynamique de l'inflation.
Vous pouvez créer autant de monnaie que vous voulez, s'il n'est pas dépensé, il ne créera aucune inflation.
Si cette monnaie est dépensée sur les marchés de la dette ou des actions, il y aura une inflation des prix sur ces marchés (et sur le marché du luxe car il faut bien dépenser les bonus et les profits...), mais pas forcément une inflation des prix à la consommation (2008-2020).
Si cette monnaie sert à la spéculation sur les matières premières, ou sert à la dépense publique (subventions des salaires), ou à octroyer des PGE, alors elle se retrouve dans l'économie réelle et elle permet une hausse des prix à la consommation (2021-22)
Au final, je n'ai pas pu aborder tous les points qui sont avancés dans cette vidéo et qui sont de la masturbation théorique pure et simple.
Pour contrer l'inflation, il faut s'attaquer à la création monétaire qui permet la spéculation.
Dans une économie mondialisée, où la finance règne en maître absolu, où les capitaux ne connaissent aucune frontière et aucun contrôle, il sera difficile de mettre en place une telle décision.
Le seul moyen de contrer l'inflation est de provoquer une récession en remontant les taux et en coupant le robinet monétaire des banques centrales.
Telles sont les règles intrinsèques à la finance. Des règles aux conséquences humaines dures.
En attendant, on pourrait peut-être montrer l'exemple chez nous, en menant un combat contre la création monétaire qui ne sert pas l'économie réelle mais qui sert l'effet de levier et la spéculation !
Le premier de ces combats pourrait être mené contre la création monétaire via le crédit immobilier qui sert à la spéculation et à l'accumulation immobilière.
Il faut protéger notre jeunesse de cette spéculation immobilière permise par la création monétaire des banques commerciales, et leur donner l'espoir d'accéder à la propriété de leur logement sans qu'ils aient besoin de s'endetter sur 25 ans pour un taudis !
Encore une fois, cette spéculation immobilière est permise grâce à une embrouille autour du calcul de l'inflation.
Décidément, ce concept d'inflation en embrouille plus d'un !
Si l'euro crée est donné à un consommateur-> hausse des prix à la conso
S'il est donné à un boursicoteur ou pour une OPA -> hausse des actions
Si il est donné à une PME innovante -> gain de productivité -> déflation (?!)
S'il est donné à un spéculateur sur les matières premières -> hausse des matières premières
S'il est donné à un quinquagénaire qui accumule de l'immobilier-> hausse de l'immobilier
S'il termine dans la poche d'un épargnant en cash, pas d'inflation, jusqu'au jour où les prix commencent à augmenter, et que l'épargnant sorte son argent et le dépense pour ne pas se faire avoir -> inflation !
Y en a qui profitent de la création monétaire démesurée des banques centrales pour s'endetter à des taux nuls à coup de milliards pour acheter le joaillier #Tiffany !
D'autres mettent en gage les bijoux de famille pour pouvoir emprunter des sommes dérisoires à des taux élevés !
Je reçois énormément de DM pour des conseils en investissement. Ce n'est pas mon métier. Je n'en donne pas.
Idem pour les formations de trading, je n'en ferai jamais.
Idem pour les propositions de marketing. Je ne suis pas à vendre.
Quand à ceux qui me demandent quels sont les livres qui m'ont permis de comprendre l'économie, il y en a pas. Ou si, peut être un, mais je le garde pour moi pour le moment.
L'autre livre qui m'a permis de comprendre la finance, est le livre de la vie. Chaque jour passé dans la salle de marchés est une page. Ces 5000 pages valent bien plus que n'importe quel livre théorique.
On sait aujourd'hui que la "générosité" du gouvernement, le fameux "quoiqu'il en coûte", se paye par une perte de pouvoir d'achat des classes populaires.
L'inflation est l'impôt le moins compris. C'est l'impôt du pauvre...
Le gouvernement aurait dû assumer le "quoiqu'il en coûte" sans mentir aux Français, en expliquant d'abord l'origine de l'argent : plus de 90% de la dette covid est permise par la création monétaire de la #BCE d'un simple clic sur un clavier d'ordinateur.