Thread by @MikaaMered

La manière dont le concept de "sobriété énergétique" est dénaturé et détourné est juste affligeant.

Ceci est un plan d’AUSTÉRITÉ énergétique, pas de sobriété !

https://twitter.com/BFMTV/status/1547547189119012864

La #sobriété énergétique est un CHOIX de société VOLONTAIRE, qui traduit une évolution systémique des agents économiques.

L’#austérité énergétique est une organisation de la rareté face à une PÉNURIE SUBIE, conjoncturelle, qui met en exergue 25 ans d’impréparation structurelle.

Et attention : faut pas confondre non plus sobriété, austérité et efficacité énergétique !

L’efficacité est une évolution technologique : on consomme moins d’énergie pour le même service rendu voire mieux, mais ça n’implique pas un changement de comportement (#EffetRebond 😉).

En résumé : faire passer l’austérité pour de la sobriété, c’est de la comm’, du vent politique.

Et le pire, c’est que c’est sans doute contre-productif pour au moins 3 raisons :

1️⃣ En nommant mal le problème, on ne permet pas un débat serein sur les solutions possibles.

2️⃣ Plutôt que de susciter l’adhésion de tous dans un temps de crise, on instaure un nouveau climat de chasse au gaspi qui amène les gens à se jauger et se juger en fonction de l’exemplarité (subjective) de leur voisin/collègue/patron/élu et, in fine, à se dédouaner à bon compte.

3️⃣ En mal-nommant la situation, on ne finira que par générer in fine de la méfiance et de la défiance, comme à l’époque de la pénurie de masques contre le Covid.

Or, notre crise énergétique est bien plus structurelle et de long terme que ce que la guerre 🇷🇺🇺🇦 met en exergue.

L’effort pour se débarrasser des énergies fossiles est si considérable qu’il ne peut qu’échouer s’il est lancé dans un climat de méfiance et de défiance.

Recréer la confiance nécessaire pour changer commence par parler honnêtement "d’austérité" plutôt que d’une fausse sobriété.

P.S : à l’@EcoleDeGuerre j’ai appris qu’un vrai leader/chef de guerre ne pouvait gagner l’adhésion, la confiance et les efforts de ses soldats sans dire la vérité, même crue, sur le combat à venir.

Si "nous sommes en guerre" énergétique, alors le politique doit parler vrai.

P.P.S : selon un sondage Elabe fin juin, 63% des sondés se disent prêts à réduire leur consommation énergétique pour éviter les risques de pénuries, et seulement 10% d’entre-eux sans condition.

Encore une fois, c’est une attitude d’austérité subie, pas une sobriété choisie. 😞