Thread by @mlafontrapnouil

1/15 🧶 Un fil un peu long pour revenir sur le débat des derniers mois sur les #sanctions dans le contexte de la réponse à la guerre menée par la #Russie contre l’#Ukraine.
Un débat qui se déroule sur au moins trois niveaux me semble-t-il.

https://twitter.com/AgatheDemarais/status/1564553520103186433

2/15 Le premier, c’est l’impact des sanctions. Evidemment, le Kremlin cherche à suggérer qu’elles ne marchent pas et que l’économie russe est "résiliente" - de la stabilisation artificielle du rouble à l'occultation de nombreuses données économiques.

https://twitter.com/AgatheDemarais/status/1566705191344189441

3/15 Pour autant, la chute de la croissance (-6% en 2022 et -3,5% en 2023), l’accélération de l’inflation ou encore le désinvestissement de l’économie russe confirment que les sanctions ont un impact massif sur l’économie russe. 📉💸

https://twitter.com/IMFNews/status/1558434443550806017

4/15 Le fait que #Poutine lui-même fasse du chantage à la levée des #sanctions suffit à montrer que, pour le Kremlin, celles-ci ont des conséquences. La Russie avait d'ailleurs pris des mesures ex-ante (réserves de devise) pour espérer absorber le choc.

https://twitter.com/POLITICOEurope/status/1530578715297693697

5/15 De même, Poutine cherche régulièrement à mettre en place des moyens d’amortir le choc des #sanctions pour l'économie russe : vente de pétrole au rabais à des acheteurs alternatifs, demande de payer le gaz en roubles...

https://twitter.com/LaTribune/status/1570826084362625025

6/15 Le deuxième niveau, c’est la compréhension de ce qu’on peut attendre des sanctions.
La question "simple" de savoir si les sanctions peuvent d’elles-mêmes et quasi-immédiatement mettre fin à la guerre a de quoi susciter quelques doutes. Mais… 🤔

https://twitter.com/elabe_fr/status/1567544083958095877

7/15 D’une part, les sanctions poursuivent des objectifs plus indirects. En analyse, elles peuvent avoir 3 fonctions : 1) signal, 2) restriction et 3) coercition.
En l’espèce, 1) Moscou a de fait été surpris par la détermination et l’unité européennes.

https://twitter.com/POLITICOEurope/status/1506623407353479176

8/15 2) Les sanctions visent en outre un effet restrictif dans des domaines ciblés, comme en matière d’accès à la technologie.
Dès les sanctions de 2014, on a ainsi pu noter un impact sur la capacité de modernisation par la Russie de son outil militaire.

https://twitter.com/GresselGustav/status/1227908397695225857

9/15 3) Elles visent enfin à avoir un effet plus large, mais aussi plus graduel et plus diffus, sur la capacité du Kremlin à poursuivre son effort de guerre. Mais de ce point de vue, elle ne peuvent agir que dans la durée, et en lien avec d’autres mesures.

https://twitter.com/colinlebedev/status/1526093046504468481

10/15 Car, d’autre part, les sanctions ne font pas une stratégie à elles seules. Elles ne sont qu’un instrument, d’autant plus efficace que d’autres l'accompagnent : assistance militaire, pression diplomatique, évolution de notre posture de défense…

https://twitter.com/Elysee/status/1542474046935371777

11/15 Le troisième niveau, c’est que le discours qui dit que "les sanctions ne marchent pas" fait écho à d’autres pour qui les interventions armées, l’aide au développement, l’assistance humanitaire ne marchent pas plus.

https://twitter.com/lemondefr/status/1554486858758881283

12/15 En France comme ailleurs, le discours sur "les sanctions qui ne marchent pas" n’est jamais très loin de l’idée que c’est toute la politique étrangère qui ne marche pas. #SiTuNeTIntéressesPasALaPolitiqueEtrangèreLaPolitiqueEtrangèreSIntéresseraAToi

13/15 Il ne s’agit pas de dire que les sanctions sont toujours efficaces, l’intervention armée toujours positive, l’aide toujours cause de développement. Le véritable débat est celui du comment : des conditions sous lesquelles ces actions sont efficaces.
weforum.org/agenda/2022/03…

14/15 Dans le cas de l’Ukraine, les sanctions européennes ont d’ailleurs fait l’objet d’un travail minutieux (et anticipé) pour calibrer et cibler les mesures adoptées et les inscrire dans une cadre d’ensemble, comme l'explique ce #podcast. 🎧

https://twitter.com/francediplo/status/1534833190296231937

15/15 Ce débat débouche donc sur la question de la possibilité d’une politique étrangère, et d’un ordre international, dans un contexte où les discours de déclin et de repli prospèrent, et où le renoncement face à la mondialisation et la puissance pointe.
esprit.presse.fr/article/manuel…