Ce lundi matin, le ministère de l’intérieur de @suleymansoylu annonce une vingtaine d’arrestations dont l’auteur de l’attentat présumé qui a fait 6 morts hier à Istanbul. Sans surprise le PKK est accusé.
Le modus operandi ressemble pourtant bien peu aux méthodes du PKK. Attentat aveugle sans revendication dans une foule de civils… les attentats du PKK par le passé ont visé des cibles militaires ou policières.
En #Turquie le terrorisme c’est le PKK. « Terör örgütü” c’est le PKK.
Le ministre de l’intérieur est un ultra nationaliste qui n’hésite jamais à jouer la surenchère sur ce thème. Ces derniers jours, une vive polémique l’a opposé au chef de l’opposition kemaliste qui l’accuse d’être liés aux barons du trafic de drogue.
Autre observation, si le PKK niait son implication cela ne voudrait pas dire qu’il n’est pas impliqué. Et s’il le revendiquait cela ne prouverait pas non plus sa responsabilité tant il est infiltré. Prudence donc sur les affirmations.
Plusieurs conséquences prévisibles de l’attentat d’hier à #Taksim: 1- #Erdogan est au G20 à Bali et bénéficie d’une tribune mondiale pour faire passer les messages. 2- la pression va se renforcer sur la Suède, en plein marchandage sur l’Otan/ les extraditions vers la Turquie.
3- la pression va se renforcer sur le CHP, alors que commence la campagne électorale 2023, régulièrement accusé par le pouvoir de complaisance avec les terroristes. 4- cela va faire oublier la passe d’armes entre Kiliçdaroglu et Soylu, ce dernier accusé de liens troubles mafieux
5- Enfin cela fait des semaines que la menace d’une nouvelle opération turque en Syrie n’attend qu’un prétexte. Les villes kurdes d’Afrin et Kobane sont des cibles. Une incursion des forces spéciales et de leurs supplétifs pourrait être d’actualité, « soudain une nuit ».
Les autorités turques ont déjà fait le lien entre l’auteur présumé de l’attentat et les forces kurdes en Syrie.
La responsable présumée de l’attentat d’hier à #Taksim aurait, selon les autorités turques, agi sur ordre des YPG à Kobane…
Elle portait un sweat New York ce qui ne manquera pas de donner d’autres indices.
Il manquait des menaces contre la Grèce pour que le tableau soit complet. Le ministre de l’intérieur Soylu ce matin. « Si nous ne l’avions pas arrêtée la terroriste se serait enfuie vers la Grèce ».
Biz de diyoruz ki;“PKK, FETÖ, DHKPC vb terör örgütlerine kucak açan Yunanistan’a hala “komşu”,yetkililerine de “dostum” diyenler de vebal altına girer.
Le ministre dit que « ceux qui parlent encore de voisin ou d’ami pour la Grèce sont complices des terroristes »…
Le PKK dément tout lien avec l’attentat présumé d’hier à #Taksim. A ce stade, le démenti a autant de valeur informationnelle que les accusations des autorités.
Le PKK dément et souligne que le profil de la suspecte ( Arabe et non kurde), visiblement terrorisée, comme peu avec celui d’un militant PKK. Mais là non plus, les apparences ne sont pas très parlantes.
On pourrait bien voir réapparaître une revendication des TAK, Faucons de la liberté du kurdistan, qui réapparaît à chaque moment de crise politico sécuritaire. Les TAK avaient revendiqué 4 attentats au moins en 2016-17.
Forte explosion sur l’avenue piétonne Istiklal à #Istanbul. Origine indéterminée. Les explosions accidentelles sont fréquentes en Turquie donc pas de conclusion hâtive. Mais des attentats se sont souvent produits dans le quartier à des périodes critiques.
Al Qaida en 2003 (plus de 60 morts à proximité du consult UK), EI en 2016, militants proches du DHKPC (attentat suivi de contre des policiers à Taksim en 2010)…
L’image de l’explosion semble laisser penser qu’elle s’est produite au milieu de l’avenue ce qui exclue donc une explosion dans un bâtiment.
Je voulais faire un petit retour sur une enquête publiée il y a 2semaines dans @LePoint sur les activités des services de renseignement turcs (MIT) en Europe et ds le monde. Enquête passée un peu sous les radars malgré des infos inédites sur des affaires importantes.
Un article détaille témoignages inédits à l'appui, la traque mondiale lancée par le MIT contre les gülénistes. Les opérations d'"empaquetage", terme consacré, se sont multipliées, du Khirgizstan au Kenya, en passant par Malaisie, Maroc ou la Suisse. lepoint.fr/monde/la-chass…
Le MIT a identifié 4600 membres de l'org dite #FETÖ à l'étranger. Pour les rapatrier, la Turquie utilise incitations et pressions et en cas de blocage n'hésite pas à passer à l'action. Depuis 2016, 115 personnes ont été ramenées de force de 33 pays. Politique assumée par Ankara.
L'homophobie est au coeur de la répression contre l'univ #Bogaziçi. Elle sert à justifier les arrestations et la pression du pouvoir contre étudiants et enseignants. bbc.com/news/world-eur…
La réaction du min de l'intérieur @suleymansoylu traitant de "pervers" les LGBT a fait réagir. Il a enfoncé le clou. "Notre religion nous l'interdit. Pour moi c'est une perversion." L'homosexualité a été "envoyée par l'occident." yenisafak.com/gundem/icisler…
Pourtant, comme le note le site @teyitorg la dépénalisation de l'homosexualité dans l'empire ottoman date de 1858... Elle faisait partie des réformes "Tanzimat". Bien avant les autres pays européens. teyit.org/osmanlida-esci…
Les accrochages et bombardements de ce matin entre forces azerbaïdjanaises et arméniennes sur la frontière du #Karabakh ne surviennent pas par surprise. La tension est montée progressivement ces dernières semaines dans la région.
Mi juillet, de violents heurts ont eu lieu plus au Nord, à la frontière Arménie-Azerbaidjan, au niveau de la province du Tavush. Suivis par une offensive rhétorique particulièrement menaçante de la part de la #Turquie.
La #Turquie dirigée par une coalition ultranationaliste et travaillée par le panturquisme s’est naturellement rapprochée de l’Azerbaidjan, turcophone. Ankara et Bakou ont l’habitude dire : “Iki devlet, bir Millet” (2 États, 1 nation).
A propos des mercenaires syriens possiblement envoyés en Azerbaïdjan par la Turquie. Cette info a été relayée par sites peu fiables et propagande pro Haftar. Difficile d’obtenir témoignages et précisions.
Néanmoins, nos sources parmi les miliciens syriens supplétifs d’Ankara partis en Libye semblent confirmer ces départs récents pour l’Azerbaidjan. Recrutements parmi Al Hamza et à Afrin.
Ce ne serait pas surprenant. Les récentes opérations en Syrie et en Libye montrent que l’armée turque s’est appuyée sur les drones et sur ces mercenaires syriens au sol pour éviter d’engager des moyens plus lourds. Et au Karabakh en 1993-94 la Turquie y avait déjà eu recours.