En 1781, le comte de Provence, apanagiste du comté d'#Alençon fait élaborer un projet d'aménagement des #forêts dont il a l'usufruit. Ses arpenteurs réalisent des plans qui localisent des zones identifiées comme "molières"🧐 #archives#geohistoire
2/8 Intrigué par ce terme, que je suspecte être une zone humide, j'entreprend le #géoréférencement d'un extrait du recueil de plans afin de reprojeter deux de ces fameuses "molières" sur la carte actuelle. Et bingo ! Sur le terrain, je découvre des #tourbières !
3/8 C'est donc parti pour le géoréf. de l'ensemble du recueil de plans. Au total, je découvre 55 #tourbières pour une superficie de 145 hectares ! Pourtant, le document d'aménagement de l'@ONF_Officiel de 2003 ne mentionne l'existence que de 24 ha de "tourbières et étangs"😅
4/8 En se replongeant dans le projet d'aménagement de 1781, j'apprends que ces zones sont identifiées comme causant un déficit d'exploitation. L'engorgement en eau empêche le bois de pousser. L'aménageur décide de creuser des fossés de drainage pour les assécher !
5/8 En soi, le drainage va entrainer des modifications de l'équilibre hydrique, faire baisser le potentiel de rétention des tourbières et de fait, faire affaisser et oxyder progressivement la tourbe. Ici, la #tourbière a été complètement asséchée.
6/8 Sur les données lidar, on compte en effet pas loin de 400 km de fossés de drainage. Les plus grandes tourbières (la plus importante faisait 29 ha) sont complètement asséchées par des fossés de plus d'un mètre de fond. Périodiquement ces fossés sont remis en état.
7/8 Malgré ces fossés, les plus modestes présentent encore une très bonne activité (présence de sphaignes, engorgement en eau...) tout n'est pas perdu, mais elles ont été largement enrésinées au XIXe siècle.
8/8 Cet hiver, le #PNR Normandie-Maine a entrepris la restauration de deux de ces tourbières, retrouvées par mes soins dans les plans de 1781 : comblement des fossés, prélèvements des résineux afin de favoriser le fonctionnement naturel et l'apparition d'une végétation indigène !
Toutes les archives (62B40 et 62B38) présentées ici proviennent des archives départementales de l'Orne @Educ_Archives61@ornedepartement
1/18 Pour contribuer au débat sur le contournement Est de #Rouen#A133A134 qui a suscité un vif débat après la manifestation du 6 mai dernier en #forêt de Bord, un regard #géohistorique permet de voir que cette forêt n’est pas comme les autres…
2/18 Cette #forêt occupe une surface qui n’a pas changée d’affectation depuis sa représentation sur la #carte d’état-major (1818-1860). Les forêts représentées sur ces documents sont regroupées sous le terme de forêts « anciennes ». (Données de @IGNFrance)
3/18 Dès lors que le territoire occupé actuellement par ces forêts coïncide avec la surface occupée au XIXe siècle, ces forêts sont considérées comme #anciennes. On les distingue des forêts « récentes », apparues après le XIXe siècle. inventaire-forestier.ign.fr/spip.php?rubri…
3/7 J’y ai découvert 300 #loups abattus dans le département entre 1764 et 1916. Grace aux primes mentionnant la localisation des prélèvements, j’ai tenté de restituer le #territoire fréquenté par le #loup dans ce pays de plaines et de plateaux…
1/6 Vous êtes un peu plus nombreux à me suivre depuis quelques jours, l’occasion pour moi de me présenter pour ceux qui se seraient arrêtés à mes derniers tweets ! 🧵⬇️
2⃣Je suis doctorant en géographie à l’université de Rouen et travaille entre autre sur l’#archéologie des #paysages appliqué aux #forêts, l’interaction des sociétés humaines dans les espaces forestiers sur la très longue durée. J'explique ça un peu ici⬇️
3⃣Concrètement j’essaye de comprendre sur la base d’#archives manuscrites et sédimentaires, comment les #sociétés anciennes ont influencé le #paysage actuel. Un petit exemple ici avec des #charbonnières
1/4 Lorsque l'on observe une #forêt et ses vieux #arbres, on se dit qu'elle a toujours été là et qu'elle précède toute présence humaine. C'est pourtant loin d'être le cas. La forêt est un milieu #dynamique, compétitif qui profite de l'absence de l'#Homme pour reprendre ses droits
2/4 Naturelles ou artificielles, ces forêts conservent le souvenirs d'écosystèmes non forestiers, destinés à l'élevage ou l'#agriculture. Ces #vestiges racontent également la disparition progressive des paysans et la fermeture des #paysages par la #forêt.
3/4 En France, on rencontre énormément de ces vestiges en forêt. S'ils sont visibles dans ces illustrations, ces structures sont souvent plus discrètes comme en #forêt de #Haye où l'écosystème forestier s'est installé sur un terroir agricole antique journals.openedition.org/rge/1931
1/5 Je me suis demandé si les #archives de @GallicaBnF pouvaient nous renseigner sur le phénomène des #cétacés dans la #Seine observés dernièrement. Et contre toute attente...
2/ On a déjà péché une baleine sous le Pont-Neuf en 1864 ! Mais ce n'est pas celle que vous croyez... !
Le Petit-Journal du 8/8/1864
3/ Blague à part, ce phénomène n'aurait sans doute pas eu le même écho à l'époque, surtout à l'occasion d'une exposition Universelle. Une baleine dans la #Seine, c'est d'un chic !
L'Univers du 17/02/1897 sur @GallicaBnF
1/6 #Archéologie des #paysages, où comment retrouver les étendues forestières disparues.
Vous voyez cette constellation de points noirs dans les cultures ?
2/ Il s'agit probablement de résidus de charbons issus de la fabrication de charbon sur meule : une plateforme de #charbonnage, communément appelée place à feu.
3/ Pourtant dans l'état actuel, il n'y a pas un #arbre pour en fabriquer !...Vous l'aurez compris, leur observation est rendue possible suite à un défrichement postérieur aux combustions.
Autrement dit : leur observation signale la présence révolue d'une forêt.