Thread by @Antoine_Herm

#CGT en ébullition : #Martinez désavoué, syndicalisme révolutionnaire avec #mateu ou réformiste avec #Buisson, luttes des minorités comme question sociale, l'urgence #environnementale et les ouvrièr.es des industries polluantes THREAD débats 1/27 #reformedeseetraites

J'entends les attaques. Rappelons-les :
Mateu est stalinien, Buisson sociale-traitre, et la gardienne de prison Verzeletti est une garante des forces répressives. Passer les anathèmes, blâmes. Essayons de réfléchir à ce Congrès et les questions qu'il pose au-delà de la CGT 2/27

Ces trois candidatures apportent des choses importantes, intéressantes au débat syndical actuel. Les opposer, au lieu de viser à ce qu'elles se complètent, n'est-ce pas là une erreur ? 3/27

1ER DÉBAT : syndicalisme révolutionnaire ou réformiste ? Martinez disait en 2015 que le syndicalisme est par essence réformiste, alors que Mateu affirme un syndicalisme révolutionnaire. Le syndicat est-il un outil révolutionnaire ou doit-il s'intégrer aux institutions ? 4/27

On parle du FSM de Mateu, auquel je ne suis pas fan. La Confédération européenne des syndicats ? C'est une orga avec des membres qui ont soutenu des lois horribles pour les travailleuses/lleurs. Dernièrement, corrompue par le Qatar, le pays qui a pratiqué du travail forcé 5/27

Il faut lire le communiqué de soutien de la Confédération européenne des syndicats (CES) en 2019 qui fait commencer la lutte des retraites à l'entrée de la CFDT, et fait passer la retraite à point comme souhait des français. Laurent Berger en est président, ça sent la dictée 6/27

La Confédération européenne des syndicats (CES) est financée en grande partie par l'UE. Dans un espèce de financement européen des ONG, des syndics, qui fait s'entremêler les deux, comme acteurs institutionnels de l'UE. Cette ONGéisation est dénoncé par certains à la CGT 7/27

La CGT est en train de devenir un acteur institutionnel, comme un autre, qui dénonce les excès de violence, adopte la posture de l'État de droit, que les syndicalistes marxistes CGT ont pu renvoyer à une illusion de juristes, portés sur des actions dures, sans regard légal8/27

Est-ce une bonne ou une mauvaise chose une CGT réformiste ? Cela peut éviter une marginalisation dans le paysage européen/nationale, déjà en déclin. La radicalité, pas celle réformiste que la bourgeoisie juge radicale, peut amener à faire fuir des pers (ou pas si ça réussit) 9/27

Le néolibéralisme est de plus en plus radical dans sa méthode. La France a atteint son moment tatcherien, réaganien. Le semblant de dialogue sociale s'est terminé. Il faut en finir avec le modèle social, les restes de droit du travail encore indemnes des lois successives 10/27

Certes, la CGT peut se maintenir en perpétuant son tournant réformiste. Celui qui a commencé par l'adhésion par Viannet à la CES en 1999. Nicole Notat, secrétaire CFDT, avait chèrement fait payer son puissant soutien à une série d'exigeances, dont l'angle a réformisé la CGT 11/27

Se maintenir pourquoi ? La CFDT monte au rythme de l'abstention aux élections pro. Elle préserve son existence, la CGT peut faire pareil. Qu'est-ce la CFDT a obtenu en terme d'avancées sociales cette dernière décennie ? Rien, voir un accompagnement de réformes néolibérales 12/27

Le moment est radical, tels le néolibéralisme, la perspective du réchauffement climatique, l'enrichissement du capital sur le travail. Est-ce le moment pour la CGT de ne plus l'être ? Plus largement pour le syndicalisme ? Mateu s'y refuse, Verzeletti d'une certaine manière 13/27

2E DÉBAT : lutte des minorités ? Buisson incarne cette angle là. Elle a conscience que la lutte syndicale ne se fera pas sans la lutte des minorités, majoritaires. La fusion avec Solidaire ou FSU, concernés par ces problématiques, tend à bousculer la CGT sur cette question 14/27

Ce n'est pas à dire que Mateu ne s'en soucie guère. Il aborde. Il dit que la lutte des femmes "a toute sa place à la CGT", notamment pour l'égalité salariale Sa société émancipatrice "ne se fera pas sans femmes émancipées" Ce n'est pas son terrain de prédilection non plus 15/27

Ce qui est au cœur des problématiques féministes ces derniers temps demeurent les VSS, et comment régler ces injustices, ce silence ? Buisson est prêt à tout donner pour que ce débat se pose, vise une forme d'intransigeance face à ces questions 16/27

Si Buisson tend à considérer les luttes des minorités, sa finalité va peut-être se limiter à une régularisation des oppressions dans le capitalisme ? Juste défendre les droits des minorités. Une posture réformiste, mais qui peut permettre un meilleur accueil en interne CGT 17/27

Il est à craindre que ce traitement des luttes des minorités de Buisson, soit insuffisant. La sociologue Vergès exprime : l'antiracisme est anticapitaliste. Le capitalisme est catalyseur des oppressions. Un tel syndicalisme ne paraît-il pas par essence révolutionnaire ? 18/27

3E DÉBAT : l'environnement ? Autre terrain de Buisson (même si Verzeletti pas opposée au bureau confédéral), son initiative Plus jamais ça dénonce avec force le productivisme, la façon dont l'environnement est détruit par la production économique les industries le nucléaire 19/27

Productiviste est un terme polémique pour certains cocos, qui pense qu'une société productiviste anticapitaliste réglerait le problème Dans la pensée écolo, c'est un appel à considérer l'oppression de la nature, au fondement du capitalisme oui, de tout système productiviste 20/27

Nouvelle crainte, la vision de Plus jamais ça, Buisson ne flirte t-elle pas davantage avec l'environnementalisme que l'écologie ? Cela consister à limiter les effets négatifs du capitalisme sur l'environnement,sans derrière proposer une véritable alternative anticapitaliste 21/27

Je pense au PD sous le libéral Obama qui va encourager des licenciements massifs d'ouvrièr.es dans les industries polluantes, sans garantir à ces pers une survie ni même penser au niveau systémique à la question environnementale, soutenu par des syndics 22/27

C'est le danger, surtout que les alternatives suivent souvent la logique de rentabilité qu'une logique sincèrement verte, à part l'étiquette du produit On ne peut pas faire fermer des industries, licencier des gens dans le néolibéralisme, sans alternative,ce n'est pas écolo 23/27

La problématique de ce Congrès CGT est donc qu'il y a une opposition entre :
- Les plus réformistes, pertinents mais insuffisants sur la question de l'environnement et des luttes des minorités.
- Les plus révolutionnaires légèrement trop axés sur la lutte des classes 24/25

Les deux ne sont pas suffisants. Un syndicat ne doit certes pas devenir une ONG, pour sa perspective révolutionnaire. Or, pas se couper d'une considération complète de la question sociale L'antiracisme, le sexisme, l'environnement.. sont une question sociale Et votre avis ? 24/25