L'un des trucs les plus déprimant de l'époque est cette propension à juger les gens sur leurs opinions politiques, alors que c'est le truc le plus intime, le plus personnel et le plus viscéral. 👇
En 2018, on choisit plus facilement son identité de genre ou sa couleur de peau que son opinion politique. On parle d'un rapport au monde, aux autres, au réel, que personne n'a jamais choisi à aucun moment.
Paradoxalement, nous sommes très tolérants envers les opinions religieuses des autres.
Qu'un hystérique vous explique les yeux révulsés que Dieu existe et qu'il y a un Paradis, et tout le monde trouve ça formidable. Mais que quelqu'un vous explique simplement sa vision de la société et c'est le drame.
C'est quand même un comble: nous sommes plus ouverts face à des délires irrationnels que face au rapport au réel d'autrui, son rapport à la gestion de la société, alors que tout le monde devrait s'en foutre.
Juger quelqu'un sur sa couleur politique, c'est juger quelqu'un parce qu'il aime le rouge alors qu'on aime le violet. C'est l'aveu qu'on est quelqu'un de creux et de superficiel, puisqu’on envisage l'autre qu'en fonction de son rapport à l'administration et au service public.
Petite synthèse du thread: s'offusquer devant un dessin et courir le dire à la maîtresse parce que ce ne sont pas mes idées. Comme si un dessin avait un impact. Comme si toutes les idées politiques n'étaient pas sales quelles qu'elles soient.
