Allez, petit bilan personnel de cette 4ème édition de la #JourneeSansVoiture et je préfère prévenir, je ne vais pas être tendre.
Tout d'abord, afin de calmer les ardeurs de certains, petite mise au point. Cette journée, organisée un Dimanche en même temps que la journée du patrimoine, concernait une tranche horraire bien spécifique. de 11h à 18h.
On parle de 7h donc. 7h sur toute une année où l'on demande aux gens de ne pas emprunter leur véhicule motorisé.
Cependant, cela parrait tellement difficile pour certains qui semblent littéralement drogués à leur voiture et qui ne conçoivent pas que l'on puisse se déplacer autrement qu'ils nous invoquent bêtement une « privation de liberté ».
De quelle liberté parle t-on exactement ? Impossible de le savoir. On va donc supposer qu'il s'agit de sa liberté de circuler. Eh bien c'est perdu. La restriction concernait exclusivement le type de véhicule utilisé.
Des dizaines de millier de personnes ont pu circuler ce jour là. Seulement, ils ont circulé autrement. À pied, à roller, en longboard, à vélo, à trotinette ... Peu importe, ils ont circulé, sans voiture. 
7h dans l'année, on donne donc l'opportunité à tous ces gens là de se déplacer autrement, de découvrir la ville autrement, d'être MOBILE. Mais visiblement, 7h c'est trop pour l'égoïsme de certains qui préfèrent sortir leur SUV ce jour là.
Bref, la mairie de Paris avait mis en place des barrages filtrants à divers endroits de Paris, et notamment au centre, pour restreindre et ne laisser que les véhicules autorisés. Cela a t-il fonctionné ? Non.
À certains endroits, le nombre de véhicules en circulation était identique à un dimanche traditionnel. On trouve moins de véhicules en circulation un 15 aout à Paris qu'un dimanche de #JourneeSansVoiture. C'est dire.
La faute à qui ? À quoi ? Selon moi, aux trop nombreuses dérogations et aux trop nombreuses laissez-passer à tous les résidants. De ce point de vue là, je serais curieux de savoir comment cela s'est t-il passé à Bruxelles qui organisait également sa #JourneeSansVoiture.
Au niveau des contrôles et des barrages filtrants, j'ai passé l'après-midi à observer comment cela se déroulait en obversant celui au niveau de Concorde - Quai des tuileries et j'ai été stupéfait par ce que j'y ai vu.
Tout d'abord, les controles à cet endroit là étaient réalisaient par des agents de sécurité d'une société privée, VigiSécurité. C'était eux qui ouvraient et fermaient la barrière.
Aucune présence d'agents de la préfecture de police. Ils étaient seuls pour gérer tout ce flux de véhicules tenant absolument à emprunter cet axe. Était également présente une employée de la mairie de Paris qui distribuait des flyers expliquant le but de cette journée.
Seulement, l'employée de la mairie s'est également retrouvée à assurer la circulation, en tentant, parfois en vain, d'expliquer à certains qu'ils n'étaient pas autorisés à circuler.
Et ce, sans gilet ni réel équipement. J'ai également vu certains conducteurs devenir agressifs et l'insulter, allant jusqu'à avancer sur elle, croyant l'intimider.
Ce qui n'a pas eu l'effet escompté, l'employée ne se laissant pas faire, elle est parvenue, tant bien que mal, à gérer correctement la situation malgré l'agressivité de certains.
Seulement, au vu du visionnage des caméras de surveillance présentes sur cet axe, la préfecture de police n'était visiblement pas satisfaite. Consigne a donc été donnée à l'employée de « rester sur le trottoir », notamment car elle ne disposait pas de gilet ..
.. pour rester au milieu du trafic de la sorte. Gilets dont il y en avait visiblement pas assez pour tout le monde. Les agents de sécurité se sont donc retrouvés livrés à eux-même, toujours sans présence policière.
Et dans des conditions de travail plus que défavorable, sans eau ni nourriture. J'ai du aller leur remplir leur bouteille d'eau qu'ils avaient achetés à un vendeur à la sauvette sur place.
Tous les employés avec lesquels j'ai pu avoir l'occasion de discuter m'ont tous parlé de leurs conditions de travail déplorables, certains même étant en froid avec la direction. Un des employés m'a rétorqué qu'en 17 ans, il n'avait « jamais vu ça ».
À noter également qu'il a été communiqué aux agents de sécurité ainsi qu'à l'employée de la mairie qu'il y aurait également la présence de policiers avec eux. Sauf qu'au final, il n'y avait personne. Belle organisation.
Les policiers sont finalement arrivés vers 17h30 après qu'un automobiliste ait roulé sur le pied d'un agent de sécurité de la mairie de Paris, venu en renfort quelques minutes auparavant.
Voici un témoignage :)
J'ai également entendu certaines personnes circulant à pied s'étonner de la si importante présence de voitures pour une journée « sans voiture ».
Bref, @C_Najdovski je vous conseille la lecture ce thread. Ça me chagrine un peu d'entendre ce genre de témoignage et de discours pour la 4ème édition de cette journée. Le manque d'ambition se fait ressentir.
@Airparif a également réalisé des mesures.
