Thread by @FrenchAFC

Hier soir, l'un des membres de notre équipe a eu la chance de pouvoir s'entretenir avec Arsène Wenger dans le cadre d'une conférence ayant pour thème "Dessine moi le manager de demain". Voici un thread reprenant les citations tirées de cet échange 👇

Evoquant le début de sa carrière : “Je voulais devenir paysan ou curé” [...] “Je priais la messe pendant les matchs de l’équipe de mon petit village… J’ai vite compris que ça ne fonctionnait pas.”

Sur l'influence des entraîneurs : “Il y a 3 formes d’influence pour un entraîneur : le style de jeu, le développement de chaque joueur et le développement de la structure du club. Il faut d’abord former un club avant de former une équipe.”

Sur les jeunes joueurs dans le football d'aujourd'hui :
“Aujourd’hui les jeunes arrivent à 20 ans ils, ont eu déjà eu 15 entraîneurs avant…ils [se] questionnent, il y a moins de respect de l’entraîneur aujourd’hui.”

“En Angleterre, 66% des jeunes qui ont eu un contrat entre 16 et 18 ans ne jouent plus du tout au football.”

A propos des recrues à Arsenal : “chaque nouveau joueur qui arrivait à Arsenal
je faisais deux choses : je le mettais avec les meilleurs joueurs à l’entraînement
et si en 5 minutes on lui passait le ballon, c’était qu’il était bon. (1/2)

Après je lui demandais ‘tu t’es trouvé comment ?’... et si son analyse était bonne çavoulait dire qu’il avait une chance” (2/2)

Sur le fait d'avoir beaucoup de nationalités représentées dans le vestiaire :
“Avant chaque saison, je réunissais mes joueurs et je leur disais ‘voilà on est tous de cultures différentes, on va essayer de créer notre propre culture au sein du club’ (1/2)

Une fois qu’ils avaient établi leurs règles, je rédigeais une constitution et je
leur remettais. De cette manière, quand ils se plaignaient de quelque chose, je
leur disais qu’ils avaient eux-mêmes décidé de cette règle” (2/2)

Sur la personnalité et l'égo des joueurs :
“la starification nourrit l’ego. Il y a trois formes d’égo pour un joueur : l’égocentrisme, l’égoïsme et le narcissisme.” (1/3)

“nous sommes tous un mix d’envie de gagner et de haine de la défaite. Les attaquants sont plus envie de gagner et les défenseurs détestent perdre”

(2/3)

“le meilleur révélateur de la personnalité de quelqu’un c’est le jeu. Sur un terrain de football, on oublie les codes de la société et on devient vraiment soi-même” (3/3)

Sur ce qui fait un bon joueur de football :
“ce qui définit un bon joueur ? la maîtrise du ballon, la prise de décision et l’éxecution” (1/4)

“J'ai travaillé avec une université en Norvège pour voir ce qui se passait avant qu'un joueur ne reçoive le ballon. J’ai remarqué que les 10 secondes avant la réception sont les plus importantes. (2/4)

Un grand joueur, il scanne ce qu’il se passe autour de lui entre 6 et 8 fois dans
les 10 secondes avant qu’il ne reçoive le ballon. Les joueurs moyens c’est
entre 4 et 5 fois. La perception avant la réception fait la différence.” (3/4)

“Je cherche toujours chez un joueur la qualité qui va faire décoller une carrière” (4/4)

Sur ses défaites et échecs avec Arsenal, et sur les Invincibles :
“A Arsenal, je perdais 15 à 17% de matchs par an, ce n’est pas beaucoup. Mais chaque défaite est une catastrophe”. (1/4)

“En 2002-2003, nous avons perdu le titre parce que j’ai dit quelque chose de stupide. J’ai dit que nous pouvions gagner le championnat sans perdre un match. Et quand on a perdu le premier match, tout s’est écroulé. (2/4)

Avant la saison suivante un joueur m’a dit que j’avais mis trop de pression sur leurs épaules en disant ça. Dans mon obstination, j’ai répondu que j’étais persuadé qu’ils étaient capables de le faire.” (3/4)

“Une fois le championnat gagné en 2003-2004 [la saison des invincibles], j'ai dis à mes joueurs : ‘vous avez une chance de devenir immortels.” (4/4)

Parlant des efforts et de la frustration dans le football :
“l’idée de faire l’effort est plus décourageant que l’effort lui-même. Il faut réussir à faire passer ce pont à ses joueurs quand on est entraîneur”
“Une équipe de foot c’est une équipe de râleurs, 100% garanti.”(1/2)

“Je râle tout le temps, je ne supporte pas la défaite.”
“La vie d’entraîneur c’est 98% de frustration et 2% d’extase. Dans ce métier, on vit pour ces 2%”. (2/2)

Sur ses erreurs et émotions :
“La pire décision de ma vie et que je regrette c’est d’avoir sorti Robert Pirès en 2006 en finale de Ligue des champions. Je sais qu’il ne me le pardonnera jamais mais je l’accepte”. (1/2)

“J’ai toujours pensé que la préparation mentale ne me concernait pas. Pendant très longtemps, j’ai ignoré mes émotions” (2/2)

A propos de la construction de l'Emirates :
“Pour la construction du stade, on a surbudgété. On est passé de 228 millions de livres au début à plus de 400 millions. Les banques m’ont fait signer un contrat de 5 ans après la construction de l’Emirates. Donc 2011-2012. (1/2)

En plus de ça, le salaire des joueurs ne devaient pas dépasser 50% du budget. Quitter Arsenal dans ces conditions là ce n’était pas possible pour moi par rapport à mes valeurs. Alors que j’aurais pu signer au Real, au Barça ou au PSG plus tard” (2/2)

Sur son hygiène de vie pendant son mandat à Arsenal :
“Je me levais à 5h30 tous les matins et je faisais 1h30 de sport”

Sur la vie d'un entraîneur :
“La vie d’entraîneur aujourd’hui est trop prise par les médias. Je trouvais que je passais trop de temps en conférence de presse et bien trop peu à faire mon job d’entraîneur”.

Le joueur qui l'a le plus marqué ?
"Bergkamp est le joueur qui m’a le plus marqué, par sa perfection”

Sur le passage de Thierry Henry à Monaco :
"Arriver à des conclusions sur Thierry Henry ne serait pas juste car il n'est resté que 3 mois. Même si ces trois mois avaient été une réussite, il n'aurait pas fallu conclure que ça allait être un grand entraîneur. (1/2)

D'autant plus que derrière, après son départ, ça n'a pas été bien meilleur pour Monaco qui s'est sauvé à la dernière journée. Les gens sont allés trop vite en conclusions." (2/2)

Finalement, Arsène Wenger s'exprime sur son héritage :
"Entre le moment où je suis arrivé et le moment où je suis parti, je pense qu'Arsenal a franchi une vraie popularité mondiale avec des structures saines et une situation financière saine. (1/2)

Aujourd'hui, je suis redevenu un simple supporter d'Arsenal qui regarde les matchs avec l'envie que l'équipe gagne et surtout qu'elle joue bien. C'est ça le plus important, c'est ce qu'on laisse derrière soi". (2/2)