Parmi les hommes exceptionnels qui ont incarné l’âme de la France au 20e siècle, Philippe ‘Leclerc’ de Hauteclocque occupe une place à part. Retour sur le destin hors norme d’un authentique héros national.
#Thread de fin de confinement.
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#Thread de fin de confinement.
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2/ Philippe de Hauteclocque naît le 22 novembre 1902 au château de Belloy en Picardie. Issu d’une famille de vieille noblesse artoise, il grandit dans une fratrie de 6 enfants, où il reçoit une éducation traditionnelle.
3/ Les Hauteclocque sont monarchistes et lisent l’Action Française. Philippe rejettera plus tard les idées et l'antisémisime maurrassiens, mais restera attaché à l'histoire et aux valeurs de la "France éternelle". Catholique pratiquant, il est profondément croyant.
4/ Passé par le Collège de la Providence d’Amiens, il entre à l’école spéciale militaire de Saint-Cyr en 1922, dans la promotion "Metz et Strasbourg". Etudiant brillant, il rejoint la prestigieuse école de cavalerie de Saumur dont il sort major en 1925.
5/ Il épouse la même année Thérèse de Gargan. Ils auront 6 enfants. Hauteclocque est affecté en Allemagne puis au Maroc, où il découvre le désert africain. Revenu à Saint-Cyr en 1931, il y devient un instructeur strict, autoritaire mais respecté et exemplaire.
6/ C’est au cours d’un exercice à cheval qu’il se casse la jambe. Sa canne ne le quittera plus. Réaffecté au Maroc, il est promu capitaine en 1934. Entré à l’Ecole de Guerre en 1938, il en sort major. La menace allemande se précise...
7/ Alors qu’il est encerclé avec ses hommes dans le Nord en mai 1940, il refuse de se rendre et traverse les lignes allemandes… à bicyclette. Arrêté par l'ennemi, il est interrogé. En rusant, il parvient à être libéré et rejoint une unité combattante en Champagne.
8/ Blessé à la tête le 15 juin lors d’une attaque, il est fait prisonnier. Le 17 juin, il s’échappe de l’hôpital, ruse à nouveau pour ne pas être rattrapé et parcours la France en pleine débacle pour rejoindre sa famille réfugiée en Gironde.
9/ Refusant l'armistice, décidé à continuer le combat pour défendre la France, il réussit à passer en Espagne puis se rend à Lisbonne où il embarque pour Londres. Il se présente au Général de Gaulle le 25 juillet 1940.
10/ Hauteclocque prend alors le pseudonyme de François Leclerc, afin de protéger sa famille restée en France. De Gaulle, comprenant qu’il a face à lui un chef remarquable, lui donne pour mission de faire de l'Afrique Equatoriale Français la base de la France libre.
11/ Le 6 août 1940, il part pour le Cameroun. Débarquant de nuit en pirogue à Douala avec quelques hommes, il parvient en quelques mois à rallier le pays puis le Tchad, le Congo et le Gabon.
12/ Intrépide, indépendant, Leclerc est aussi un anticonformiste. Pour accroître sa crédibilité auprès de ses interlocuteurs, il coud un galon supplémentaire sur sa manche. Avec ces 5 galons, le voici devenu le "Colonel Leclerc".
13/ Muté au Tchad, il mène un raid victorieux à Koufra (Libye) en mars 1941. C'est la première victoire de la France Libre. Il fait alors ce serment : "Jurons de ne déposer les armes que lorsque nos couleurs, nos belles couleurs, flotteront sur la Cathédrale de Strasbourg".
14/ Déchu de la nationalité française et condamné à mort par Vichy, il harcèle avec sa Force L les troupes italiennes et allemandes en Libye et en Tunisie. Nommé général de division en mai 1943, il fonde au Maroc et dirige la 2e Division Blindée.
15/ Sa 2e DB au complet est transferée en l'Angleterre en avril 1944 où elle est affectée à la 3e armée américaine du général Patton. Leclerc débarque le 1er août 1944 en Normandie, sur la plage de Saint-Martin-de-Varreville (Manche).
16/ Après avoir libéré Alençon le 12 août, il demande à quitter la Normandie pour participer à la libération de Paris. Le général de Gaulle fait plusieurs demandes aux Alliés. Le 22 août, le général américain Omar Bradley donne son accord. La 2e DB peut foncer sur la capitale.
17/ Le 25 août 1944, Leclerc reçoit la reddition du général von Choltitz, gouverneur militaire allemand de Paris, négociée auparavant par le chef résistant Rol-Tanguy. Le 26 août, de Gaulle et Leclerc descendent l'avenue des Champs-Élysées.
18/ Leclerc reprend sa marche vers l’est dès septembre. Le 23 novembre 1944, ses troupes libèrent Strasbourg. Le serment de Koufra a été tenu. En désaccord avec sa hiérarchie, il ne peut cependant poursuivre immédiatement sa route vers l’Allemagne.
19/ Au printemps 1945, les soldats de la 2e DB découvrent les horreurs des camps de concentration et s'emparent dans la nuit du 4 au 5 mai 1945, du "nid d'aigle" d'Adolf Hitler, à Berchtesgaden. Le 6 mai, 12 Waffen-SS français lui sont remis.
20/ Après un échange tendu, Leclerc aurait déclaré "débarrassez-moi de ces gens-là !". Les SS français sont fusillés quelques heures plus tard sans aucun jugement. La responsabilité directe de Leclerc n’a jamais pu être démontrée malgré son propos, peut-être mal interprété.
21/ Le 22 juin 1945, Leclerc fait ses Adieux à la 2e DB à Fontainebleau. Il part en Asie et signe le 2 septembre 1945, au nom de la France, les actes de capitulation du Japon à bord du cuirassé USS Missouri.
22/ Arrivé à Saigon le 5 octobre 1945, il pacifie en trois mois le Cambodge et la Cochinchine, puis se rend en mars 1946 au Tonkin. Leclerc, favorable à une résolution de la crise par la voie politique, rencontre Hô Chi Minh.
23/ En juillet 1946, promu général d'armée, Leclerc est nommé inspecteur des forces terrestres en Afrique du Nord. C’est au cours d’un tournée d’inspection que le 28 novembre 1947, son avion, pris dans une tempête de sable, s’écrase à Béchar (Algérie).
24/ Les 12 occupants de l'appareil sont tués sur le coup. Même si la thèse d’un attentat a pu être avancée, c’est celle de l’accident qui prévaut. Le lendemain, l'Assemblée nationale vote à l'unanimité les obsèques nationales pour cet homme qui a incarné l’honneur de la France.
25/ Inhumé aux Invalides, cet officier brillant, exigeant, patriote, demeure l’une des grandes figures de la libération de la France. Autorisé à se nommer "Leclerc de Hauteclocque" en 1945, il est élevé en 1952 à titre posthume à la dignité de Maréchal de France.
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