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Rappelons-le indéfiniment, car la propagande mensongère de @greenpeacefr et leur secte (@EELV, @RACFrance, @FranceInsoumise...) ne s'arrêtera jamais devant les faits :
il n'existe pas d'âge pré-déterminé de "retraite" ou de "fin de vie" pour les installations nucléaires.
@greenpeacefr @EELV @RACFrance @FranceInsoumise Il existe une durée de service prise comme hypothèse à la conception et qui sert de base au dimensionnement pour les ingénieurs qui travaillent dessus, car on ne peut leur demander de concevoir quelque chose qui durera indéfiniment : ils eurent une durée cible.
Celle-ci fut de 25, 30 ou 40 ans selon les réacteurs et les époques. Mais un ingénieur ne conçoit pas un équipement pour qu'il fonctionne au maximum le temps prévu dans le cahier des charges, c'est une évidence, non ? C'est une durée minimale !
Et, compte tenu des marges prises à la conception, qui sont généralement larges dans l'industrie, très larges dans l'industrie de l'époque, extra-larges dans l'industrie nucléaire de l'époque (faute de moyens de calculs poussés comme aujourd'hui), ce minimum peut être dépassé.
Ça demande de la maintenance, de la surveillance, des études et des justifications, et c'est ce qu'exigent les autorités de sûreté dans tous les pays.
Des réacteurs dont on attendait 40 ans de fonctionnement sont déjà autorisés à continuer jusqu'à 60 ans; par exemple aux USA.
Une poignée de réacteurs, dans ce pays, a même déjà fourni les éléments à l'autorité de sûreté pour obtenir une autorisation allant jusqu'à 80 ans, et des tas d'autres ont commencé le processus. À ce jour, le maximum à retenir serait plutôt 80 ans que 40, donc.
Et si Greenpeace transforme un minimum de 40 ans en maximum, ne faisons pas la même erreur : 80 ans est bien un maximum (jusqu'à preuve du contraire), ça ne veut pas dire que tous les réacteurs pourront atteindre cet âge !
Un réacteur, c'est une machine extrêmement complexe, composée de centaines ou milliers de km de tuyauteries, câbles, et des centaines de robinets, de pompes, de composants divers.

La totalité moins deux de ces équipements est remplaçable.
Donc à ces deux exceptions près, sous condition d'une maintenance appropriée, la durée de service théorique d'un réacteur est infinie.

Ces deux exceptions sont l'enceinte de confinement et la cuve.

Et, dans la pratique, la limitation la plus sévère est la cuve.
La cuve est exposée à un flux intense de neutrons en provenance du coeur, qui en dégrade les propriétés mécanique : tenue aux chocs mécaniques, thermiques, à la pression...
Et on doute franchement de pouvoir la remplacer si besoin. D'où le fait qu'elle soit la limite.
Et c'est en modélisant la dégradation de ses propriétés mécaniques au fur et à mesure de son irradiation que les concepteurs de nos réacteurs ont estimé la durée de service desdits réacteurs.

En modélisant. Dans les années 60.
Aujourd'hui, on connaît plutôt bien l'état des cuves aujourd'hui. Il "suffit" d'analyser (c'est loin d'être simple, mais ça se fait).
C'est évidemment plus fiable que les prévisions qui pouvaient être faites il y a 50 ans sur l'état des cuves aujourd'hui !
Et pourtant, c'est un argument que des soutiens de @greenpeacefr m'ont déjà opposé.
« Ils étaient plus compétents que nous à l'époque, ils savaient mieux comment seraient les cuves aujourd'hui que nous le savons nous-mêmes aujourd'hui. »

Non mais d'oùquoicommentgné ?
Et je peux donner quelques exemples d'hypothèses qu'ils ont faites à l'époque, qui étaient totalement légitimes, mais qu'il est totalement légitime de rejeter aujourd'hui, et qui expliquent que les durées de service augmentent par rapport aux estimations initiales.
Il y en a une qui est très simple, ce sont les marges de calcul.
Les modèles simples de l'époque par rapport aux simulations numériques d'aujourd'hui, c'est pas la même affaire.
Eux prenaient par exemple d'énormes marges d'erreur pour compenser l'imprécision dont ils avaient conscience.
Les marges d'erreurs aujourd'hui sont plus fines, puisque l'on a une connaissance bien plus pointues du comportement des aciers sous irradiation.
Et la différence gagnée sur la marge d'erreur, c'est en partie "consommé" par des exigences de sûreté plus sévères aujourd'hui, et en partie du temps gagné sur la durée de service de la cuve.
Autre exemple, la quantité d'énergie produite.
Dans les calculs de dimensionnement des installations, on supposait qu'un réacteur allait fonctionner avec un facteur de charge de, par exemple 90% en moyenne sur 40 ans.
Produire donc 284 TWh pour un 900 MW.
Si, dans la pratique, le facteur de charge moyen n'a été que de 75%, la production est tombée à 237 TWh en 40 ans.
Moins de production ça veut dire que moins de fissions ont eu lieu, moins de neutrons ont été produits, moins d'irradiation a été subie par la cuve.
Toutes choses égales par ailleurs, avoir produit 237 TWh au lieu de 284, ça fait mécaniquement gagner 47 TWh de production à faire avant la fin de service, soit 8 ans à raison de 6 TWh par an.
Encore un autre exemple d'hypothèse qui a évolué, c'est la répartition du combustible dans le coeur.

Typiquement, un coeur, on en change un tiers tous les ans ans.
Donc le combustible passe 3 ans en cuve.
Plus il est vieux, moins il possède d'éléments fissiles (uranium 235) et plus il contient de produits de fission qui absorbent les neutrons et donc réduisent la réactivité, l'efficacité du combustible.
Pour compenser, on met le combustible neuf en périphérie du coeur et on le rapproche du coeur quand il vieillit.

Donc la première année il est sur l'extérieur, la deuxième année il est sur une couronne intermédiaire, et la troisième année il la passe en plein milieu.
Et chaque année, on sort le combustible qui est en plein milieu, usé, on décale tout, on met du combustible neuf en périphérie, et on repart pour un an.
C'est très schématisé, mais c'est l'idée.

Quel rapport avec l'usure de la cuve ?
C'est le fait de mettre le combustible neuf, le plus réactif, le plus irradiant, en périphérie, au plus proche des parois de la cuve : ça irradie un max cette dernière !
Et c'est pourtant le scénario de référence à la conception.
Entre temps, on s'est mis à faire une sorte de panachage du combustible neuf / un peu vieilli / très vieilli, pour trouver le meilleur compromis possible entre optimisation de l'utilisation du combustible et usure de la cuve. Et du coup, on gagne encore des années.
Il y a aussi des hypothèses sur le nombre d'arrêt d'urgence du réacteur. Je crois que dans le design initial des réacteurs, on en estimait 1 ou 2 par an et par réacteur - et c'était pertinent au début.
Un arrêt d'urgence, c'est une grosse sollicitation thermique et chimique.
Qui donc réduit la durée de vie de la cuve.
Mais aujourd'hui, on est plutôt à 0,5 arrêt de réacteur par an en moyenne (25-30 par an sur tout le parc français). Donc moins de stress pour le circuit primaire, on gagne donc des années.
Après, il y a d'autres évolutions qui tendent plutôt à nous faire perdre des années : l'utilisation du MOx plus irradiant, le suivi de charge qui provoque aussi des sollicitations thermiques et chimiques... Donc qui justifie que les démonstrations soient poussées :)
Mais tout ce que je déroule depuis tout à l'heure, je le rappelle, c'est sous condition d'une maintenance appropriée de tous les autres équipements.

Or, la maintenance, ça a un coût, qui peut à la longue être élevé.
Et c'est pour ça que, dans la pratique, ce qui détermine la fin de vie d'un réacteur, c'est rien de tout ce que je viens de vous expliquer.

C'est soit une décision politique (Fessenheim, Allemagne...), soit une décision économique.
Quand la maintenance pour garder en service un réacteur coûte plus cher que ce que le réacteur rapporte en vente d'électricité... Bah c'est souvent une bonne raison de décider de son arrêt définitif. C'est le cas de pas mal de réacteurs aux USA.
En plus aux US y'a deux facteurs de complications : le boom du gaz de schiste qui tire les prix de l'électricité vers le bas, et donc réduit la rentabilité des réacteurs.
Et les centrales qui comptent 1 seul réacteur, moins rentables que lorsqu'elles en comptent 2 ou plus.
Voilà.

Vous connaissez à présent trois signaux de "fin de vie" d'un réacteur.

- La décision politique
- La perte de la rentabilité
- L'usure excessive de la cuve

Et aucunement quelque chose d'aussi grossier que l'âge, contrairement aux allégations mensongères des verdâtres.
Je viens de réaliser qu'ils ont livré un top 10 de leurs arguments, ben voyons ça de près ?

greenpeace.fr/10-raisons-de-…
« Les centrales nucléaires n’ont pas été conçues ni testées pour durer plus de 40 ans »

Conçues non, mais testées si, cf. toutes les centrales déjà autorisées à fonctionner plus (dont certaines approchent déjà les 50 ans).
« Les centrales nucléaires, leurs matériaux et leurs équipements vieillissent mal, ce qui affecte la performance des réacteurs. »

La performance affecte la production et donc la rentabilité économique.
Si les exploitants veulent prolonger, c'est que c'est rentable.
Et quand ça n'est pas rentable, soit ils font ce qu'ils peuvent pour que ça le re-devienne, soit ils ferment la centrale, ça s'est déjà vu.
« Certains composants essentiels s’abîment mais ne sont pas remplaçables. »

Ça induit que la durée de service n'est pas infinie.
Pas qu'elle est de 40 ans.
« Les réacteurs nucléaires souffrent aussi d’anomalies et de défauts de fabrication. »

Connus, suivis, et qui peuvent évoluer jusqu'à avoir rogné les marges de sûreté et donc exiger l'arrêt définitif. Décision qui appartient à l'ASN, pas conditionnée à un âge, c'est absurde.
« Les réacteurs ont été imaginés dans les années 1970 et 80 »

Ce qui veut dire qu'ils ont bénéficié de 50 ans de suivi, de retour d'expérience international, d'évolutions matérielles et organisationnelles.

Et donc qu'on les connaît bien mieux aujourd'hui qu'à l'époque.
Je rappelle qu'au titre de ce suivi, en France, chaque installation nucléaire fait l'objet d'une réévaluation complète de sa sûreté entre l'exploitant, l'ASN et l'IRSN, pour s'assurer de sa conformité aux standards de sûreté *en vigueur* (et pas seulement ceux à la conception).
« Les vieilles centrales ne seront jamais aux normes les plus récentes. »

Si, cf. tweet précédent.
Aux normes les plus récentes qui leurs sont applicables, pas aux normes des réacteurs neufs. Pour avoir des réacteurs neufs, il faut construire des réacteurs neufs.
« Tous les ans, EDF demande des dérogations pour contourner les normes de sûreté. »

Et soit fournit les justifications auprès de l'ASN pour les obtenir, donc en prouvant que ce qu'ils proposent permet d'un côté de gagner en sûreté ce qu'ils perdent de l'autre.
Soit ne les obtient pas.
« Le risque d’accident grave augmente. »

Non, Greenpeace confond tout simplement le fait qu'on identifie de plus en plus de sources de risques au fil des années (retour d'expérience, consolidation des connaissance...) avec une prétendue augmentation du nombre de ces sources.
Comme je le disais déjà précédemment, réévaluation de sûreté décennale pour s'assurer de la conformité aux standards en vigueur -> le risque d'accident grave diminue au fil du temps.

Par exemple avec le retour d'expérience post-fukushima.
« Les centrales polluent l’environnement au quotidien. »

J'ai pas envie de débattre de la vacuité du propos (on sent qu'ils en chiaient pour arriver à 10). On va juste admettre que c'est éventuellement un argument contre le nucléaire, mais sans rapport avec une limite à 40 ans.
« Prolonger la durée de vie des réacteurs, ça coûtera cher et on ne sait pas encore combien. »

Le processus d'échange tripartite entre l'ASN, l'IRSN et EDF est continu, donc si, on sait de manière relativement précise combien ça va coûter, et c'est clairement rentable.
Et c'est clairement admis dans le monde entier, cf. cet extrait piqué à l'Agence Internationale de l'Énergie.

iea.org/reports/nuclea…
Bref. Une fois n'est pas coutume, on cherchera en vain la vérité dans la communication de Greenpeace.
De la démagogie, de l'appel à l'émotion, des arguments foireux qui défient la technique, du raoulisme pour établir une sorte de vérité alternative qui leur sied davantage, voilà ce qu'ils ont à offrir...
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