Faut pas négliger la place de la Belgique dans le nucléaire mondial. On dirait pas, de nos jours, avec les gros problèmes de fiabilité des réacteurs, leur fermeture programmée, les subventions énormes au gaz qui en découle.
Mais c'était un assez gros acteur du nucléaire civil.
Mais c'était un assez gros acteur du nucléaire civil.
Si l'on compare à la France, la Belgique n'avait pas la même impulsion militaire, donc un peu en retard sur les débuts : première réaction en chaîne contrôlée en 1956. Cette année-là, en France on mettait en service le premier réacteur à produire du courant.
Ils l'ont appelé BR-1 (Belgian Reactor 1, ouais, bon, ils auront pas la note de style).
Par contre, sans l'impulsion des militaires, les belges ne se sont pas égarés dans la filière UNGG, et ils ont mis en service en 1961 le premier réacteur à eau pressurisée hors USA, le BR-2.
Par contre, sans l'impulsion des militaires, les belges ne se sont pas égarés dans la filière UNGG, et ils ont mis en service en 1961 le premier réacteur à eau pressurisée hors USA, le BR-2.
Et les deux sont encore en service ! Le BR-2 sert encore à faire pas mal de recherche sur l'irradiation des matériaux, à produire des radio-isotopes médicaux, et à doper du silicium pour des applications dans les nouvelles énergies (entre autres).
highschools.sckcen.be/fr/SCK-CEN/Ond…
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Et jamais 2 sans 3 : le BR-3 a été le premier réacteur à eau pressurisée d'Europe à produire de l'électricité. Un modeste 10 MWe, mais le premier quand même.
Lui est arrêté, et même... Démantelé ! Premier réacteur à eau pressurisée démantelé en Europe.
highschools.sckcen.be/fr/SCK-CEN/Ond…
Lui est arrêté, et même... Démantelé ! Premier réacteur à eau pressurisée démantelé en Europe.
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La Société d'énergie nucléaire Franco-Belge des Ardennes (SENA), une coopération entre EDF et plusieurs entreprises belges de l'énergie, est également à l'origine du réacteur de Chooz A, premier REP français, avec 300 MW.
Qui sera aussi le premier réacteur électronucléaire français (et aussi le premier REP) à être démantelé, d'ici 2022 à peu près.
Mais l'histoire belge du nucléaire ne se limite pas aux réacteurs !
Mais l'histoire belge du nucléaire ne se limite pas aux réacteurs !
Eurochemic fut une coopération européenne engageant 13 pays pour construire une usine de retraitement du combustible à usage civil, à Belgique, exploitée entre 1968 et 1974 (donc une époque où les usines françaises avaient encore une forte vocation militaire).
Eurochemic est, de fait, également la première usine de retraitement démantelée au monde (néanmoins, avec une capacité de 60 tonnes par an, son ampleur est sans égale avec l'usine Orano la Hague et sa capacité à 1700 tonnes par an).
Bref, les belges, sans l'appui militaire des autres gros acteurs du nucléaire, a très tôt été un pays de première ligne dans le développement du nucléaire, réacteurs de recherche, réacteurs de puissance, usines, démantèlement...
Aujourd'hui, le parc électronucléaire belge est composé de 7 réacteurs sur 2 centrales, deux dans la gammes des 400 MW et le reste autour de 1000 MW.
Tous, pour l'heure, condamnés à être définitivement arrêtés au plus tard en 2025.
Tous, pour l'heure, condamnés à être définitivement arrêtés au plus tard en 2025.
Mais leur exploitant, Electrabel (filiale de Engie), comme la plupart des exploitants nucléaires d'ailleurs, préférerait pouvoir faire de gros travaux pour prolonger leur durée de service (opération quasi-toujours très rentable) que devoir les arrêter brusquement.
Et si le mouvement politique @Ecolo et @greenpeace_be s'en complaisent totalement, d'autres écologistes considèrent que non, subventionner massivement le gaz pour faciliter la sortie du nucléaire n'est pas un « mal nécessaire ».
lecho.be/entreprises/en…
lecho.be/entreprises/en…
Or, si @ENGIEelectrabel doit mettre en oeuvre les travaux permettant de prolonger les centrales au-delà de 2025... Il ne faut pas attendre 2025 pour l'autoriser, ça ne marchera pas comme ça, évidemment.
D'où l'urgence de relancer le débat sur le nucléaire. En Belgique, mais aussi à l'échelle de l'Union Européenne, où les lobbies gaziers et verts (@euroecolos entre autres) sont main dans la main pour empêcher tout soutien européen aux projets nucléaires.
L'une des grosse faiblesses du nucléaire, ils le savent, c'est son financement : besoin de grosses sommes, rentabilisées largement mais très tardivement.
Donc sans soutien politique pour faciliter les financements, le nucléaire est freiné.
Donc sans soutien politique pour faciliter les financements, le nucléaire est freiné.
Une autre grosse faiblesse, ce sont les délais. Les projets nucléaires demandent de longues années pour se préparer et se construire, même si une fois dans un bon élan, ils peuvent s'enchaîner. Le temps est précieux, ils le savent, et nous le font perdre.
Oh, une dernière chose sur le nucléaire belge, que j'ai failli oublier ! Le futur !
Le @SCKCEN (l'équivalent du CEA, en gros) travaille sur le projet MYRRHA. Un réacteur à neutrons rapides sous-critique, c'est à dire incapable d'entretenir une réaction en chaîne.
Il ne fonctionne que si on lui adjoint un système basé sur un accélérateur à particules pour fournir une source externe de neutrons et, alors, pouvoir assurer une réaction de fission en chaîne contrôlée.
Ça lui offre une très grande versatilité qui, couplée à l'usage de neutrons rapides, permet d'envisager la transmutation ! C'est à dire transformer des radioéléments ciblés en d'autres...
Au hasard, des actinides mineurs très radiotoxiques à vies longues voire très longues en produits de fission à vie courte. Un p'tit plus appréciable dans la gestion à long terme des déchets ;-)
myrrha.be/fr/myrrha-proj…
myrrha.be/fr/myrrha-proj…
Bref, @cdebeukelaer, @DamienERNST1, @littlebigfred, @ForumNucleaire... On vous soutient. La fermeture de vos réacteurs et la fin du nucléaire datent d'un autre temps, où le changement climatique était à peine dans les esprits.
Il est tout à fait approprié de relancer le débat !
Il est tout à fait approprié de relancer le débat !
